
La journaliste libanaise Mariam Majdouline Laham et le député Michel Douaihy devant la caserne Barbar Khazen de Verdun, à Beyrouth, le 6 septembre 2023. Photo Layal Dagher
La journaliste libanaise Mariam Majdouline Laham, qui a comparu mercredi devant le département central des enquêtes criminelles qui dépend du Procureur général près la Cour de Cassation Ghassan Oueidate et relève du ministère de la Justice, a finalement été libérée sous caution d'élection de domicile mercredi soir, a confirmé son avocate à L'Orient-Le Jour.
Une source judiciaire proche du dossier a confirmé mercredi à notre publication que la journaliste a été convoquée suite à un tweet dans lequel elle mettait en cause le président du haut tribunal chérié sunnite de Beyrouth, le juge Mohammad Ahmad Assaf. Dans ce message, elle accusait le juge d'avoir tiré profit d'une affaire dont il était saisi.
A sa sortie, la journaliste a critiqué les nombreuses « violations » dont elle a été victime lors de sa rétention, notamment le fait que la clé de son domicile lui a été soutirée de force par les forces de l'ordre afin d'effectuer une perquisition. Elle estime avoir été ciblée « juste parce que je travaille sur une enquête sur des autorités religieuses ».
D'après la source judiciaire interrogée, « les FSI ont fouillé le domicile de la journaliste aujourd’hui et ont supprimé la publication depuis son portable. Ils ont également trouvé dans son sac des produits stupéfiants». « La journaliste sera relâchée sans signer d’engagement. Elle sera néanmoins convoquée prochainement par le Bureau de lutte contre la drogue ».
L'avocate de la journaliste, Diala Chéhadé, a confirmé à L'OLJ que Mme Laham a refusé de signer un engagement ou à retirer le tweet à l'origine de sa convocation, ce qui a conduit à la perquisition « de force » de son domicile et de ceux de sa mère et de sa sœur, ainsi qu'à la suppression de la publication controversée de son compte Facebook. Concernant les accusations de possession de drogue, l'avocate a affirmé que sa cliente a refusé de témoigner mais qu'elle est prête à comparaitre à nouveau en cas de nouvelle convocation.
« Infraction flagrante »
Présent au sit-in devant la caserne, Doumit Azzi, un ami proche de la journaliste, dénonce l'interdiction faite à l’avocate de Mariam Laham d’accompagner les inspecteurs au domicile de la journaliste lors de leur perquisition. « Son laptop a été utilisé sans sa permission. C’est une infraction flagrante de la loi », regrette-t-il. L'activiste Paula Rbeiz a également dénoncé un « vice de procédure » et une tentative de détourner l'attention du dossier relevé par la journaliste. « On va vers un système policier. C’est une atteinte à la liberté de la presse », a-t-elle ajouté.
De son côté, le syndicat alternatif de la presse a critiqué la perquisition du domicile de Mme Laham en l'absence de son avocate et l'utilisation de son ordinateur portable, dénonçant également une grave infraction et des procédures considérées comme « nulles et non avenues ». Mardi, le président du syndicat des journalistes Joseph Kossaïfi avait, lui, affirmé à notre quotidien avoir déconseillé à Mme Laham de se présenter devant le département central des enquêtes criminelles, estimant que « tout journaliste poursuivi dans une affaire de publication, ne doit comparaître que devant le tribunal des imprimés ». Dans un communiqué publié mercredi, M. Kossaïfi a réitéré sa position.
Plusieurs convocations de journalistes ont dernièrement eu lieu au Liban. Fin mars, Jean Kassir, cofondateur du média Megaphone News, a été convoqué par le service de la Sécurité de l'État et Lara Bitar, rédactrice en chef du média de journalisme d'investigation The Public Source, par le Bureau de lutte contre la cybercriminalité. En juillet, la journaliste libanaise et vedette télé Dima Sadek avait été condamnée par la justice à un an de prison ferme, à la suite d'une plainte déposée contre elle il y a trois ans par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, qui l'accusait de diffamation et de calomnie.
La journaliste libanaise Mariam Majdouline Laham, qui a comparu mercredi devant le département central des enquêtes criminelles qui dépend du Procureur général près la Cour de Cassation Ghassan Oueidate et relève du ministère de la Justice, a finalement été libérée sous caution d'élection de domicile mercredi soir, a confirmé son avocate à L'Orient-Le Jour. Une source...
commentaires (8)
ILS ONT TROUVE DANS SON SAC DES STUPEFIANTS ! VIEUX TRUC...
PARTISAN(E) EN PLACE. LA CENSURE BAT SON PLEIN
13 h 44, le 07 septembre 2023