
Des personnes prenant la fuite lors d'une manifestation à Soueida, dans le sud de la Syrie, le 13 septembre 2023. Photo Sweida 24/via REUTERS
Trois personnes ont été blessées par balle mercredi par des gardes d'une permanence du parti Baas au pouvoir qui ont ouvert le feu pour disperser des manifestants, à Soueida, dans le sud de la Syrie, a indiqué un activiste de la ville sous couvert d'anonymat.
Il s'agit des premiers blessés après près d'un mois de contestation antirégime dans la province de Soueida, sous contrôle du régime. Soueida est le théâtre de manifestations depuis que le gouvernement a levé les subventions sur les carburants, affectant une population déjà éprouvée par plus de douze ans de guerre. Au fil des jours, les slogans antirégime ont pris le dessus sur les revendications économiques. « Des balles ont été tirées contre des manifestants qui tentaient de fermer la permanence du parti Baas au pouvoir, faisant trois blessés », a indiqué à l'AFP un activiste de la ville sous couvert d'anonymat.
Au cours des dernières semaines, les manifestants ont successivement fermé des permanences du parti Baas. Une vidéo publiée par le média local Suwayda24 montre des dizaines de personnes scandant des slogans alors que des tirs nourris se faisaient entendre autour d'eux. Suwayda24 a rapporté que les gardes de la permanence du parti Baas à Soueida ont ouvert le feu pour disperser les manifestants.
Le mécontentement contre la cherté de la vie s'était brièvement propagé à d'autres villes du sud, notamment à Deraa, berceau du soulèvement pacifique de 2011, que le gouvernement a réprimé d'une main de fer, plongeant le pays dans une guerre civile sanglante. Seule Soueida continue d'être agitée par des protestations quotidiennes, que les autorités se sont abstenues de réprimer. Les protestataires s'étaient attaqués ces dernières semaines à d'autres symboles du pouvoir, déchirant des portraits de l'ancien président syrien, Hafez el-Assad, père du président actuel.
Des dizaines de milliers de jeunes hommes de Soueida ont refusé d'effectuer leur service militaire depuis 2011, et les forces de sécurité y ont une présence limitée. Soueida, fief de la minorité druze et dont la ville éponyme est le chef-lieu, est restée largement à l'écart du conflit en Syrie. Les druzes sont une secte ésotérique qui représente environ 3% de la population.
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