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Politique - Présidentielle au Liban

Berry : « Une séance comme on élit le pape à Rome, peut-on faire plus clair ? »

Le chef du Parlement promet qu'il convoquera le dialogue début octobre « sauf surprise » ; Geagea fustige la 'moumanaa' qui « a refusé de chercher une troisième solution ».

Berry : « Une séance comme on élit le pape à Rome, peut-on faire plus clair ? »

Le président du Parlement libanais Nabih Berry, le 7 juin 2022. Photo d'archives Hassan Ibrahim/Parlement libanais

« Une séance ouverte avec des tours successifs jusqu'à ce qu'un président soit élu, comme on élit le pape à Rome. Peut-on faire plus clair ? » Voilà comment le président du Parlement Nabih Berry a précisé au quotidien libanais al-Liwa' la teneur des séances électorales pour l'élection présidentielle qui suivraient le dialogue auquel il a appelé, alors que le Liban est sans président depuis octobre 2022.

Fin août, M. Berry s’était engagé à tenir des séances électorales ouvertes au Parlement, à condition qu’elles  soient précédées d’un dialogue élargi réunissant les chefs des groupes parlementaires à l’hémicycle pendant sept jours, afin de parvenir à un consensus sur un candidat. Dans un entretien publié lundi dans les colonnes du Liwa', il précise les modalités de ce dialogue et promet qu'il le convoquera « début octobre, sauf surprise ».

« Je dirigerai le dialogue »

« Qu'ils viennent au dialogue et qu'on discute, sans qu'aucun n'impose son avis à l'autre », a affirmé Nabih Berry, indiquant au passage qu'il soutient toujours la candidature de Sleiman Frangié, le chef des Marada appuyé par le tandem chiite Amal-Hezbollah, qui n'en démord pas. « Soit on se met d'accord sur un nom, soit on ne se met pas d'accord et on tient des séances ouvertes », a-t-il poursuivi.

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Et le chef du Législatif d'insister : « Une séance ouverte avec des tours successifs jusqu'à ce qu'un président soit élu, comme on élit le pape à Rome. Peut-on faire plus clair ? » a-t-il lancé, faisant référence à l'élection du Saint-Père par un conclave de cardinaux au Vatican.

Quant au dialogue parlementaire qui doit précéder ces séances, M. Berry a affirmé que celui-ci sera convoqué « début octobre, si aucune surprise ne survient. Nous avons encore du temps avant la réunion du groupe des Cinq, et j'ai entendu dire que les Qataris viendront au Liban avec une proposition ». Composé de la France, des États-Unis, de l'Arabie saoudite, de l'Égypte et du Qatar, ce groupe doit se réunir bientôt à New York en présence de Jean-Yves Le Drian, émissaire spécial du président français Emmanuel Macron pour le Liban.

« Je dirigerai le dialogue avec le vice-président du Parlement, Élias Bou Saab », a également précisé Nabih Berry, se disant « attaché à la participation de tout le monde » à cette initiative.

Geagea et le « refus » de la moumanaa

Dans un article du quotidien an-Nahar publié lundi, le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea a affirmé de son côté que « la seule équation possible est Jihad Azour contre Sleiman Frangié, il n'y a pas de troisième solution car la moumanaa a refusé d'en chercher une ». La 'moumanaa' désigne l'axe politique pro-iranien au Liban, représenté par le Hezbollah et ses alliés.

« Ce qui ressort des réunions du groupe des Cinq est que le temps est venu d'aller vers un troisième candidat », a-t-il jugé, rappelant que Sleiman Frangié a recueilli 51 voix contre 59 pour Jihad Azour lors de la 12ème séance électorale, qui s'est tenue le 14 juin dernier.

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« Tout ce que nous avons entendu de cette farce qu'on appelle ''dialogue'' montre en réalité que le camp de la moumanaa entend par là gagner du temps et couper l'herbe sous le pied du groupe des Cinq », a fustigé le leader des FL.

