Le mandat de la Finul renouvelé : retrouvez ici notre direct

Merci d'avoir suivi notre couverture en direct du renouvellement du mandat de la Finul. Vous pourrez poursuivre votre lecture sur ce sujet dès demain, vendredi, sur le site de L'Orient-Le Jour. 

Les quatre points principaux à retenir du vote de ce jeudi sur le renouvellement de la Finul

1. Les votes

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi en faveur du renouvellement de la mission de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Un exercice diplomatique annuel qui a lieu avant la fin du mandat, le 31 août.

Treize des quinze Etats membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution 2695. La Russie et la Chine se sont abstenues.

2. Que dit le texte ?

La demande du Liban de limiter la liberté de mouvement de la Finuln'a pas été satisfaite dans la résolution finale. La Finul peut continuer à « mener ses opérations de manière indépendante », conformément à la résolution 2659 publiée par les Nations unies et effectuer des patrouilles « annoncées ou inopinées ». Toutefois, le texte stipule que la Finul doit « se coordonner avec le gouvernement libanais ».

3. Abstentions de la Chine et de la Russie

Pour la première fois dans l'existence de la Finul, deux membres du Conseil de sécurité se sont abstenus de voter : la Chine et la Russie.

4. Un amendement proposé par les Émirats arabes unis sur la localité de Ghajar n'a pas été pas retenu

Les Émirats arabes unis ont voté en faveur du renouvellement, mais ont déclaré qu'ils n'étaient pas entièrement satisfaits de la formulation finale de certaines parties du texte.

Ils auraient proposé un amendement au texte pour dire que l'ONU « condamne l'occupation » israélienne de Ghajar. Or, le préambule du texte adopté précise que les Nations unies sont « préoccupées par la présence israélienne continue dans le nord de Ghajar et dans une zone adjacente située au nord de la Ligne bleue ».

Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le Premier ministre sortant Nagib Mikati salue le renouvellement du mandat de la Finul « d'une manière qui contribue à renforcer la sécurité et la stabilité » du Liban. « Ce qui a été accompli représente une étape essentielle pour préserver les droits et la souveraineté du Liban, et nous continuerons à œuvrer pour accomplir tout ce qui est nécessaire dans ce cadre », a-t-il assuré.

M. Mikati note que la résolution « prend en compte un élément clé demandé par le Liban, concernant le rôle de la Finul d'opérer +en coordination avec le gouvernement libanais+ ». « Nous réitérons l'attachement du Liban à la résolution 1701 et au respect de toutes les résolutions internationales », assure-t-il également. Enfin, il appelle « au retrait d'Israël des territoires libanais qu'il occupe encore, notamment les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la région d'al-Mari, ainsi que de tous les points frontaliers soumis à des réserves, situés sur le territoire libanais ». « Nous demandons également qu'une pression soit exercée sur Israël pour mettre fin aux violations continues de la souveraineté libanaise par voie terrestre, maritime et aérienne », conclut-il.

« La résolution réaffirme notre coordination continue avec le gouvernement libanais et un partenariat solide avec l'armée libanaise, déclare à L'Orient-Le Jour Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul. Elle réaffirme l'autorité des forces de maintien de la paix dans l'exécution de leur mandat, de manière indépendante mais dans le respect de la souveraineté libanaise ». « Nos activités sont menées de manière indépendante, comme c'est le cas depuis 2006, et toujours en coordination avec l'armée libanaise et dans le respect de la souveraineté libanaise », a-t-il ajouté. 

Un peu plus d'informations sur la résolution approuvée par le Conseil de sécurité :

Dans la version finale, la demande des Émirats arabes unis de modifier la formulation d'une phrase concernant la localité de Ghajar, à cheval sur la frontière, n'a pas été prise en compte.

Le préambule du texte mentionne le fait que l'ONU est préoccupée par « le maintien de la présence israélienne dans le nord de Ghajar et dans une zone adjacente située au nord de la ligne bleue » et souligne « que la poursuite des travaux de construction dans la zone va à l'encontre du retrait nécessaire des forces de défense israéliennes ».

Selon le rapport publié en amont de la séance par le Conseil de sécurité, les Émirats arabes unis avaient proposé que cette partie du texte « condamne l'occupation » de Ghajar. Une demande d'amendement qui n'a donc pas été prise en compte.

Un porte-parole du Hezbollah déclare à L'Orient Today que l'adoption de la résolution sans retrait de l'article concernant la liberté de mouvement de la Finul illustre "l'échec de la diplomatie libanaise qui aurait dû se préparer très tôt à faire face à cette résolution".

"Cela montre également que le monde n'a pas écouté les besoins du Liban. Quand les Etats-Unis et Israël veulent quelque chose du Conseil de sécurité, ils l'obtiennent simplement parce qu'il y a une hégémonie sur le Conseil de sécurité".

"Nous demandons à la FINUL de rester en coordination totale avec les forces armées libanaises avant d'effectuer toute mission, sinon cette résolution restera comme l'a dit le chef du Hezbollah [Hassan Nasrallah], +de l'encre sur du papier+".

Le porte-parole de l'armée israélienne Richard Hecht exprime de son côté, également sur X, sa gratitude pour "les Casques bleus loin de chez eux qui aident à assurer la sécurité de la frontière". 

Dans un message publié sur X (ex-Twitter), l'armée israélienne souligne que la Finul est "fondamentale pour aider au maintien de la stabilité dans la région et assurer l'application de la résolution 1701". 

