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Politique - Liban-Sud

Plus de 20 blessés dans les affrontements de cette nuit à Aïn el-Héloué

Des centaines d'habitants du camp se sont réfugiés dans une mosquée ; échanges de tirs entre le Fateh et des factions islamistes.

Plus de 20 blessés dans les affrontements de cette nuit à Aïn el-Héloué

Des affrontements ont éclaté jeudi soir entre le Fateh et le groupe islamique Jund el-Cham dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Héloué. Photo fournie par Mountasser Abdallah

Au moins 20 personnes ont été blessées et des centaines d'autres déplacées à la suite des derniers affrontements jeudi soir entre le Fateh et un groupe armé dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda au Liban-Sud, ont indiqué plusieurs sources médicales dans le camp à notre correspondant sur place Mountasser Abdallah.

Le Croissant rouge palestinien, qui aide les habitants du camp, a précisé que des civils figuraient parmi les 20 blessés. Un agent de la Sûreté générale libanaise (SG) a été blessé à la tête par des balles perdues vendredi et le bureau de direction de la caserne à Saïda a été endommagé, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Il a été transporté à l'hôpital Hammoud de Saïda et a subi une intervention chirurgicale.

Une des bombes lancées lors des affrontements serait également tombée sur le toit du Sérail de Saïda, l'endommageant considérablement et brisant la vitre d'un bureau de la SG.

Ces affrontements sont les derniers en date depuis les combats de juillet qui ont fait 13 morts, alors que les combattants des deux camps étaient censés se retirer vendredi de leurs positions dans les écoles gérées par l'Unrwa, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, en vertu d'un accord antérieur.

Des personnes se réfugient devant la mosquée al-Mousali, près du camp de Aïn el-Héloué, le 8 septembre 2023. Photo Mountasser Abdallah

Après une heure d'échanges de coups de feu et d'artillerie entre le Fateh et le groupe islamiste Jund el-Cham, la situation s'était calmée pendant la nuit, mais la violence a brièvement repris vendredi matin.

Des centaines d'habitants du camp ont fui leurs maisons jeudi et se sont réfugiés pendant la nuit et l'après-midi de vendredi à la mosquée al-Mousali, située à proximité. Notre correspondant a fait état d'un calme relatif vendredi midi, avec quelques tirs sporadiques encore audibles. « Il y a des contacts entre l'ambassade palestinienne et les responsables libanais, ainsi que les factions palestiniennes pour parvenir à un cessez-le-feu », a déclaré Fouad Osman, un responsable politique du camp, à L'Orient-Le Jour.

Affrontements dans la nuit

Les affrontements ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi, les bruits de tirs et de mitrailleuses atteignant les quartiers voisins de Saïda, selon notre correspondant. Une source du Fateh a déclaré à L'OLJ que les hommes de l'organisation palestinienne « défendaient » leur position à l'entrée nord du camp, visée par des tirs et des roquettes d'extrémistes islamistes ».

Pour mémoire

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En outre, une balle perdue a blessé un homme qui se trouvait à l'extérieur de la zone de combat, dans le quartier de Taamir, au sud de Saïda, selon des habitants et des travailleurs médicaux. Deux roquettes sont également tombées hors des zones de combat, causant des dégâts matériels. L'armée libanaise a renforcé ses positions aux entrées du camp.

Des vidéos diffusées sur Internet montrent des familles transportant leurs enfants et leurs affaires pour se réfugier dans la mosquée al-Mousali, juste à l'extérieur du camp, tard dans la nuit. Selon une source palestinienne qui a fait une déclaration à L'OLJ, « les islamistes extrémistes ont ouvert le feu [dans la nuit de jeudi à vendredi] dans le but de maintenir une situation tendue et de contrecarrer toute tentative d'évacuation des écoles de l'Unrwa ».

Violence à la suite des discussions

Plus tôt dans la journée, le comité conjoint de sécurité de Saïda s'est réuni au domicile de Maher Chabayta, un général du Fateh, à Aïn el-Héloué, et a décidé, entre autres, qu'il était « nécessaire d'évacuer les écoles et de les placer sous le contrôle de la force conjointe ».

