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Moyen-Orient - FOCUS

L’Algérie interdit l’enseignement du programme français dans les écoles privées

Comme d’autres, cette décision reflète la brouille diplomatique entre Paris et Alger.

L’Algérie interdit l’enseignement du programme français dans les écoles privées

Image d’illustration avec les drapeaux algérien et français. Valéry Hache/AFP

C’est à quelques jours de la rentrée que les autorités algériennes ont demandé fin août aux établissements scolaires privés de mettre un terme à l’enseignement du programme français dans leurs murs. Cette décision a pris de court les responsables éducatifs, comme les parents d’élèves et leurs enfants, juste avant leur retour à l’école. Et rappelle celle sur le remplacement du français par l’anglais au sein des cursus universitaires du pays, prise cet été dans une grande confusion. Une manière de plus pour Alger d’exprimer son mécontentement envers la France, l’ancienne puissance coloniale, sur fond de tensions diplomatiques entre les deux pays.

Si l’enseignement du programme français dans les écoles privées n’a jamais été légalisé, la pratique du « double programme » est tolérée, le cursus éducatif national restant obligatoire. Une note de septembre 2021 rappelait déjà cette règlementation, exposant les contrevenants à des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture de l’établissement, souligne le site local ObservAlgérie

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Seulement, de nombreux établissements parmi les 5 % estimés d’écoles privées contournaient en réalité cette injonction, négligeant parfois entièrement le programme algérien. Des élèves se présentaient ainsi seulement aux examens français, sans passer les diplômes algériens, tandis que certains établissements avaient créé, sous prétexte de donner des cours de soutien, des annexes prenant en charge des élèves déscolarisés du système national.

Fin de la récré

Les autorités semblent désormais déterminées à faire cesser ces dérives. Dans un courrier adressé aux parents d’élèves par un directeur d’établissement à Alger et consulté par le quotidien Le Figaro, celui-ci prévient que le ministère de l’Éducation nationale a décidé « d’appliquer la loi stricto sensu ». Des responsables scolaires ont même été menacés de poursuites pénales, notamment les 22 écoles labellisées par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et, à ce titre, en contact avec l’ambassade de France à Alger, qui ont été sommées « de retirer ce label », précise le journal français.

Mais la suite se corse surtout pour les élèves qui suivaient jusqu’à présent le cursus français, parfois ne maîtrisant pas la langue arabe. Selon Le Figaro, les épreuves du baccalauréat français continueront à être proposées aux candidats libres, mais ceux-ci ne pourront plus les passer à Alger, et devront dans ce but se rendre à l’étranger, par exemple en Tunisie qui pratique encore le double programme. Pour les étudiants qui n’auraient pas obtenu les diplômes nationaux, les conditions d’accès aux universités algériennes se verront en outre resserrées, selon le principe de « réciprocité », souligne le journal conservateur. Une réforme en France a récemment compliqué le parcours d’enseignement supérieur pour les Algériens à la rentrée 2023. Le Centre national d’enseignement à distance (CNED), qui propose le cursus français à près de 3 000 élèves dans le pays – le plus important contingent du monde, selon le journal Le Monde –, exige désormais la preuve d’une inscription dans le système français l’année précédente pour suivre une scolarité complète réglementée permettant de poursuivre ses études en France sans équivalence.

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Inscrite dans une série de mesures antifrancophones dans l’administration et l’éducation notamment, la récente décision d’Alger fait surtout écho à sa brouille avec Paris. Si elle n’a pas eu lieu, la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Paris prévue en juin n’a pas été annulée, ont rapporté en août des médias algériens, sans toutefois préciser de date pour cette future rencontre. Les tensions entre les anciens colonisateur et colonisé, alimentées par la question mémorielle, les législations sur l’immigration et les déclarations en 2021 d’Emmanuel Macron sur le « système politico-militaire » algérien peinent à s’apaiser depuis une période de rapprochement l’année dernière. En février, la militante franco-algérienne Amira Bouraoui rejoignait clandestinement la Tunisie, puis la France, après une interdiction de quitter le territoire émise par Alger, qui avait alors rappelé pour consultation son ambassadeur à Paris, accusant l’Hexagone d’avoir participé à cette opération « clandestine et illégale d’exfiltration ». 

C’est à quelques jours de la rentrée que les autorités algériennes ont demandé fin août aux établissements scolaires privés de mettre un terme à l’enseignement du programme français dans leurs murs. Cette décision a pris de court les responsables éducatifs, comme les parents d’élèves et leurs enfants, juste avant leur retour à l’école. Et rappelle celle sur le remplacement...

commentaires (4)

Le lecteur abonné « citoyen » a tout résumé dans son commentaire ci dessous. Bonne journée.

LE FRANCOPHONE

11 h 09, le 29 septembre 2023

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Commentaires (4)

  • Le lecteur abonné « citoyen » a tout résumé dans son commentaire ci dessous. Bonne journée.

    LE FRANCOPHONE

    11 h 09, le 29 septembre 2023

  • Comme on disait, l’Algérie officielle humilie la france officielle et… la france se brouille avec le maroc pour faire plaisir à l’Algérie sur divers sujets … Algérie qui ne sera jamais satisfaite….La preuve….par cet article. La france aurait intérêt à rectifier ses relations avec le maroc, pays qui aime la france et c’est réciproque. Il n’y a pas 1 seul français qui n’aurait pas passé des vacances au maroc. . M MACRON devrait rectifier le tir avec le maroc et revenir sur de solides relations avec le maroc ami sincère comme c’était le cas à l’époque de Mr CHIRAC et SARKOZY. Les conseillers du président devraient y songer. Avec l’Algérie aucune relation officielle stable ne peut être établie malheureusement quoique fasse et fera M Macron. Les Ex présidents de la république française l’avaient bien compris eux.

    LE FRANCOPHONE

    09 h 05, le 29 septembre 2023

  • Ouf....de mal en pire chez les arabes...

    Marie Claude

    08 h 44, le 29 septembre 2023

  • L'hypocrisie de cet état corrompu (encore un) le pousse à dénigrer tout ce qui a été et continue à entreprendre la France pour ce peuple en majorité fainéant, rancunier et violent. C'est un pays riche par ses ressources mais qui continue à avoir cette haine pour la France qui a laissé une culture et une architecture toujours rayonnante, sans parler de millions d'Algérie qui vivent sur le dos de la France. C'est trop facile de cracher dans la soupe.

    Citoyen

    21 h 44, le 28 septembre 2023

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