Le point à 21h00 : Appels pour un « cessez-le-feu » rejeté par les États-Unis ; Les frappes entre le Hezbollah et Israël continuent

Appels pour un « cessez-le-feu » rejeté par les États-Unis

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réitéré samedi la position des États-Unis en faveur de « pauses humanitaires » dans le conflit entre Israël et le Hamas, et rejeté les appels à un « cessez-le-feu » réclamé par les pays arabes.

« Les États-Unis estiment que tous ces efforts seront facilités par ces pauses humanitaires », a déclaré M. Blinken lors d'une conférence de presse à Amman en parlant des efforts pour épargner les civils palestiniens et accélérer l'envoi d'aide dans la bande de Gaza.

Il s'exprimait aux côtés de ses homologues égyptien et jordanien à l'issue d'une réunion ministérielle avec cinq pays arabes. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Al-Safadi, a pour sa part appelé « à mettre fin à la guerre » à Gaza : « La punition collective n’est pas de l’auto-défense, c’est un crime de guerre. « a-t-il déclaré, tandis que son homologue égyptien, Sameh Choukri, a exigé un « cessez-le-feu immédiat et sans conditions ».

M. Blinken a réitéré à cet égard que les États-Unis considéraient qu'un cessez-le-feu ne ferait que « maintenir le Hamas en place », confirmant la convergence de vue de son pays avec Tel-Aviv sur ce point. « Israël doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils palestiniens », a-t-il encore dit tout en réaffirmant qu'Israël avait le droit et « même l'obligation de se défendre« après l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

Nouvel échange de frappes entre le Hezbollah et Israël

Pendant l’aprés-midi, l’armée israélienne a annoncé samedi avoir lancé des raids aériens au Liban contre des cibles du Hezbollah en riposte à des attaques de ce dernier.

« En réponse aux tirs en provenance du Liban (...) les avions de combat de l'armée israélienne ont frappé des cibles terroristes du Hezbollah », a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué, faisant également état de frappes de chars et d'artillerie vers le territoire libanais.

Le Hezbollah a de son côté indiqué avoir attaqué cinq positions israéliennes le long de la frontière et, dans une autre attaque, avoir touché une position militaire israélienne à la frontière non loin de Kiryat Shmona.

La veille au soir, plusieurs missiles auraient été tirés en direction d'Israël dans la zone ouest de la frontière avec l'État hébreu, au Liban-Sud, selon deux chaînes de télévision proches du Hezbollah (al-Manar et al-Mayadeen), sans préciser si ces missiles ont été tirés par le parti chiite. Notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah, signale par ailleurs que des frappes d'artillerie israéliennes ont touché les environs de Jebbaïn et Tayr Harfa, dans le sud du Liban, selon des habitants de la région.

Manifestations

Des milliers de personnes ont participé à un rassemblement dans le centre de Londres en soutien aux Palestiniens pour le quatrième samedi consécutif, réclamant un « cessez-le-feu immédiat ». Les manifestants ont afflué tout l'après-midi à Trafalgar Square, recouverte de drapeaux palestiniens et de pancartes appelant à la « fin du massacre » à Gaza.

De plus, des milliers de personnes ont manifesté samedi à Berlin en solidarité avec les gazaouis. « Nous estimons le nombre des manifestants à environ 3.500. Mais d'autres sont en train d'arriver », a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police sur place.

Israël menace le chef du Hamas et le Hezbollah

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé samedi qu'Israël « trouvera » et « éliminera » le chef du Hamas palestinien dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar.

« Nous allons trouver Sinouar et nous allons l'éliminer », a affirmé M. Gallant lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Yoav Gallant a estimé que « Yahya Sinouar (un des leaders du Hamas) a commis une erreur et a scellé le destin du Hamas et de Gaza. Si Nasrallah commet une erreur, il scellera le destin du Liban » selon un rapporte de Haaretz. Il a toutefois déclaré qu'Israël n'avait aucun intérêt à une guerre contre le Liban.

Lire aussi:

Erdogan rompt le contact avec Netanyahu, mais pas avec Israël

Les relations tendues entre Turquie et Israël

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi qu'il rompait tout contact avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et Ankara a annoncé rappeler son ambassadeur en raison des actions perpétrées par Israël dans la bande de Gaza.

« Netanyahu n'est plus quelqu'un avec qui nous pouvons parler. Nous avons fait une croix sur lui », a déclaré M. Erdogan, selon des propos rapportés par les médias turcs. Peu après, la Turquie annonçait le rappel de son ambassadeur en Israël pour consultations, en raison du refus d'Israël d'accepter un cessez-le-feu à Gaza. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat, a dénoncé « une nouvelle mesure du président turc qui se place au côté de l'organisation terroriste Hamas ».

Le bilan

Depuis le 7 octobre, selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes sont mortes côté israélien, en majorité des civils tués le jour même de l’attaque d’une ampleur sans précédent perpétrée par le Hamas.

En représailles, Israël a déclaré une guerre pour « anéantir » le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste. Ces frappes ont tué près de 9.500 personnes dont 3.900 enfants, selon le dernier bilan du Hamas.