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Lifestyle - This is America

Thanksgiving revu et corrigé par les artistes

Durant Thanksgiving, la sacro-sainte fête américaine, le pays tout entier cesse de fonctionner pour s’adonner à sa célébration. Les grands du monde de l’art s’y sont collés à leur manière.

Thanksgiving revu et corrigé par les artistes

Roy Lichtenstein et sa dinde sur des tote bags. Photo tirée des réseaux sociaux

Célèbres ou moins célèbres, traditionalistes ou pas, les peintres américains dans leur grande majorité ont sacrifié à la dinde et à toute sa symbolique d’action de grâce et de retrouvailles familiales, frugales ou festives. Pinceaux, palettes et chevalets ont été réquisitionnés à cet effet, et un grand nombre de ces œuvres sont entrées dans l’histoire de l’art américain et font partie des collections des musées. À l’occasion de Thanksgiving, célébré cette année le jeudi 23 novembre, les œuvres ont été revisitées par des regards neufs, allant au-delà des deux incontournables artistes qui lui sont associés. À savoir, Norman Rockwell et son image modeste de l’arrivée de la dinde à la table familiale, avec Freedom of Want et Grandma Moses (la grand-mère de la peinture américaine) et sa chasse dans une ferme à la plus belle des dindes à consommer.

Norman Rockwell, « Freedom of Want ». Photo Creative Commons

D’autres artistes, de veines différentes, se sont arrêtés à ce moment ponctuant le quotidien américain. Notamment Roy Lichtenstein et sa dinde si bien assise dans son plat, adoptée pour des shopping bags, de même que le sculpteur et plasticien du pop art Jeff Koons et ses lapins gonflables conçus pour accompagner les parades new-yorkaises de Thanksgiving. De là, direction vers des interprétations picturales repérées dans les divers récits de Thanksgiving et ayant un accent particulier, inattendu et souvent peu connues du grand public.

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L’envers du décorum solennel de la fête

Dans une scène des plus frappantes où, contrairement aux références solennelles de la fête, l’artiste Doris Lee saisit avec humour et réalisme l’envers du décor de cette fête, dans une toile intitulée sobrement Thanksgiving. Elle est l'une des peintres femmes les plus marquantes de l'époque de la Dépression. Dans cette œuvre datant de 1935, elle dépeint une cuisine en pleine effervescence lors de la préparation du « repas des repas », tournant au comique l’atmosphère toujours agitée qui entoure l’art et la manière d’obtenir la dinde la plus savoureuse de l’année. Cette approche reste d’actualité car, si les temps ont changé, on constate toujours le même branle-bas de combat autour de l’organisation de cet événement.

Manière amérindienne

Par ailleurs et comme on le sait, Thanksgiving est une tradition que tout le monde a fait sienne au pays de l’Oncle Sam même si sa pratique veut parfois marquer une différence. Comme chez Wendy Red Star, une photographe portraitiste amérindienne connue pour donner dans l’humour noir en abordant la colonisation et l’oblitération de la culture de ses ancêtres. D’après son site, ses créations ont été profondément influencées par une partie de sa vie passée dans une réserve indienne. Elle a ainsi intitulé son Thanksgiving The Last Thanks comme un dernier souper, immortalisant l’image d’une table dressée avec des produits alimentaires transformés de grande consommation, bon marché et très peu recommandés  pour une vie saine, synonyme du peu d’attention donnée auparavant à sa communauté. Elle y coiffe les chaises des invités des plumes qu’arboraient ceux que l’on désignait par discrimination de Peaux-Rouges. À travers cette panoplie du quotidien, elle a voulu exprimer la marginalisation des premiers habitants de l’Amérique et le manque de compréhension de leur culture. D'autant qu'historiquement, ce sont les autochtones qui ont établi les bases du concept du Thanksgiving en organisant en 1621 un repas convivial partagé avec les nouveaux arrivants dans leur pays. Ce début de bonne coexistence entre « Peaux Rouges » et « Blancs » avait fait long feu.

« The Last Thanks », 2006. Photo de Wendy Red Star tirée de son site officiel.

Enfin, last but not least, on aura même vu une dinde de Thanksgiving, ses accompagnements (carottes, brocoli et patates douces) et son dessert (un crumble de cerises), concoctés en mosaïque par un artiste de cette discipline nommé Jim Bachor dans un panneau qui se veut une réminiscence continuelle de la fête. Avec des couleurs vives, il mesure 50 x 40 cm et pèse 15 kilos. Fasciné par l’histoire ancienne, Bachor a ainsi usé de l’un de ses matériaux nobles, la mosaïque, dont il a tiré une grande inspiration décorative.

Célèbres ou moins célèbres, traditionalistes ou pas, les peintres américains dans leur grande majorité ont sacrifié à la dinde et à toute sa symbolique d’action de grâce et de retrouvailles familiales, frugales ou festives. Pinceaux, palettes et chevalets ont été réquisitionnés à cet effet, et un grand nombre de ces œuvres sont entrées dans l’histoire de...

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