Rechercher
Rechercher

Sport - Football

Des clubs européens sanctionnent les joueurs affichant leur soutien à la cause palestinienne

Comme d'autres joueurs arabes, le défenseur algérien Youcef Atal a été suspendu par son club de Nice après avoir été accusé d'« apologie du terrorisme » pour des prises de position en faveur de la cause palestinienne sur les réseaux sociaux.

Le défenseur algérien Youcef Atal lors d'une conférence de presse le 6 juillet 2019 aux côtés du sélectionneur Djamel Belmadi en marge d'un match comptant pour les qualifications de la Coupe d'Afrique des Nations entre l'Algérie et la Guinée. Khaled Desouki/AFP

Devenu le terrain de substitution privilégié de l'actualité politique, en dépit de la « neutralité » de façade adoptée par la FIFA, le monde du football voit les premiers remous de la guerre entre le Hamas et Israël débarquer sur son sol.

Outre les minutes de silence observées en amont de la plupart des matchs internationaux depuis une semaine, les projecteurs sont plus que jamais braqués sur les prises de position des uns et des autres. Si la plupart des joueurs évitent d'épancher leurs opinions personnelles sur un sujet aussi explosif, certains n'hésitent pas à prendre position. Surtout ceux de nationalité ou d'origine arabe, souvent bien plus sensibles à la question que les autres.

C'est ainsi que le club français de l'OGC Nice a annoncé mercredi suspendre « jusqu'à nouvel ordre » son défenseur Youcef Atal, visé par une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme » et « provocation à la haine ou à la violence à raison d'une religion déterminée » ouverte par le procureur de Nice pour avoir posté une vidéo controversée évoquant le conflit entre Israël et le Hamas.

Même si l'international algérien a rapidement supprimé cette publication et présenté des excuses, le club azuréen a expliqué dans un communiqué avoir fait le choix de prendre « immédiatement » des sanctions, « préalables » à celles que pourraient prendre les instances sportives ou judiciaires, « compte tenu de la nature de la publication partagée et de sa gravité ».

En déplacement avec la sélection algérienne depuis le 9 octobre, Youcef Atal a été convoqué dès son retour à Nice par les dirigeants du club, qui ont échangé avec lui. « Nous tenons à souligner que la réputation et l'unité de l'OGC Nice résultent du comportement de l'ensemble de ses salariés, qui doit être en accord avec les valeurs défendues par l'institution », a expliqué la direction du Gym, réaffirmant « son engagement ferme pour que la paix prévale sur toute autre considération ».

« Défendre les droits des Palestiniens ne veut pas dire être pro-Hamas »

Depuis samedi, les réactions se sont multipliées pour dénoncer le partage, sur le compte Instagram du footballeur, d'une vidéo d'un prédicateur tenant, selon ces accusateurs, des propos antisémites appelant à la violence. Cette publication ayant été effacée par le joueur, il n'est plus possible de vérifier son contenu exact de manière indépendante.

Mardi, la branche Sud-Est du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a également déposé plainte contre le joueur.

Mais le latéral algérien de 27 ans n'est pas le seul à se retrouver sous le feu des critiques. Anwar el-Ghazi, l’ailier international néerlandais d'origine marocaine, l'a appris mercredi à ses dépens, et s'est vu infliger une sanction similaire à celle d'Atal par son club de Mayence, actuel avant-dernier du championnat d'Allemagne. L'ancien Lillois se serait rendu coupable d'après sa direction d'avoir publié des commentaires jugés « inacceptables » et « ne correspondant pas aux valeurs du club » à propos du conflit en cours à Gaza.

« El-Ghazi a pris une position sur le conflit en cours au Moyen-Orient qui a été jugée inacceptable », a déclaré le club dans un communiqué, avant de préciser que les propos postés avaient été « supprimés depuis ».

Malgré ce début de « chasse aux sorcières », plusieurs grandes figures du football mondial n'ont pas hésité à faire part de leur indignation à propos du sort réservé aux civils coincés dans la bande de Gaza. C'est notamment le cas de Riad Mahrez, l'ancien joueur algérien de Manchester City transféré cet été à al-Ahli de Djeddah, en Arabie saoudite, ou encore d'Éric Cantona, connu pour sa gouaille supérieure à la moyenne.

Tous deux ont partagé le même message sur leurs comptes Instagram respectifs : « Défendre les droits humains des Palestiniens ne veut pas dire être pro-Hamas. Dire “Liberté pour la Palestine” ne veut pas dire être antisémite ou vouloir le départ de tous les juifs. “Liberté pour la Palestine” veut dire libérer les Palestiniens de l'occupation qui les vole de leurs droits les plus élémentaires depuis 75 ans. Cela veut dire mettre un terme à l'enfermement de 2,3 millions de Palestiniens, dont la moitié sont des enfants, au sein de la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Cela veut dire mettre un terme à l'apartheid imposé par le gouvernement israélien. »

Deux poids, deux mesures

Outre ces multiples prises de parole clairement en faveur du camp palestinien, d'autres joueurs ont mécaniquement un positionnement opposé. C'est, entre autres, le cas de Manor Solomon, l'ailier israélien évoluant dans les rangs du club londonien de Tottenham, qui s'est fait remarquer depuis plusieurs jours par de multiples messages de soutien plein et entier en faveur de l'armée de l'État hébreu.

L'international israélien n'a pas manqué de s'exprimer sur le bombardement de l'hôpital al-Ahli de Gaza, qui aurait causé le décès d'au moins 200 personnes, d'après le ministère de la Santé de Gaza. « Ils tuent leur propre peuple, puis accusent Israël... » a-t-il écrit, avant d'ajouter des émojis indiquant qu'il adhère complètement à la position de l'armée israélienne, selon laquelle ce drame serait dû à un tir de roquettes manqué du Jihad islamique palestinien, alors que le Hamas accuse l'armée d'avoir volontairement frappé cet hôpital civil.

Malgré cette prise de position qui pourrait tout autant valoir des sanctions disciplinaires, Manor Solomon n'a jusqu'à présent été l'objet d'aucune menace de suspension de la part de son club de Tottenham.

Par ailleurs, le match prévu entre la sélection israélienne et celle du Kosovo comptant pour les éliminatoires de l'Euro 2024 et qui devait avoir eu lieu le week-end dernier a été reporté jusqu'à nouvel ordre.

Devenu le terrain de substitution privilégié de l'actualité politique, en dépit de la « neutralité » de façade adoptée par la FIFA, le monde du football voit les premiers remous de la guerre entre le Hamas et Israël débarquer sur son sol.Outre les minutes de silence observées en amont de la plupart des matchs internationaux depuis une semaine, les...

commentaires (1)

PAS A HAMAS, A LA CAUSE PALESTINIENNE. DES CLUBS RACISTES.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 44, le 19 octobre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • PAS A HAMAS, A LA CAUSE PALESTINIENNE. DES CLUBS RACISTES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 19 octobre 2023

Retour en haut