Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Conflit

Israël a accepté de faire des « pauses » quotidiennes de quatre heures à Gaza

Des milliers de civils fuient le nord de l’enclave palestinienne ; pourparlers tripartites sur une trêve à Doha.

Israël a accepté de faire des « pauses » quotidiennes de quatre heures à Gaza

Un Palestinien fuyant la ville de Gaza vers le sud de l’enclave, le 9 novembre 2023. Mahmoud Hams/AFP

Des milliers de civils palestiniens ont une nouvelle fois fui le nord de la bande de Gaza en ruines où les bombardements et les combats au sol entre l’armée israélienne et le Hamas font rage, au moment où des pourparlers pour une trêve humanitaire ont lieu à Doha.

Après plus d’un mois de frappes israéliennes meurtrières, en représailles à l’attaque sanglante menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre, plusieurs centaines de milliers de civils, selon l’ONU, restent piégés dans une situation humanitaire désastreuse dans le nord de la bande de Gaza.

En Israël, au moins 1 400 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, selon les autorités, en majorité des civils tués le jour de l’attaque, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création de l’État d’Israël en 1948. En outre, 239 personnes ont été enlevées et sont retenues à Gaza.

Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont fait 10 812 morts, essentiellement des civils incluant 4 412 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors qu’Israël exclut tout cessez-le-feu sans la libération préalable des otages, les chefs du Mossad israélien David Barnea et de la CIA américaine Bill Burns ont discuté avec les responsables qataris à Doha d’une « éventuelle trêve humanitaire » dans le territoire, selon un responsable au fait des pourparlers. La trêve verrait en change « la libération des otages et davantage d’aides entrant à Gaza », a dit ce responsable, sous couvert d’anonymat. « Les pourparlers ont bien progressé vers un accord », a-t-il ajouté.

Pause oui, trêve non

Israël a accepté de mettre en place à partir de jeudi des « pauses » quotidiennes dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé le même jour la Maison-Blanche, même si Joe Biden a jugé qu’il n’y avait « aucune possibilité » d’un cessez-le-feu.

Israël « va commencer à faire chaque jour des pauses de quatre heures dans certaines zones du nord de la bande de Gaza, qui seront annoncées trois heures à l’avance », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. « Les Israéliens nous ont dit qu’il n’y aurait pas d’opérations militaires dans ces zones pendant la durée de la pause (et) que ce dispositif démarrait aujourd’hui », jeudi, a-t-il ajouté. Joe Biden a toutefois estimé qu’il n’y avait « aucune possibilité » de cessez-le-feu à Gaza, s’adressant à des journalistes avant son départ pour l’Illinois (Nord).

Une source proche du Hamas à Gaza avait indiqué mercredi que des négociations menées par le Qatar portaient sur la libération de douze otages, parmi lesquels six Américains, en échange d’une trêve humanitaire de trois jours. Le Hamas a également annoncé que son chef, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, s’était rendu jeudi en Égypte pour des discussions avec le chef du service de renseignement égyptien, le général Abbas Kamel, sur Gaza où la situation humanitaire se dégrade de jour en jour, selon les ONG.

Jeudi, comme la veille, une foule d’hommes et de femmes à pied, portant leurs enfants dans les bras, les mains vides ou emportant de petits baluchons, ont envahi la route menant vers le sud. Israël a ouvert pendant plusieurs heures un nouveau « couloir » d’évacuation, après le départ mercredi de 50 000 personnes fuyant les combats au sol dans le Nord, notamment dans Gaza-ville.

Le terminal de Rafah, entre Gaza et l’Égypte, a lui rouvert jeudi pour permettre l’évacuation d’étrangers, de binationaux et de blessés bloqués dans le Sud.

Israël bombarde sans répit le petit territoire depuis le 7 octobre et a juré « d’anéantir » le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. L’armée y mène aussi depuis le 27 octobre une opération terrestre qui a fait 35 morts dans ses rangs, resserrant son étau sur la ville de Gaza.

Opérant depuis quelques jours au cœur de la ville près du grand hôpital al-Shifa, l’armée a affirmé jeudi avoir « éliminé plus de 50 terroristes lors d’intenses batailles ». Des « entrées de tunnels, des ateliers de fabrication de missiles antichars et des sites de lancement de roquettes antiaériennes ont été détruits », a-t-elle ajouté. Selon l’armée, la zone abrite le « quartier militaire » du Hamas retranché dans un vaste réseau de tunnels souterrains.

Selon l’ONU, 1,5 million de personnes sur les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacées par la guerre. Des centaines de milliers de réfugiés en détresse s’entassent dans le Sud, où les réserves alimentaires baissent dangereusement, selon l’ONU.

Israël a cependant nié l’existence d’une « crise humanitaire » à Gaza, tout en reconnaissant les « nombreuses difficultés » auxquelles font face les civils alors que l’aide internationale arrive au compte-gouttes depuis l’Égypte via le terminal de Rafah.

