Quelques dizaines de personnes seulement se sont rassemblées ce mardi, à 11h30, place Samir Kassir, dans le centre-ville de Beyrouth, pour protester contre les atteintes aux journalistes, à l’appel du Collectif Journalistes pour la liberté, mais aussi en solidarité avec la journaliste Layal Alekhtiar, qui fait l’objet d’un mandat de recherche émis par le tribunal militaire, le 17 novembre dernier, rapporte notre journaliste sur place, Matthieu Karam. Ce sit-in intervient alors qu'au même moment deux journalistes travaillant pour la chaîne al-Mayadeen ont été tués, ce mardi, par des frappes israéliennes, au Liban-Sud.
« Parce que c'est une bataille de liberté et un principe, pas une bataille personnelle. Je remercie d'avance tous ceux qui participeront demain à ce stand, non pas pour moi, mais pour ce qu’il reste du Liban », avait écrit lundi Layal Alekhtiar sur son compte X. La journaliste, qui avait interviewé le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur la télévision saoudienne al-Arabiya, a parallèlement été visée par une campagne menée par des « proches du Hezbollah » l'accusant de haute trahison.
Pour l’occasion, le journaliste Youssef Diab (al-Chark el Awsat) a souligné : « Encore une fois, nous sommes rassemblés pour faire face à l’agression claire contre les journalistes, qui cette fois vise la journaliste Layal Alekhtiar. (…) La décision du tribunal militaire montre à quel point le régime en place a touché le bas ».
Parmi les manifestants, des journalistes et des députés des Kataëb, Elias Hankach, des Forces libanaises, Razi el-Hage et du Bloc du renouveau, Michel Moawad.
Interrogé par notre journaliste sur cette mobilisation plutôt timide, le député Hankach a précisé que l’événement est d’ordre « symbolique ». « Chaque pas est important pour la protection des libertés et des droits des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions », a souligné Elias Hankach. « Il faut certes respecter les lois. Mais la justice et particulièrement le tribunal militaire, ne peut être exploitée à des fins politiques », a-t-il martelé, faisant part de son rejet par la même occasion, « de tous les tribunaux spéciaux ».
L’événement coïncide par ailleurs, avec la commémoration de l’assassinat du ministre Pierre Gemayel, le 21 novembre 2006. « L’assassinat est une approche à laquelle ont recours certaines parties au Liban. C’est une réalité. Nous nous y opposons fortement et devons la contrer, a conclu M. Hankach.
Les plus commentés
L'UE annonce un financement pour le Liban d'un milliard d'euros, jusqu'en 2027
« Viens prendre un café » : quand « L’Orient-Le Jour » passe à la censure
Ils utilisaient TikTok pour commettre des agressions sexuelles sur des mineurs : six suspects arrêtés au Liban