Bou Habib à Damas : la Syrie attend le retour de ses citoyens, lui dit Mekdad

Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib se trouvait lundi à Damas où il a rencontré son homologue syrien, Fayçal Mekdad. Les deux hommes ont convenu « de tenir des réunions de coordination (...) pour suivre les questions liées au retour des déplacés », selon un communiqué conjoint publié à l'issue de leur rencontre. 

Selon le texte diffusé par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le ministre syrien a expliqué quelles étaient « les mesures prises par (son) gouvernement au cours des dernières années, et plus récemment, pour restaurer la sécurité et la stabilité et faciliter le retour des Syriens dans leur pays ». Il aussi affirmé « que la Syrie accueille tous ses citoyens et attend leur retour, et qu'elle déploie tous les efforts possibles en coopération avec les pays amis et les partenaires pour atteindre cet objectifs », ajoute le communiqué. 

De son côté, le ministre libanais « a fait part de sa gratitude pour les efforts et les mesures prises par le gouvernement syrien ». « Il a été convenu de tenir des réunions de coordination avec des responsables et des experts pour suivre les questions liées au retour des déplacés, au contrôle des frontières, à l'échange de détenus, et d'autres questions d'intérêt commun », est-il également indiqué.

Le directeur p.i. de la Sûreté présent 

Le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib s'est rendu à Damas, avec une délégation comprenant notamment le directeur par intérim de la Sûreté générale (SG), le général Élias Baïssari. La délégation libanaise s'est entretenue avec le ministre syrien des Affaires étrangères en présence notamment de son vice-ministre, Bassam el-Sabbagh.                                          

Il y a quelques semaines, une polémique avait éclaté entre le chef de la diplomatie libanaise et son collègue, le ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine, qui estime que le dossier relevait plutôt de son ressort, bien que son portefeuille soit officiellement chargé des déplacés internes au Liban par la guerre civile de 1975-1990. M. Charafeddine avait demandé « que (M. Bou Habib) se retire complètement de ce dossier ». 

Douze ans après le début de la guerre, les réfugiés syriens ne sont toujours pas rentrés chez eux. Pour expliquer cela, les organisations internationales pointent du doigt la répression du régime de Bachar el-Assad, les bombardements russes qui font de nombreuses victimes parmi les civils et l’expropriation des biens immobiliers par les milices pro-iraniennes. Mais du côté du Liban, qui abriterait plus d'un million et demi de ressortissants syriens, réfugiés ou migrants économiques, on impute la responsabilité de la crise à la politique des Occidentaux.

Par ailleurs, lors de la réunion à Damas, les deux chefs de la diplomatie libanaise et syrienne ont condamné « l'agression systématique d'Israël contre le peuple palestinien » et ont souligné « qu'il était impératif de mettre immédiatement fin aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité commis par l'entité israélienne, et de travailler à l'acheminement immédiat et sans conditions de l'aide humanitaire à Gaza ». Ils ont aussi souligné « leur rejet catégorique de toute tentative de déplacement du peuple palestinien ou d'élimination de sa juste cause » et insisté sur « la nécessité de mettre en œuvre les décisions internationale, de mettre fin à l'occupation israélienne des terres arabes occupées en Palestine, au Liban, sur le plateau du Golan syrien, et d'établir l'État palestinien avec Jérusalem pour capitale ».

Cela fait 17 jours qu'Israël et le Hamas sont en guerre. Un conflit déclenché par une attaque sanglante du Hamas sans précédent sur le sol israélien. Depuis le 7 octobre, l'armée israélienne bombarde sans répit la bande de Gaza et promet « d'anéantir » le Hamas. Le bilan total s'élève à près de 7.000 morts, dont une majorité de civils. Le Hamas a aussi enlevé 222 otages, israéliens et étrangers, selon l'armée israélienne.