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La lettre aux abonnés

Le pire et le meilleur

Chère abonnée, cher abonné,

C’est toujours la même histoire. Un matin, généralement au cours de la dernière semaine d’août, l’on sent, au réveil dans le salon, comme une fraîcheur dont on avait oublié la sensation. Dans un premier temps, l’on n’ose trop y croire. Mais quand, deux soirs plus tard, il pleut sur Beyrouth, on se laisse aller à l’espoir : ça y est, le gros de l’été est passé, nous allons entrer dans la belle partie de l’automne. « Encore deux semaines et nous n’aurons plus besoin de clim », osent lâcher les irréductibles optimistes.

De fait, le mercure descend un peu, le taux d’humidité aussi. On a même l’impression de respirer mieux. Ce n’est qu’une impression évidemment, la capitale est toujours couverte d’une couche jaunâtre. Mais au point où nous en sommes, c’est déjà bien, c’est déjà beau une impression.

C’est au moment précis où l’on commence à croire en cette nouvelle météo, au moment où l’on commence à voir la lumière au bout du tunnel estival, que septembre nous fait son coup de Jarnac : un matin, il fait de nouveau chaud. Très chaud, trop chaud. Le lendemain aussi, le jour d’après également…

De quoi avoir vraiment l’inspiration en berne…

« Tu as remarqué que la sélection d’articles, cette semaine, renvoie une image vraiment complète du Liban ? » a-t-elle lancé pendant que nous nous plaignions de tout et n’importe quoi.

De fait, dans cette sélection, il y a tout ce qui fait le Liban aujourd’hui. Des polémiques/diversions les plus idiotes, comme avec Barbie dont la sortie dans les cinémas a enfin eu lieu, aux dossiers les plus lourds, comme l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, en passant par la présidentielle, encore, la cuisine évidemment, l’économie et donc les misères des Libanais, notamment de ceux qui, dépourvus de compte bancaire, galèrent pour obtenir un visa. Le bras de fer, toujours, entre deux visions, rétrograde et progressiste, du Liban, et enfin, enfin, ces Libanais et ces Libanaises qui excellent.

Elle avait raison. Nos journalistes, cette semaine, vous ont raconté le pire et le meilleur du Liban. Ce pire et ce meilleur, Fifi Abou Dib l’a poétiquement encapsulé ainsi : « Chaque rentrée définit pour le Liban un avenir différent, annonce des cuvées scolaires qui redessineront notre paysage social et mental quand elles arriveront à maturité. Une saison s’achève, une autre commence, qui réveillera en nous des sens oubliés. Pour avoir fait du tourisme notre principale source de vie et de survie, bientôt nous verrons repartir nos visiteurs saisonniers et nous serons un peu plus seuls. Le moment sera venu de nous recentrer sur notre vieille ambition d’excellence. En elle résident notre gourmandise intellectuelle et le meilleur de notre humanité. »

Bonne rentrée.

Émilie Sueur

Chère abonnée, cher abonné,C’est toujours la même histoire. Un matin, généralement au cours de la dernière semaine d’août, l’on sent, au réveil dans le salon, comme une fraîcheur dont on avait oublié la sensation. Dans un premier temps, l’on n’ose trop y croire. Mais quand, deux soirs plus tard, il pleut sur Beyrouth, on se laisse aller à l’espoir : ça y est,...

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