Les fermetures chroniques des centres de la Mécanique – les centres d’immatriculation des véhicules au Liban – depuis le début de la crise, et la suspension de certains services ont empêché des dizaines de milliers de Libanais de passer leur permis de conduire. Selon le président du syndicat des auto-écoles du pays, Afif Abboud, « 50 000 Libanais en âge d’avoir le permis et qui conduisent sans le précieux document » sont actuellement dans cette situation. Le syndicaliste qui gère lui-même une auto-école a confirmé à L’Orient-Le Jour ce chiffre, qu’il avait relayé dans les médias.
« C’est une estimation faite à partir des demandes en cours auprès des 225 auto-écoles autorisées dans tout le pays et comptabilisant une période remontant à octobre 2022 », détaille-t-il, avant d’ajouter : « Ce nombre serait beaucoup plus important si le ministère de l’Intérieur n’avait pas prolongé jusqu’à la fin de l’année en cours la validité de tous les permis arrivés à expiration. Depuis la dernière réforme du code de la route adoptée en 2012, les permis de conduire sont valables dix ans, alors qu’auparavant ils l’étaient jusqu’à ce que leur titulaire soit âgé de 50 ans.
Contacté, le centre de la Mécanique n’était pas en mesure de confirmer les chiffres du syndicat, sa direction étant en période de transition. Début septembre, le ministre sortant de l’Intérieur et des Municipalités, Bassam Maoulaoui, avait en effet désigné le colonel Khaled Youssef pour prendre le relais de l’actuel président des centres d’immatriculation, le général de brigade Ali Taha. Le nouveau responsable doit en principe prendre ses fonctions mercredi.
Les centres de la Mécanique des véhicules ont fermé leurs portes à plusieurs reprises depuis le début de la crise, notamment en raison d’un conflit opposant l'Autorité de gestion du trafic et des véhicules à son prestataire spécialisé dans la sécurité informatique, la société Inkript Indentification Technologies SAL. Ils ont rouvert leurs portes il y a une semaine à l'issue d'un dernier bras de fer entre les deux parties, qui s'est conclu par la négociation. L’Autorité de gestion du trafic et des véhicules, dont elle dépend, prévoit de mettre à jour les tarifs de plusieurs services, dont ceux des permis de conduire.
Selon Afif Abboud, deux tiers des quelque 600 auto-écoles du pays n'ont pas renouvelé leurs licences depuis le début de la crise.
Franchement, quand on voit les libanais conduire, on se demande à quoi sert le permis…
22 h 24, le 12 septembre 2023