L'initiative de dialogue de M. Berry a été catégoriquement rejetée par l'opposition au camp du Hezbollah. Mais le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) s'était montré dans un premier temps ouvert à cette proposition, tout en réclamant que le maître du perchoir clarifie son initiative, avant de prendre un peu ses distances. Dimanche, le président du CPL Gebran Bassil a de nouveau critiqué le dialogue suggéré par M. Berry, le qualifiant de « traditionnel ».

« Une séance ouverte avec des tours successifs jusqu'à ce qu'un président soit élu, comme on élit le pape à Rome. Peut-on faire plus clair ? » Voilà comment le président du Parlement Nabih Berry a précisé au quotidien libanais al-Liwa' la teneur des séances électorales pour l'élection présidentielle qui suivraient le dialogue auquel il a appelé, alors que le Liban est...

commentaires (8)

Avec quel bois compte t-il attiser le feu pour que la fumée en sorte blanche? Nous ne voyons qu’une fumée crasseuse en sortir de ce traquenard.

Sissi zayyat

11 h 08, le 19 septembre 2023

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Commentaires (8)

  • Avec quel bois compte t-il attiser le feu pour que la fumée en sorte blanche? Nous ne voyons qu’une fumée crasseuse en sortir de ce traquenard.

    Sissi zayyat

    11 h 08, le 19 septembre 2023

  • Il vient seulement de réaliser qu’il a agit en contraction avec la constitution de son pays? Ce qu’il vient de décider concernant les séances ouvertes jusqu’à l’élection d’un président est exigé par la constitution, alors que vient il nous vendre alors qu’il l’a à plusieurs reprises bafoué et foulé? Il veut affirmé sa toute puissance en fonction de ses intérêts comme d’habitude et la France est incapable de lui poser certaines questions qui fâchent et préfère faire abstraction de tous ses travers en continuant de croire qu’il est l’Alpha et l’Omega d’une sortie de crise alors que tout prouve le contraire. A quoi joue la France?

    Sissi zayyat

    11 h 05, le 19 septembre 2023

  • « Une séance comme on élit le pape à Rome, peut-on faire plus clair ? ». C'est, en effet, ce qu'EXIGE la Constitution, sauf qu'elle ne prévoit pas un "dialogue" préalable!

    Yves Prevost

    07 h 19, le 19 septembre 2023

  • Sa proposition, c'est comme se gratter l'oreille gauche avec la main droite ... il y a des règles que ce brave mafieux veut imposer pour plaire aux barbus jaunes ...

    Zeidan

    22 h 00, le 18 septembre 2023

  • Qu'est ce qui l’empêche d'ouvrir les séances, comme le prévoit la constitution, débattre et dialoguer a gogo dans l'enceinte du parlement ? Ils ont justement peur de cette ouverture car ils seront obligés de rester pour le second tour qui élira Azour a la majorité des députés présents. Ils savent déjà avoir perdu les élections si elles se déroulent normalement. D’où leur insistance a vouloir négocier a l'avance tous les détails du programme du future Président s'il n'est pas des leurs. La personne ou les critères du Présidents les intéressent peu.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    16 h 10, le 18 septembre 2023

  • Son allusion à Rome n'embellit pas ses abus des lois constitutionnelles.

    Esber

    16 h 00, le 18 septembre 2023

  • - QUELLE QUE SOIT LA TOURNURE, - QU,ON DONNE A SON MAGOUILLAGE, - FUMEE BLANCHE APRES CAPTURE, - DE QUI NOUS SEMBLE A LA PAGE, - IL RESTE QUE L,ENTREPRISE, - DU CERCLE MOUMANA3ISTE, - EST UNE AGRESSION QUI VISE, - L,ELEMENT NATIONALISTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 27, le 18 septembre 2023

  • "si aucune surprise ne survient...." bof, on sait très bien que surprises surviendront

    Wlek Sanferlou

    13 h 47, le 18 septembre 2023

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