Un salon du livre, malgré tout

Au cours de ces derniers jours, la nécessité de s'évader, de quitter un instant notre réalité pour s'immerger dans d’autres mondes et d’autres possibles se fait particulièrement ressentir. C'est précisément l'un des objectifs de la huitième édition du Salon international du livre du Liban, qui se tiendra du 13 au 22 octobre au Forum de Beyrouth. Rencontre avec Émile Tyan, directeur général du groupe Librairie Antoine, et membre du comité d’organisation du Salon.

Dix jours durant, donc, quelques 150 exposants (libraires et éditeurs) occuperont les 10 000 m2 du Forum de Beyrouth pour proposer leurs dernières sorties littéraires à la vente, regroupant des livres de près de 300 maisons d’édition. Au syndicat des éditeurs libanais traditionnellement présent au Salon, et soutenu par le ministère de la Culture, se joint pour la première fois le syndicat des importateurs de livres du Liban. Le but étant de présenter les dernières sorties littéraires en langues française, arabe et anglaise. « Contrairement aux autres manifestations autour du livre à Beyrouth, nous souhaitions décloisonner l’offre pour qu’elle reflète au mieux le Liban dans tous ses paradoxes et toute sa richesse », appuie Émile Tyan.

Les visiteurs du Salon pourront également assister aux différentes activités prévues : tables rondes, conférences, ateliers interactifs ou encore lecture de poèmes. Parmi les thématiques abordées : la propriété intellectuelle à l’heure du livre numérique, l’adaptation des livres au grand écran, la relation entre les mots et le dessin ou encore la représentation des personnes porteuses de handicap dans la littérature jeunesse. Le tout en arabe, français ou anglais, bien sûr. 

En prenant ses quartiers dans la capitale libanaise, le Salon ambitionne aussi de « réaffirmer la position dominante des éditeurs libanais dans le paysage éditorial du monde arabe face à la concurrence grandissante des pays du Golfe », observe Émile Tyan, qui insiste sur sa volonté de n’insuffler aucune connotation politique à l’événement. Le comité d’organisation du Salon s’est d’ailleurs désolidarisé cette année du Club culturel arabe, son ancien partenaire des éditions précédentes, estimant ne pas poursuivre les mêmes objectifs.

« Nous tenions à maintenir le Salon malgré l’actualité de cette semaine pour afficher notre optimisme, notre force et pour rappeler que c’est en lisant et en nous éduquant que nous luttons contre toutes les formes de violence », conclut Émile Tyan. À signaler que des remises de 20 à 30 %  sont prévues, pour les visiteurs du Salon, sur le prix des livres d’éditeurs locaux, et de 10% pour les ouvrages importés. 

Du 13 au 22 octobre au Forum de Beyrouth, de 10h à 20h en semaine et de 10h à 22h le week-end. 

Programme des activités à retrouver sur le site de Lebanon Book Fair