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Au Liban, une famille palestinienne pleure une douzaine de ses membres tués à Gaza

« Ils ont bombardé leur maison », raconte Fatima al-Ashwah, 61 ans, épuisée par des semaines d'angoisse qui ont laissé place au deuil ces derniers jours. Certains d'entre eux ont été retrouvés « en morceaux ».

La réfugiée palestinienne Fatima al-Ashwah, 61 ans, dans le camp de Bourj el-Barajné dans la banlieue sud de Beyrouth, le 24 novembre 2023. Photo AFP/ANWAR AMRO

Depuis le début de la guerre à Gaza, Fatima al-Ashwah, une réfugiée palestinienne du Liban, priait pour que ses proches restent en vie, mais une douzaine d'entre eux ont été tués dans des frappes israéliennes quelques jours avant la trêve entre le Hamas et Israël.

"Ils ont bombardé leur maison", dit Mme al-Ashwah, 61 ans, épuisée par des semaines d'angoisse, qui ont laissé place au deuil ces derniers jours. Certains d'entre eux ont été retrouvés "en morceaux", ajoute-t-elle, horrifiée, depuis le camp de réfugiés palestiniens de Bourj el-Barajné, au sud de Beyrouth.

Reportage

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Lorsque l'AFP s'est entretenue pour la première fois avec Fatima al-Ashwah mi-novembre, elle s'était déclarée très inquiète pour ses quelque 70 proches à Gaza, dont ses cousins et leurs familles, à qui elle avait rendu visite en juillet. Elle fait partie des rescapés de la "Nakba", la "catastrophe" que représente pour les Arabes la création d'Israël, synonyme d'exode forcé pour plus de 760.000 Palestiniens, en 1948.

Mme al-Ashwah a ensuite appris que Sanaa Abou Zeid, la fille de sa cousine, avait été tuée dans les bombardements avec ses filles âgées de 12, huit et six ans, ainsi que d'autres membres de sa famille qui se trouvaient dans le même bâtiment. "Une douzaine de personnes ont été tuées", ajoute-t-elle.

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée le 7 octobre par l'attaque inédite du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a fait environ 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes. Environ 240 personnes ont été prises en otage et ramenées dans la bande de Gaza. En représailles, l'armée israélienne a mené des bombardements sanglants à Gaza, avant de déployer ses soldats au sol, tuant près de 15.000 personnes, des civils pour la plupart, selon le ministère de la Santé à Gaza.

"Fosse commune"

Sanaa Abou Zeid et sa famille s'étaient réfugiés dans une école à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Mais ils sont retournés chez eux dans le nord, les enfants ne parvenant pas à s'adapter à la vie dans refuge. Fatima al-Ashwah a montré une vidéo de la fille de sa cousine, Nour al-Moqayyed, âgée de six ans, en train de danser, et des photos d'autres membres de leur famille tout sourire, avant le bombardement qui leur a coûté la vie. "Ils les ont enterrés ensemble dans une fosse commune", ajoute-t-elle.

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Le mari de Sanaa Abou Zeid et leurs trois autres enfants ont survécu parce qu'ils étaient hospitalisés au moment de la frappe meurtrière, ayant été blessés par un raid la veille, explique Mme al-Ashwah. L'un des enfants a perdu une jambe. Après l'enterrement, ils ont bravé les bombardements et fui vers Rafah, où ils se sont réfugiés dans un garage avec la mère de Sanaa. "Ils n'en peuvent plus", dit Mme al-Ashwah, espérant que la trêve fragile entre le Hamas et Israël perdure.

"Des guerres, on en a connues, mais comme celle-là ?", ajoute cette femme qui fait partie des quelque 250.000 réfugiés palestiniens résidant au Liban selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). "Mon Dieu, c'est bien la première fois".

Depuis le début de la guerre à Gaza, Fatima al-Ashwah, une réfugiée palestinienne du Liban, priait pour que ses proches restent en vie, mais une douzaine d'entre eux ont été tués dans des frappes israéliennes quelques jours avant la trêve entre le Hamas et Israël. "Ils ont bombardé leur maison", dit Mme al-Ashwah, 61 ans, épuisée par des semaines d'angoisse, qui ont laissé place au...