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Moyen-Orient - Guerre Hamas-Israël

Ce que l'on sait sur l'opération israélienne dans l'hôpital al-Chifa

Selon l'armée israélienne, des troupes étaient toujours déployées dans cet hôpital ce jeudi. 

Ce que l'on sait sur l'opération israélienne dans l'hôpital al-Chifa

Le raid israélien s'est poursuivi jeudi sur ce site où l'État hébreu pense que le mouvement islamiste a déployé un site militaire stratégique où s'entassent 2.300 civils. Photo fournie par l'armée israélienne à l'AFP

A 2h04 mercredi matin, l'armée israélienne a annoncé qu'elle menait une opération « ciblée » contre le Hamas dans une « zone spécifique » de l'hôpital al-Chifa. Ce raid s'est poursuivi jeudi sur ce site où l'État hébreu pense que le mouvement islamiste a déployé un site militaire stratégique où s'entassent 2.300 civils palestiniens (patients, soignants, déplacés), selon un décompte de l'ONU.

Selon l'armée israélienne qui a parlé à l'AFP, des « soldats » étaient toujours déployés dans cet hôpital. Le Hamas a lui, rapporté, que « les bulldozers israéliens avaient détruit en partie l'entrée sud » du complexe, « près de la maternité », déjà endommagée par des tirs d'obus de chars ces derniers jours.  L'armée israélienne a pour sa part affirmé avoir trouvé « des munitions, des armes et des équipements militaires » appartenant au Hamas dans cet hôpital, publiant des images d'armes, des grenades et d'autres équipements. Aux environs de midi jeudi, le Hamas a affirmé dans un communiqué sur Telegram que ses combattants étaient toujours engagés dans de violents combats à proximité du complexe hospitalier. 

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Gros chars

Le docteur Ahmed el-Mokhallalati a parlé à Reuters depuis l'intérieur de l'hôpital, racontant les événements de la nuit. « L'un des gros chars est entré dans l'hôpital par la porte principale et s'est garé devant le service des urgences. Les forces armées israéliennes ont déclaré de leur côté dans un communiqué que « lorsque les soldats sont entrés dans le complexe hospitalier, ils ont affronté un certain nombre de terroristes et les ont tués ».

Des sources internes à l'hôpital qui se sont exprimées auprès de la BBC et d'al-Jazeera ont décrit une scène au cours de laquelle les soldats israéliens ont annoncé par haut-parleurs qu'ils ordonnaient à tous les hommes âgés de 16 à 40 ans de quitter les bâtiments de l'hôpital et de se rendre dans la cour. Les patients, les femmes et le personnel soignant ont reçu l'ordre de rester à l'intérieur.

Les deux médias ont rapporté que ceux qui sont entrés dans la cour ont reçu l'ordre d'enlever leurs vêtements, après quoi ils ont eu les yeux bandés et ont été interrogés. La BBC a ajouté qu'elle n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante les détails de ces événements. Des témoins ont déclaré à la BBC qu'environ 200 personnes ont été emmenées hors de l'enceinte de l'hôpital, dans un endroit inconnu.

Des témoins ont déclaré à l'agence Reuters que les troupes israéliennes s'étaient déplacées dans l'hôpital pour fouiller les chambres et les sous-sols. Ils entendaient des tirs sporadiques. Des photos montrent des chambres d'hôpital saccagées et des troupes se déplaçant dans les campements à l'extérieur des bâtiments. Le Dr Mokhallalati a déclaré que « toutes sortes d'armes ont été utilisées autour de l'hôpital. Ils ont visé directement l'hôpital », dit-il en décrivant un grand trou fait dans le mur d'une chambre d'un bâtiment de soins ambulatoires.

