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Moyen-Orient - Guerre Israël - Hamas

Une conférence de paix est indispensable pour mettre fin à la guerre, dit le président Abbas

« L'Amérique est la seule puissance capable d'ordonner à Israël d'arrêter la guerre et de remplir ses obligations, mais malheureusement elle ne le fait pas. Elle est complice d'Israël », accuse le président palestinien. 

Une conférence de paix est indispensable pour mettre fin à la guerre, dit le président Abbas

Le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, le 23 novembre 2023. ALAA BADARNEH/Pool via REUTERS/File Photo

Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré vendredi qu'une conférence de paix internationale était nécessaire pour mettre fin à la guerre à Gaza et pour parvenir à une solution politique durable qui conduirait à la création d'un État palestinien.

Dans un entretien accordé à Reuters dans son bureau de Ramallah, M. Abbas, 87 ans, a déclaré que le conflit entre Israël et les Palestiniens en général avait atteint un degré alarmant qui nécessitait une conférence internationale et des garanties de la part des puissances mondiales.

Outre la guerre d'Israël contre le Hamas à Gaza, il a déclaré que les forces israéliennes avaient intensifié leurs attaques partout en Cisjordanie occupée au cours de l'année écoulée et que les colons avaient multiplié les actes de violence contre les villes palestiniennes.

Il a réitéré sa position en faveur de la négociation plutôt que de la résistance armée pour mettre fin à l'occupation de longue date. « Je suis pour une résistance pacifique. Je suis pour des négociations basées sur une conférence de paix internationale et sous des auspices internationales qui conduiraient à une solution protégée par les puissances mondiales pour établir un État palestinien souverain dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est », a-t-il déclaré.

M. Abbas s'exprimait alors qu'Israël intensifie ses frappes sur Gaza. En deux mois de guerre, l'État hébreu a fait plus de 17 000 morts, 46 000 blessés et forcé le déplacement d'environ 1,9 million de personnes, dont plus de la moitié se sont réfugiées dans des zones situées au centre de Gaza ou à proximité de la frontière égyptienne.

Israël a lancé sa campagne d'anéantissement du Hamas, qui dirige la bande de Gaza, après que des combattants du Hamas se sont attaqués à des villes israéliennes le 7 octobre, tuant 1 200 personnes et prenant 240 otages, selon les décomptes israéliens.

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M. Abbas a déclaré que, sur la base d'un accord international contraignant, il relancerait l'Autorité palestinienne affaiblie, mettrait en œuvre des réformes attendues depuis longtemps et organiserait des élections présidentielles et législatives, qui ont été suspendues après la victoire du Hamas en 2006 et l'éviction de l'Autorité palestinienne de la bande de Gaza. Il a déclaré que l'Autorité palestinienne avait respecté tous les accords de paix signés avec Israël depuis l'accord d'Oslo de 1993 et les accords qui ont suivi au fil des ans, mais qu'Israël n'avait pas tenu ses promesses de mettre fin à l'occupation.

À la question de savoir s'il prendrait le risque d'organiser des élections compte tenu de la possibilité que le Hamas l'emporte, comme ce fut le cas en 2006, il a répondu : « Celui qui gagnera gagnera, ce seront des élections démocratiques ».

M. Abbas a déclaré qu'il avait prévu d'organiser des élections en avril 2021, mais que l'envoyé de l'Union européenne l'avait informé, avant la date prévue, qu'Israël s'opposait à la tenue d'un scrutin à Jérusalem-Est, ce qui l'avait contraint à annuler les élections. Il a insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas d'élections sans Jérusalem-Est, affirmant que l'Autorité palestinienne avait organisé trois tours d'élections dans le passé qui incluaient Jérusalem-Est avant qu'Israël n'impose l'interdiction.

Israël s'est emparé de la partie arabe de Jérusalem-Est lors de la guerre de 1967 au Moyen-Orient. Il l'a ensuite annexée, déclarant l'ensemble de la ville comme sa capitale, une décision qui n'est pas reconnue au niveau international. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État.

M. Abbas n'a pas donné de vision concrète d'un plan d'après-guerre discuté avec des responsables américains, selon lequel l'Autorité palestinienne prendrait le contrôle de la bande de Gaza, où vivent 2,3 millions de personnes. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu'Israël n'accepterait pas que l'Autorité palestinienne prenne le contrôle de la bande de Gaza en l'état actuel des choses.

« Les États-Unis nous disent qu'ils soutiennent une solution à deux États, qu'Israël n'est pas autorisé à occuper Gaza, à maintenir un contrôle de sécurité sur Gaza ou à exproprier des terres de Gaza », a-t-il déclaré en référence à un plan lancé par Israël en vue d'établir une zone de sécurité à Gaza après la guerre. « L'Amérique ne force pas Israël à mettre en œuvre ce qu'elle dit».

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Il a ajouté que l'Autorité palestinienne était toujours présente à Gaza en tant qu'institution et qu'elle continuait à verser des salaires mensuels et à assumer des dépenses estimées à 140 millions de dollars pour ses employés, ses retraités et les familles dans le besoin. L'AP a toujours trois ministres présents à Gaza, a-t-il ajouté. « Nous avons besoin de réhabilitation, nous avons besoin d'un soutien important pour retourner à Gaza », a déclaré M. Abbas.

« Gaza aujourd'hui n'est pas la Gaza que vous connaissez. Gaza a été détruite, ses hôpitaux, ses écoles, ses infrastructures, ses bâtiments, ses routes et ses mosquées ont été détruits. Il ne reste plus rien. Lorsque nous reviendrons, nous aurons besoin de ressources, Gaza a besoin d'être reconstruite.

« Les États-Unis, qui soutiennent pleinement Israël, portent la responsabilité de ce qui se passe dans l'enclave , a déclaré M. Abbas. C'est la seule puissance capable d'ordonner à Israël d'arrêter la guerre et de remplir ses obligations, mais malheureusement elle ne le fait pas. L'Amérique est complice d'Israël. »

Cet article est la traduction d'un texte en anglais de Reuters.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré vendredi qu'une conférence de paix internationale était nécessaire pour mettre fin à la guerre à Gaza et pour parvenir à une solution politique durable qui conduirait à la création d'un État palestinien.Dans un entretien accordé à Reuters dans son bureau de Ramallah, M. Abbas, 87 ans, a déclaré que le conflit entre...

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