De multiples appels à une trêve ont été lancés en vain pour permettre d’acheminer de l’aide à la population du territoire de 362 kilomètres carrés privée d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre.

Dans le nord de la bande de Gaza, des centaines de milliers de personnes se trouvent toujours au nord du Wadi Gaza, le cours d’eau qui traverse le territoire d’est en ouest, « dans une situation humanitaire désastreuse », « luttant pour obtenir les quantités minimales d’eau et de nourriture nécessaires à leur survie », selon le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (OCHA). Les hôpitaux qui n’ont pas encore fermé manquent de médicaments et de carburants pour faire fonctionner les groupes électrogènes.

Crise de l’humanité

Lors d’une conférence internationale humanitaire organisée par le président français, Emmanuel Macron, jeudi à Paris, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a lancé un nouveau cri d’alarme. « Le cauchemar que traverse Gaza aujourd’hui est plus qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité », a-t-elle déclaré. Le gouvernement israélien n’est pas représenté à cette conférence et les pays arabes n’y ont pas envoyé de représentant du plus haut niveau. Emmanuel Macron a appelé à « une pause humanitaire très rapide » et à « œuvrer à un cessez-le-feu ». L’Égypte a dénoncé le « silence international sur les violations du droit » commises par Israël. Les pays qui ont participé à la « conférence humanitaire » ont annoncé de nouveaux engagements d’aide dépassant un milliard d’euros, a annoncé la présidence française.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où les violences se multiplient, 15 Palestiniens ont été tués jeudi lors d’un raid de l’armée à Jénine, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon des journalistes à Jénine, « des combats intenses » accompagnés de tirs et d’explosions ont été entendus pendant près d’une heure dans cette ville. Au moins 170 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens en Cisjordanie depuis le 7 octobre, d’après l’Autorité palestinienne.

Liban-Sud

La tension au Liban-Sud restait vive jeudi. Le Hezbollah a ainsi annoncé dans un communiqué avoir « pris pour cible deux chars Merkava (israéliens), tuant (des soldats israéliens) et blessant d’autres », sans en préciser le nombre. Plusieurs roquettes ont également été tirées en direction de la localité israélienne de Metula, dans une attaque revendiquée par le Hezbollah.

Plus tôt, des bombardements israéliens ont visé à plusieurs reprises les périphéries des villages de Ramiyé et de Beit Lif, au Liban-Sud. Des frappes israéliennes ont également visé le village de Hebbariyé, dans le caza de Hasbaya. Et selon l’armée israélienne, des obus de mortiers ont été tirés depuis le Liban en direction d’Israël, et les forces israéliennes ont riposté.

L’envoyé spécial des États-Unis pour les questions humanitaires au Moyen-Orient, David Satterfield, a déclaré que les attaques du Hezbollah contre Israël « doivent cesser », selon Reuters. « La nature des attaques lancées par le Hezbollah à la frontière nord d’Israël présente toujours un risque d’erreur de calcul », a-t-il déclaré. « Les États-Unis ne pensent pas qu’un conflit entre le Liban et Israël est inévitable », a-t-il ajouté.

Sources : agences

Des milliers de civils palestiniens ont une nouvelle fois fui le nord de la bande de Gaza en ruines où les bombardements et les combats au sol entre l’armée israélienne et le Hamas font rage, au moment où des pourparlers pour une trêve humanitaire ont lieu à Doha.Après plus d’un mois de frappes israéliennes meurtrières, en représailles à l’attaque sanglante menée par le Hamas...
commentaires (1)

Ils ont de la chance les palestiniens. Les civils syriens eux, n’ont pas eu cette clémence de la part de leur propre président qui les a laissé crever sans aucune pitié sans que cela ne remue la moindre conscience. Ce sont les mêmes barbares qui viennent dénoncer la barbarie des autres alors qu’ils ont participé aux massacres des bébés, enfants, femmes, hommes jeunes et moins jeunes pour faire triompher la barbarie du boucher qui a été réélu avec les honneurs et accueilli avec les tapis rouges ou qu’il aille après avoir massacré son propre peuple. Qu’on ne nous parle point de standards.

Sissi zayyat

12 h 03, le 10 novembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Ils ont de la chance les palestiniens. Les civils syriens eux, n’ont pas eu cette clémence de la part de leur propre président qui les a laissé crever sans aucune pitié sans que cela ne remue la moindre conscience. Ce sont les mêmes barbares qui viennent dénoncer la barbarie des autres alors qu’ils ont participé aux massacres des bébés, enfants, femmes, hommes jeunes et moins jeunes pour faire triompher la barbarie du boucher qui a été réélu avec les honneurs et accueilli avec les tapis rouges ou qu’il aille après avoir massacré son propre peuple. Qu’on ne nous parle point de standards.

    Sissi zayyat

    12 h 03, le 10 novembre 2023

Retour en haut