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Politique - Diplomatie

Renouvellement du mandat de la Finul au Liban : les cinq points à retenir

Au milieu des tensions croissantes le long de la frontière libano-israélienne, le mandat est renouvelé pour une année supplémentaire... sans aucune limite imposée à la liberté de mouvement de la Finul.

Renouvellement du mandat de la Finul au Liban : les cinq points à retenir

Photo montage par Guilhelm Dorandeu

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi en faveur de la prolongation du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) pour une année supplémentaire, jusqu'au 31 août 2024.

Le Liban et le Hezbollah avaient poussé pour apporter des modifications à l'article 16 de la résolution afin de limiter la capacité de la Finul à se déplacer sans la permission de l'armée libanaise, mais aucune modification n'a été apportée au texte final. Le renouvellement de la force de maintien de la paix de l'ONU cette année survient au milieu des tensions croissantes le long de la frontière libano-israélienne.

Voici 5 points-clés à connaître concernant le renouvellement du mandat :

1. Les votes

13 pays ont voté en faveur de la résolution 2695, la Russie ainsi que la Chine se sont abstenues.

L'adoption du texte diffère de l'année dernière où les membres du Conseil de sécurité avaient voté à l'unanimité.

Cela fait suite aux pressions exercées par le gouvernement libanais et le Hezbollah dans les jours précédents pour supprimer l'article 16 concernant la libre circulation de la Finul.

La Force internationale, qui compte actuellement un peu plus de 10 000 Casques bleus, a été établie en 1978 par le Conseil de sécurité, pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban. Son mandat est renouvelé chaque année, après l'approbation des autorités libanaises et un vote au Conseil de sécurité.

2. Que dit le texte ?

Le point essentiel à retenir est que les demandes du Liban visant à limiter la liberté de mouvement de la Finul n'ont pas été satisfaites dans la résolution finale. Selon la résolution 2659 adoptée, la force onusienne peut continuer à « mener ses opérations indépendamment », mais le texte stipule également qu'elle doit « coordonner avec le gouvernement libanais ».

En réponse à ce point, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a déclaré dans un communiqué publié peu après le vote : « La décision de prolongation inclut une clause fondamentale que le Liban avait demandée, concernant l'exécution des missions de la Finul en coordination avec le gouvernement libanais, conformément à l'accord de siège. Cela constitue en soi un motif de satisfaction. »

Le texte demande également que toutes les parties permettent aux Casques bleus de mener des patrouilles « annoncées et non annoncées » sans « aucune restriction ni entrave à la circulation du personnel de la Finul et garantissent sa liberté de mouvement ».

3. Abstentions de la Chine et de la Russie

Pour la première fois, deux membres du Conseil de sécurité se sont abstenus de voter : la Chine et la Russie.

Le représentant de la Russie a affirmé que le texte ne « prenait pas en compte l'opinion du Liban et de ses dirigeants, qui ont répété que la coordination entre la Finul et les forces armées devait être prise en compte ».

Le délégué chinois a déclaré pour sa part que la résolution n'a pas tenu compte du point de vue libanais. « La Chine regrette le manque de respect pour la souveraineté que la résolution montre », a-t-il ajouté, poursuivant : « A de nombreuses reprises, le Liban a envoyé des lettres au Conseil de sécurité concernant les violations de la souveraineté le long de la frontière et le Conseil de sécurité devrait prendre ces lettres au sérieux ».

4. Réaction des Émirats arabes unis

Les Émirats arabes unis ont voté en faveur du renouvellement, mais ont fait savoir qu'ils n'étaient pas entièrement satisfaits du libellé final du texte. « Le Hezbollah a tourné en dérision la résolution 1701 et n'a pas permis la liberté de mouvement de la Finul, ce qui entrave la stabilité le long de la ligne bleue », a soutenu Lana Nusseibeh, ambassadrice et représentante permanente des Émirats arabes unis lors de la réunion du Conseil.

Dans la version finale, la demande des Émirats arabes unis de modifier le libellé d'une phrase concernant la ville de Ghajar, située à cheval sur la frontière, n'a pas été prise en compte.

La carte du village de Ghajar, L'Orient Le Jour

Les Émirats arabes unis auraient proposé que le texte soit modifié pour dire que l'ONU « condamne l'occupation » de Ghajar. Cependant, le préambule du texte convenu indique que l'ONU est préoccupée par « la présence israélienne continue dans le nord de Ghajar et dans une zone adjacente au nord de la Ligne bleue » et souligne « que la poursuite des travaux de construction dans la région va à l'encontre du retrait nécessaire des forces israéliennes ».

« Nous sommes déçus du compromis inutile visant à supprimer la référence non qualifiée à l'occupation israélienne de Ghajar, qui figurait dans les versions précédentes et qui, nous pensons, bénéficiait d'un large soutien au sein de ce Conseil », a ajouté Lana Nusseibeh.

5. Réaction du Hezbollah et d'Israël

Un porte-parole du Hezbollah a déclaré à L'Orient Today que l'adoption de cette résolution montre « l'échec de la diplomatie libanaise qui aurait dû se préparer tôt pour faire face à cette résolution ».

« Cela montre également que le monde n'a pas écouté les besoins du Liban. Lorsque les États-Unis et Israël veulent quelque chose du Conseil de sécurité, ils l'obtiennent simplement parce qu'il y a une hégémonie sur cette instance. »

« Nous demandons à la Finul de rester en coordination totale avec les forces armées libanaises avant d'entreprendre toute mission, sinon cette résolution restera, comme l'a dit le chef du Hezbollah [Hassan Nasrallah], 'de l'encre sur du papier' [ce qui signifie inefficace]. »

Israël avait fait pression pour maintenir l'article 16 sur la liberté de mouvement de la Finul sans nécessité d'une permission préalable de l'armée libanaise.

En réaction au vote, l'armée israélienne tweeté : « La Finul joue un rôle fondamental pour contribuer à maintenir la stabilité dans la région ».

L'adoption de la résolution intervient après que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a parlé avec le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, mardi dernier, et souligné la nécessité pour la Finul d'être en mesure d'agir de manière indépendante dans le sud du Liban et de pouvoir se déplacer librement près des frontières afin de réduire les tensions.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi en faveur de la prolongation du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) pour une année supplémentaire, jusqu'au 31 août 2024.Le Liban et le Hezbollah avaient poussé pour apporter des modifications à l'article 16 de la résolution afin de limiter la capacité de la Finul à se déplacer sans la...

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EN SE DEMENANT A EVITER LES CHANGEMENTS PROPOSES ET L,ARTICLE VII ON S,EST CREVE SES PROPRES YEUX.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 48, le 01 septembre 2023

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Commentaires (1)

  • EN SE DEMENANT A EVITER LES CHANGEMENTS PROPOSES ET L,ARTICLE VII ON S,EST CREVE SES PROPRES YEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 48, le 01 septembre 2023

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