Nous fréquentons au cours de notre existence deux types de personnes. Le premier type se dit le plus souvent : « J’ai des freins visibles et invisibles dans ma vie au niveau personnel, professionnel voire affectif, je sens que tout est hors de ma portée, je vis dans la peur de l’échec… » Par contre, le second fait preuve d’un charisme exceptionnel, défiant tous les obstacles et se sentant à la hauteur dans toutes les situations vécues.
Quelle est cette graine qui distingue ces deux types ? Cette graine n’est autre que synonyme de concept d’expérience et de réussite. Elle s’avère aussi la capacité à se jeter dans l’action malgré les doutes. En fait, ce n’est pas quelque chose d’inné, mais quelque chose qui s’acquiert avec le temps. À vrai dire, c’est la confiance en soi. En tant que personnes, nous sommes en proie aux doutes, aux insécurités, voire aux angoisses, qui, mal gérés, risquent d’impacter le niveau de vie.
Deux facteurs primordiaux agissent négativement sur nous et nuisent à la confiance en soi.
– L’environnement toxique. Faire la connaissance des personnes qui critiquent à tout va, qui s’appuient sur la comparaison entre les pairs en famille et à l’école, qui causent un malaise et pire encore qui nous plongent dans un précipice profond duquel nous ne parvenons pas à sortir, provoque en réalité un déficit de confiance en soi-même.
– L’attitude des parents. Les parents sont tellement exigeants et parfois extrêmement rigides, avec beaucoup d’idéalisation de l’enfant et de l’adulte à devenir, qu’ils refusent que leur enfant commette une erreur. À ce moment-là, l’enfant ou l’adolescent vit dans la peur de décevoir ses parents qui, par la suite, trouvent du mal à booster la confiance en soi. De plus, les parents surprotecteurs étouffent, éveillent des soupçons concernant le potentiel, les compétences, l’intelligence intuitive et émotionnelle.
Beaucoup d’ingrédients propices à cultiver cette graine surtout chez les adolescents sont recommandés.
Dans un premier temps, ils doivent apprendre à se faire confiance en leur valeur. En un mot, accepter ce qu’ils sont et s’aimer soi-même. Ils peuvent, par exemple, écrire sur un carnet de bord les actes dont ils sont fiers – des moins importants aux plus importants – pour vraiment comprendre l’évolution de la confiance en soi. L’adulte peut aussi noter ce dont il a été le plus fier étant enfant puis, devenu ado, puis majeur ou, par exemple, noter ce dont il a été fier l’année dernière, le mois dernier, la semaine dernière…
Dans un second temps, il faut savoir se défaire du regard de l’autre qui nous teste et nous immobilise. Si nous avons envie de faire quelque chose, n’y renonçons pas même si le poids du regard de l’autre pèse sur nous. Avec une présence propre, nous pouvons échapper à l’intrusion de l’autre qui pourrait être nocive et garder pour nous une place prépondérante.
De plus, observer au lieu de juger permet de prendre des distances, de réfléchir et d’atteindre ses objectifs, alors que juger risque de faire perdre les moyens et d’avancer. En d’autres termes, écouter les avis des autres sans se les approprier.
Enfin, stopper les peurs imaginaires qui relèvent du passé, les peurs qui déclenchaient un manque de confiance pour ne pas les laisser revivre de nouveau. Ce qui permet de libérer ces craintes en les transformant en énergies et en pensées positives.
En définitive, l’environnement familial, culturel et tous les acteurs de l’enfance interviennent pour planter cette graine qui est la confiance en soi. Le philosophe, Ralph Waldo Emerson, avait raison de dire « chacun au fond de lui a un bijou à faire sortir » et ce bijou n’est autre que cette graine qui germe, s’épanouit, étincelle grâce aux ressources qui serviront d’ancrage à toutes les actions futures.
Psychologue scolaire
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