Damas "rejette" le vote de l'OIAC limitant les exportations de produits chimiques vers la Syrie

Le ministère syrien des Affaires étrangères a critiqué dimanche la décision de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) de limiter les exportations de produits chimiques vers le pays déchiré par la guerre. 

"La Syrie rejette la résolution adoptée lors de la réunion annuelle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques", a indiqué le ministère dans un communiqué. 

Jeudi, une majorité de pays membres de l'OIAC ont voté en faveur de "mesures collectives" visant à mettre un terme au transfert de certains produits chimiques et de technologies de fabrication de produits chimiques vers la Syrie.  L'organisation a accusé la Syrie de violer le traité de contrôle des armes chimiques dont elle est signataire.

Pour Damas, le vote "reflète la haine de l'Occident à l'égard des pays en voie de développement". La résolution de jeudi souligne que la Syrie a causé "de graves dommages à l'objet et au but de la Convention sur les armes chimiques". 

En 2013, la Syrie a accepté de rejoindre l'OIAC peu après qu'une attaque présumée au gaz a tué plus de 1.400 personnes près de Damas. Mais l'OIAC a depuis accusé le régime du président Bachar al-Assad de poursuivre ses attaques chimiques contre les civils.

Les droits de vote de la Syrie à l'OIAC ont été suspendus en 2021, une sanction sans précédent en réponse à des attaques au gaz contre des civils en 2017, dont Damas a nié être l'auteur. Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

La Convention sur les armes chimiques est entrée en vigueur en 1997. L'OIAC a remporté le prix Nobel de la paix en 2013 pour ses efforts visant à débarrasser le monde du fléau des armes chimiques.