Une tonne de billets de 200 shekels, soit l'équivalent de 50 millions de dollars américains, ont été évacués de deux succursales de la Bank of Palestine situées dans le nord de la bande de Gaza afin d'être rapatriés vers le sud de l'enclave palestinienne. C'est le quotidien américain Financial Times (FT) qui révèle les dessous de cette opération "ConOps-Gaza" qui a pris place pendant la courte trêve de la dernière semaine de novembre.
Cette opération périlleuse a nécessité un certain niveau de coopération entre d'un côté les responsables de la banque commerciale basée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, de l'autre les Nations unies et Israël. Toujours selon le FT, l'objectif de cette manoeuvre est de retarder autant que possible l'effondrement complet de l'économie gazaouie. Le réseau de distributeurs de billets à Gaza n'a pas été épargné par les bombardements, et le déplacement d'une large partie des 2,3 millions des habitants de l'enclave vers le sud a précipité l'urgence à trouver une solution pour continuer à alimenter les succursales de la banque situées dans les zones les moins menacées.
De nombreux Gazaouis comptent en effet sur l'accès à leurs comptes bancaires pour tenter de survivre alors qu'António Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a récemment mis en garde contre le risque "d'effondrement complet" de l'ordre public dans le territoire qui est soumis depuis des années à un blocus imposé par Israël et des restrictions drastiques de la part de l'Égypte.
Les principales sources de revenus extérieures à l'enclave sont les transferts d'argent privés, les pensions aux familles des blessés ou tués dans les conflits avec Israël ou encore les salaires des fonctionnaires. Les versements effectués par l'Autorité palestinienne se seraient presque taris, du fait de la pression qu'Israël exerce sur celle-ci.
Les distributeurs encore à disposition à Gaza font par ailleurs face aux nombreuses coupures d'électricité qui affectent la totalité de la bande de Gaza à la suite des destructions d'infrastructures civiles par les bombardements israéliens.
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The FT is a UK paper.
Majed HALAWI
13 h 48, le 12 décembre 2023