Fin août, l'Unrwa avait annoncé la suspension temporaire de ses activités dans le camp pour protester contre la présence continue de combattants dans ses écoles et ses installations.

La source palestinienne précitée a affirmé aussi que « les islamistes extrémistes veulent empêcher les forces de sécurité conjointes d'arrêter la personne accusée d'avoir tué Abou Achraf el-Amrouchi », chef de la sécurité dans le camp, affilié au Fateh, tué fin juillet, ainsi que ses quatre gardes du corps, en représailles au meurtre, la veille, d'un responsable d'un groupe islamiste en réaction à l'assassinat, le 1er mars, d'un jeune membre du Fateh.

Réfugiés dans une mosquée

Le superviseur de la mosquée al-Mousali a déclaré vendredi après-midi à L'OLJ que 700 personnes étaient réfugiées dans ses locaux et que la plupart d'entre elles sont des enfants, des femmes, et des personnes âgées. Il a ajouté que « environ 300 autres ont été transférées à la municipalité de Saïda ».

« La situation des gens n'est pas rassurante car les associations, dont l'Unrwa, ne sont pas encore venues à leur secours, et nous appelons les associations à les prendre en charge ». Il a noté que « plusieurs d'entre eux souffrent d'infections oculaires hautement contagieuses ».

Une femme réfugiée dans la mosquée, se présentant sous le nom d' « Umm Omar », a déclaré qu'elle s'était échappée du quartier de Taamir dans le camp pendant les combats. « À chaque coup de feu, nous fuyons le camp sans vêtements et pieds nus. Nous voulons seulement retourner chez nous », a-t-elle dit. Une femme hébergée à côté du bâtiment municipal de Saïda a, elle, affirmé être diabétique et ne pas disposer de médicaments pour se soigner. 

Israa Hassan, une autre habitante de Aïn al-Héloué qui a également fui le camp jeudi, a indiqué que la maison de son frère dans le quartier de Bustan avait été détruite. Le chef de la police municipale de Saïda, Bader Kawam, a déclaré à L'Orient Today qu'environ 70 Palestiniens et Libanais ayant fui le camp s'étaient rendus à la municipalité jeudi.

« J'ai discuté avec la municipalité pour trouver un endroit sûr pour eux », a-t-il indiqué. En attendant, les familles déplacées resteront dans le bâtiment de la municipalité. Selon M. Kawam, 260 personnes avaient trouvé refuge dans la municipalité vendredi. Il a ajouté que deux groupes assuraient de l'aide, notamment de la nourriture et de l'eau. Des médicaments ont également été fournis par des bénévoles et une association islamique.

Abou Ayad el-Chaalane, le nouveau chef de la sécurité affilié au Fateh à Aïn el-Héloué, avait affirmé à L'Orient-Le Jour que l'islamiste Bilal Badr, « qui travaille avec Daech », acronyme arabe du groupe État islamique, est derrière l'assassinat de Abou Achraf al-Armouchi. Fin juillet, des affrontements meurtriers avaient opposé le Fateh à d'autres groupes islamistes dans ce camp palestinien, le plus grand du Liban. Le 22 août dernier, le Comité d'action palestinienne conjointe avait appelé à garantir la sécurité à Aïn el-Héloué et à remettre aux autorités les « responsables » des affrontements de juillet.

Aïn el-Héloué abrite plus de 54.000 réfugiés palestiniens enregistrés, qui ont été rejoints ces dernières années par des milliers d'autres fuyant la guerre civile en Syrie. Ce camp densément peuplé est régulièrement le théâtre de fusillades et d'affrontements, soit en raison de différends personnels, soit à cause de tensions entre diverses factions palestiniennes. 

Au moins 20 personnes ont été blessées et des centaines d'autres déplacées à la suite des derniers affrontements jeudi soir entre le Fateh et un groupe armé dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda au Liban-Sud, ont indiqué plusieurs sources médicales dans le camp à notre correspondant sur place Mountasser Abdallah.Le Croissant rouge...

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