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Politique - Liban-Sud

Premier déploiement attendu de la force de sécurité conjointe palestinienne à Aïn el-Héloué

Mikati et le député Bizri évoquent la création d'un « mécanisme d'indemnisation des victimes » des dégâts provoqués par les combats dans les environs du camp. 

Une entrée du camp palestinien de Aïn el-Héloué, en lisière de Saïda, au Liban-Sud. Photo Mohammad Yassine

La force de sécurité conjointe palestinienne, composée de représentants de différentes factions, commencera à se déployer dimanche matin à Aïn el-Héloué, au Liban-Sud, une première étape visant à rétablir la stabilité dans le camp de réfugiés palestiniens après deux vagues d'affrontements successives ces dernières semaines. 

Reportage

« Aïn el-Heloué, dernier clou dans le cercueil de Saïda »

Les plus récents combats opposant le mouvement Fateh, proche du président palestinien Mahmoud Abbas, et des groupes islamistes tels que Jund el-Cham et al-Chabab al-Moslem (La jeunesse musulmane), avaient secoué le camp et les quartiers environnants de Saïda entre le 7 et le 14 septembre. Avant cela, des affrontements entre les mêmes groupes avaient éclaté début août. En tout, ces clashes ont fait au moins une trentaine de morts. Ils s'inscrivent dans le cadre des luttes internes entre ces factions cherchant à s'imposer dans le camp, le tout sur fond de détente des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et d'efforts américains visant à rapprocher l'Arabie saoudite d'Israël. Aïn el-Héloué, le plus grand camp palestinien au Liban, accueille environ 80 000 des 250 000 réfugiés palestiniens dans le pays.

Plan de déploiement
Pour tenter d'apaiser la situation, et alors que le cessez-le-feu annoncé le 14 septembre semble tenir jusqu'à présent, la force conjointe se déploiera à partir de 11h dimanche dans le camp, ont confirmé des sources palestiniennes à notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah, à l'issue d'une réunion samedi des factions concernées. Cette réunion, tenue sous la direction du commandant de la force conjointe, Mahmoud Ajoury, a permis d'exposer le plan de déploiement dans les différents quartiers. Vendredi soir, le général Ajoury avait déjà indiqué à L'Orient-Le Jour que les membres de la force seraient, dans une première phase, mobilisés « en deux points cruciaux du camp où les affrontements faisaient rage », à savoir entre les quartiers Hattine et Ras el-Ahmar et entre ceux de Safsaf et Baraksat.


En vertu de l'Accord du Caire signé en 1969, mais qui a été abrogé depuis sous le mandat de Amine Gemayel, l'armée libanaise ne se déploie pas à l'intérieur des camps palestiniens du Liban, où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes. 

« Si cette première manœuvre est concluante, un second déploiement sera envisagé dans le complexe des écoles de l'UNRWA (l'office de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens), lorsque les combattants encore présents dans ce complexe s'en seront retirés », a ajouté le général Ajoury.
Ces combattants, aussi bien du Fateh que des groupes islamistes, sont en poste dans les écoles de l'agence de l'ONU, à l'intersection entre les zones d'influence des parties en conflit, depuis la fin des combats en août. Leur présence avait empêché d'apaiser totalement les tensions malgré le cessez-le-feu et a été fustigée par l'ONU, qui a plusieurs fois mis en garde contre l'occupation de ses locaux et son impact sur la scolarisation des jeunes du camp. 

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Le responsable sécuritaire palestinien a encore précisé que les différentes étapes du déploiement dépendraient notamment de la remise aux autorités des responsables du meurtre d'Abou Achraf al-Armouchi et ses compagnons, un responsable sécuritaire proche du Fateh tué fin juillet ainsi que l'islamiste Abderrahmane Farhoud, tué avant Armouchi. Ces assassinats avaient été l'élément déclencheur des combats en août.

Par ailleurs, la question des dégâts provoqués hors du camp par les combats, et de l'indemnisation des victimes, a fait l'objet samedi d'un entretien téléphonique entre le député de Saïda Abdel Rahman Bizri et le Premier ministre sortant Nagib Mikati, selon un communiqué du bureau de presse de M. Bizri. Les deux hommes ont notamment appelé à ce que les dégâts soient évalués rapidement et qu'un « mécanisme d'indemnisation des victimes » soit mis en place. Ils ont pour cela sollicité l'intervention du Haut Comité de secours, qui effectuera une visite d'inspection en début de semaine prochaine. 

La force de sécurité conjointe palestinienne, composée de représentants de différentes factions, commencera à se déployer dimanche matin à Aïn el-Héloué, au Liban-Sud, une première étape visant à rétablir la stabilité dans le camp de réfugiés palestiniens après deux vagues d'affrontements successives ces dernières semaines.  Reportage « Aïn...

commentaires (3)

En quoi serions nous concernés par la question des dégâts provoqués hors du camp par les combats, et de l'indemnisation des victimes et pourquoi une force de sécurité conjointe palestinienne, même si nous ne sommes plus chez nous... Et à quand ce même mécanisme d'indemnisation des victimes de l'explosion du port , toutes ces questions qui resteront sans réponse.

C…

18 h 58, le 23 septembre 2023

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Commentaires (3)

  • En quoi serions nous concernés par la question des dégâts provoqués hors du camp par les combats, et de l'indemnisation des victimes et pourquoi une force de sécurité conjointe palestinienne, même si nous ne sommes plus chez nous... Et à quand ce même mécanisme d'indemnisation des victimes de l'explosion du port , toutes ces questions qui resteront sans réponse.

    C…

    18 h 58, le 23 septembre 2023

  • ..."""La création d'un « mécanisme d'indemnisation des victimes » des dégâts provoqués par les combats dans les environs du camp."" Et les indemnisations à "l’intérieur" du camp ? Indemniser, en attendant la prochaine vague d’affrontement. On n’échappe pas par humanisme d’indemniser, mais c’est "Un cautère sur une jambe de bois" depuis que les Palestiniens s’entretuaient.

    Nabil

    17 h 51, le 23 septembre 2023

  • Indemnisation par qui? Par les Libanais ? Par les impôts prélevés ? Par l'argent de la sécurité sociale ou l'argent de la coopérative des fonctionnaires de l'État,ou par l'argent conçu pour les malades qui subissent des séances de dialyse? Ou par l'argent des cancéreux ? ...Aucun sou ne doit être payé de la poche des Libanais.

    Esber

    15 h 24, le 23 septembre 2023

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