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Économie - Rapport

S&P anticipe les pertes liées à la guerre Hamas-Israël pour le tourisme libanais

S&P anticipe les pertes liées à la guerre Hamas-Israël pour le tourisme libanais

L'hôtel Hilton Habtoor à Sin el Fil, dans la banlieue-nord de Beyrouth. Photo P.H.B.

Standard & Poor’s Global Ratings a mesuré dans un rapport publié cette semaine l’impact potentiel de la guerre entre le Hamas et Israël sur les recettes du tourisme des pays de la zone Mena. Selon l’équipe du Lebanon This Week de Byblos Bank qui a compilé les résultats du rapport, les répercussions sont mesurées sur une période de 12 mois à partir du quatrième trimestre (la guerre a éclaté le 7 octobre dernier).

Dans le pire scénario, l’agence de notation américaine craint  de voir les recettes du tourisme libanais fondre de 70 %, ce qui ferait perdre près de 4 milliards de dollars à moyen terme, selon ses calculs.

Cela constituerait aussi un coup dur de plus pour le pays qui a enchaîné quatre années de crise économique et financière qui ont divisé le PIB par deux, mis son système financier au tapis, et fait s’effondrer la valeur de la livre libanaise.

Les performances du secteur touristique en 2022 et 2023 ont fait partie des rares points positifs enregistrés pendant cette période. En 2022, la Banque du Liban a estimé que les revenus entrants du tourisme ont atteint 5,3 milliards de dollars. Et pour 2023, le ministre sortant du Tourisme Walid Nassar s’attendait à ce que ce montant atteigne 10 milliards.

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Trois scénarios

Dans son rapport, S&P estime que le Liban fait partie, avec l’Égypte et la Jordanie des trois pays les plus exposés aux conséquences de la guerre entre le Hamas et Israël.

L’agence constate également qu’en 2022, les recettes du tourisme ont représenté 25,4 % du total des flux entrants de la balance des transactions courante au Liban en 2022, soit plus que la Jordanie (20,6 %) et bien plus que l’Égypte (+11,6 %). Cela veut dire que le tourisme a attiré plus du quart de l’argent qui est entré au Liban, hors transactions financières (investissements, placements, etc.) sur cette année.

L’agence a ensuite articulé ses projections sur trois scénarios différents en partant du principe que la guerre entre le Hamas et Israël durera entre 3 et 6 mois, et que les affrontements resteront confinés à Israël et aux territoires palestiniens, tout en reconnaissant le risque élevé de débordement au Liban-Sud.

• Dans le premier scénario, S&P table sur une baisse de 10 % des revenus du touristes par rapport à 2022, qui provoquera une baisse de 500 millions de dollars du PIB nominal annuel (sans déduire l’effet de l’inflation). Cela se traduira par une baisse de 3,3 points de pourcentage du PIB réel (en déduisant l’effet de l’inflation) et une baisse des réserves de change du pays de 2 %.

• Dans le second scénario, S&P s’attend à un décrochage de 30 % des revenus du tourisme, soit une baisse de 1,6 milliard de dollars du PIB nominal et de 9,8 points du PIB réel et un recul des réserves de devises du pays de 6 %.

• Dans le troisième scénario, S&P s’attend à un effondrement des recettes du tourisme libanais de l’ordre de 70 %, soit une ponction de 3,7 milliards de dollars sur le PIB nominal. Le PIB se retrouverait amputé de 23 points et les réserves de change baisseraient alors de 14 %. 

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