À la suite des attaques du Hamas contre des colonies israéliennes le 7 octobre, et de l’offensive massive que l’armée israélienne a lancée sur la bande de Gaza depuis lors, le discours de haine entre les deux camps semble ne plus connaître de limites.
Côté israélien, un nouveau fond de cynisme et de complaisance dans l’horreur a été atteint lorsqu’une tendance s’est propagée sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, provoquant un tollé sur les ondes : des « influenceurs » y parodient les Gazaouis sous les bombes, suggérant que les terribles images provenant de la bande de Gaza sont mensongères.
« Horrible ! », « Comment ces adultes peuvent-ils être aussi enfantins et ignorants ? », « Des monstres », « Aucune empathie »… sont quelques-unes des réactions que leurs nombreuses vidéos ont suscitées.
Parmi ces vidéos, celle de Noya Cohen qui, forte de ses plus de 500 000 abonnés, a parodié le 14 octobre une « femme palestinienne voilée qui effectue sa routine du matin ». Tout sourire, l’influenceuse israélienne commence par se maquiller lourdement, ce qu’elle présente comme un cliché des femmes arabes, avant de se barbouiller de poudre blanche pour « imiter les traces de débris résultant de la destruction des maisons ». La vidéo continue de circuler même si l’influenceuse l’a retirée de sa page TikTok.
Une autre moque une mère palestinienne qui vient de perdre son enfant. Avec du ketchup pour imiter le sang et de la farine pour simuler la poussière d’immeuble en ruine, elle mime une expression exagérément désespérée, comme pour suggérer que les postures filmées à Gaza ne sont pas réalistes. Arborant également un keffieh, cette influenceuse tient dans ses bras un « bébé » à tête d’orange, qu’elle jette négligemment une fois qu’un caméraman crie « Cut » ! Elle finit sa vidéo par un grand sourire. Certains internautes ont relayé sa vidéo pour dénoncer son caractère « vil et raciste ». « C’est le mal à l’état pur », s’est insurgé l’un d’eux.
Niches de chiens et bébés inanimés
D’autres comptes sur TikTok diffusent une série de vidéos où l’on voit des « Palestiniennes » sortant d’une niche de chien, des femmes voilées et lourdement maquillées en train de danser en riant parmi des « ruines ». Dans d’autres scènes figurent des « Palestiniens » dans le noir, à la lueur des bougies, mais arborant de grands sourires. Les influenceurs en question prennent soin d’ajouter des caractéristiques physiques qu’ils veulent typiques comme de larges sourcils, de gros grains de beauté, des dents noircies… L’une des « scènes » va jusqu’à montrer une poupée qui représente un bébé inanimé, manipulée par un entourage hilare...
Le 11 octobre déjà, quelques jours après le début de la guerre, un autre influenceur, Matanel Laiany, a créé une vive polémique en publiant une vidéo, également sur TikTok, le montrant en train de savourer de l’eau fraîche, alors même que l’eau potable était déjà coupée dans Gaza, soumise à un blocus complet par Israël. Le tollé a fait son effet et cette vidéo a été effacée, puis le compte de Matanel Laiany bloqué.
Écœurant et le plus écœurant c'est que si on singeait les douleurs des juifs, on finirait en prison pour incitation à ja haine et antisémitisme. Mais on sait bien que même si nous sommes tous égaux, face à la liberté d'expression, il y en a qui sont plus égaux que d'autres...
16 h 37, le 31 octobre 2023