L'armée israélienne affirme également avoir livré des couveuses, des médicaments et de la nourriture pour bébés. Le contact de la BBC a déclaré que certains soldats donnaient de l'eau aux personnes âgées. L'armée israélienne a publié une photo montrant un soldat posant à côté de boîtes étiquetées « médicaments » et « aliments pour bébés ». Plusieurs rapports indiquent que l'entrepôt de médicaments de l'hôpital a été détruit lors du raid. Un médecin opérant dans l’hôpital et interrogée par al-Jazeera a lui, déclaré qu’il n’avait vu « aucune » des fournitures médicales ou des aliments pour bébés que l’armée israélienne dit avoir fourni. Le Washington Post a repris ces propos sans pouvoir les confirmer.

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Structures essentielles endommagées

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a indiqué dimanche que des infrastructures essentielles, notamment la station d'oxygène, avaient été endommagées. L'hôpital est privé d'électricité depuis samedi. Le même jour, le directeur général de l'hôpital al-Shifa, le Dr Mohammed Abou Salmiya, avait déclaré à al-Jazeera que deux des 39 bébés prématurés nécessitant des soins intensifs étaient morts « à cause de la panne d'électricité ». Le Guardian a rapporté lundi qu'en l'absence d'oxygène et d'électricité pour les couveuses, les infirmières avaient « tenté de prodiguer les soins qu'elles pouvaient » aux nouveau-nés.

Au moment de la publication de cet article, l'armée israélienne contrôle toujours le complexe, mais des rapports indiquent qu'elle s'est retirée des bâtiments eux-mêmes et qu'elle est stationnée aux portes. Le Dr Abou Salmiya a déclaré à BBC Arabic qu'il pouvait « encore voir de nombreux chars aux portes de l'hôpital » et qu'il ne pouvait que confirmer que les soldats s'étaient retirés du bâtiment de chirurgie spécialisée de l'hôpital.

Le directeur général de l'établissement a accusé les troupes d'avoir endommagé des équipements médicaux spécialisés au cours du raid, ce qui représente une perte importante pour un système de santé déjà à bout de souffle. Sur X, un débat est engagé entre ceux qui estiment que l'israélienne n'a rien trouvé de suffisamment probant sur place pour justifier sa décision d'attaquer l'hôpital, et ceux qui, à l'instar du spécialiste du Moyen-Orient Michael Horowitz, estiment qu'il est encore trop tôt pour s'en assurer mais qu'Israël a publié ses premières vidéos savec la volonté de ne « pas perdre la bataille de la communication ».


Peu après 20 heures, heure de Beyrouth, mercredi soir, l'armée israélienne a publié des informations sur ce qu'elle a prétendu avoir trouvé dans une clinique de l'enceinte de l'hôpital al-Chifa. Dans une vidéo publiée sur son compte Telegram officiel, Jonathan Conricus, porte-parole de l'armée israélienne, explique que l'armée a découvert un gilet pare-balles qui porterait une étiquette avec des inscriptions appartenant à la branche militaire du Hamas, une radio technique, des CD et un ordinateur portable « qui, à première vue, fournit déjà beaucoup de preuves incriminantes », déclare-t-il devant la caméra. Dans un autre montage vidéo partagé sur le compte X d'un autre porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, l'armée israélienne montre un certain nombre de fusils AK47 posés au sol tandis qu'une photo montre un certain nombre de grenades posées sur une table.



Le représentant du Hamas au Liban, Ahmad Abdel Hadi, a déclaré à la chaîne libanaise al-Mayadeen, affiliée au Hezbollah, que ces découvertes à l'hôpital al-Shifa sont une « réalisation imaginaire ». Il a ajouté que « l'ennemi échouera sur le terrain et sous la pression humanitaire » et a accusé les États-Unis d'avoir donné à Israël le « feu vert » pour attaquer l'hôpital. Les États-Unis, ont à leur tour, nié ces faits, affirmant que les opérations d'Israël sont les leurs.

A 2h04 mercredi matin, l'armée israélienne a annoncé qu'elle menait une opération « ciblée » contre le Hamas dans une « zone spécifique » de l'hôpital al-Chifa. Ce raid s'est poursuivi jeudi sur ce site où l'État hébreu pense que le mouvement islamiste a déployé un site militaire stratégique où s'entassent 2.300 civils palestiniens (patients, soignants, déplacés),...

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