Son article 16 exige, lui, "des parties qu'elles cessent de restreindre et d'entraver les déplacements du personnel de la Finul et qu'elles garantissent la liberté de mouvement de la Finul, notamment en autorisant les patrouilles annoncées et inopinées". 

Le texte approuvé par le Conseil de sécurité est une version amendée de celui initialement présenté par la France. 

Dans son article 15, la résolution réaffirme notamment que "conformément à l'accord sur le statut de la Finul conclu entre le gouvernement libanais et les Nations unies, la Finul n'a pas besoin d'autorisation préalable pour mener à bien ses opérations, tout en continuant à coordoner avec le gouvernement libanais". 

Elle "demande au gouvernement libanais de faciliter l'accès rapide et complet de la Finul aux sites demandés par la Finul aux fins d'une enquête rapide, y compris tous les sites d'intérêt et pertinents au nord de la "Ligne bleue" liés à la découverte de tunnels traversant la "Ligne bleue" que la Finul a signalés comme une violation de la résolution 1701 (2006), et les champs de tir non-autorisés conformément à la résolution 1701, tout en respectant la souveraineté libanaise". 

La réunion du Conseil est officiellement levée par l'ambassadrice américaine. 

#FINUL | La France se félicite du renouvellement du mandat de @UNIFIL_, dont le rôle est indispensable à la stabilité du Liban et de la région. En tant que plume, la ?? tient à remercier les membres du Conseil de sécurité pour leur engagement constructif dans les négociations. pic.twitter.com/UYHrcp920b

— La France à l'ONU ???? (@franceonu) August 31, 2023

La représentante du Liban, Jeanne Mourad, remercie "tous les membres du Conseil qui ont essayé au cours de ces longues négociations d'écouter le Liban et d’essayer de refléter ses préoccupations dans le texte de la résolution". "C’est malheureusement la première fois que la prolongation d’un mandat est associée à deux abstentions de membres du Conseil", regrette-t-elle. Elle assure que Beyrouth "est engagé à appliquer la résolution 1701". 

"Hélas le texte ne reflète pas toutes nos préoccupations, un certain nombre d'éléments n’ont pas pu être pris en compte", ajoute Mme Mourad. "La liberté de mouvement de la Finul doit être défendue certes mais doit faire l’objet de contrôle", déclare l'ambassadrice qui appelle à "prendre en considération les spécificités propres à un pays."

L'ambassadrice des États-Unis se dit "très heureuse" d'avoir pu voter en faveur de la résolution. "Il est impératif que la Finul ne soit pas confrontée à des obstacles inacceptables dans l’exercice de ses fonctions, mais elle reste confrontée à des contraintes qui l'empêchent d'accomplir pleinement son mandat".

"Nous appelons le gouvernement libanais à prendre des mesures supplémentaires pour garantir l’application du mandat de la Finul", ajoute-t-elle, rappelant les sanctions prises récemment par Washington contre l'ONG "Vert sans Frontière".

Ces sanctions avaient été annoncées mi-août à l'encontre de l'organisation et de son responsable, accusés d'apporter "soutien et couverture aux activités du Hezbollah" dans le sud du pays.

De leur côté, les Émirats arabes unis indiquent que "les tensions le long de la Ligne bleue sont à nouveau sans précédent depuis la guerre de 2006. Le Hezbollah a tourné en ridicule les résolutions 1701 et 1559" avec leurs exercices militaires, le fait que la liberté de circulation de la Finul a été "largement violée". "Ces actions font risquer une escalade dans toute la région. C’est pourquoi les EAU ont travaillé avec le porte-plume", la France sur le texte de la résolution, ajoute l'ambassadrice émiratie Lana Nousseibé. "Le gouvernement du Liban doit être à la hauteur de ses responsabilités en ce qui concerne la liberté de circulation de la Finul, ce qui n’a pas été le cas par le passé".

La Russie affirme de son côté s'être abstenue de voter "à cause d’une série d’amendements discutables apportés au texte". "Nous regrettons que le compromis fragile auquel les porte-plumes étaient parvenus n’ait pas été préservé", indique l'ambassadeur. "Nous voulons souligner que notre position est conditionnée exclusivement par le fait que nous ne sommes pas d’accord avec une série de formulations" dans le texte mais que "nous continuons à soutenir la Finul".

Le Japon remercie la France pour ses "efforts pour parvenir à un équilibre délicat dans le texte" de la résolution.

"Il est important de faire en sorte que la Finul dispose de la liberté de se déplacer dans la région", ajoute le représentant du Japon.

Le représentant du Brésil remercie de son côté la France pour son travail très précis.

"En tant qu’amis proches du Liban, le Brésil participe à la Finul depuis longtemps", ajoute l'ambassadeur qui estime que le texte actuel "n’affaiblit pas la Finul dans la mesure où il lui permet de continuer à assumer son rôle."

"Nous soutenons les activités essentielles de la force onusienne pour préserver la paix et la stabilité dans la région, en particulier dans les circonstances actuelles."

Le représentant du Royaume-Uni affirme que Londres "soutient la Finul qui joue un rôle crucial pour préserver la paix et la stabilité et prévenir une escalade qui serait catastrophique pour la région". "Il est inacceptable que la Finul ne puisse pas accéder à un certain nombre de zones le long de la Ligne bleue", ajoute l'ambassadeur.

Treize membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution 2695 (2023). La Russie et la Chine se sont abstenues.

La réunion du Conseil de sécurité vient d'être ouverte par l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU,  Linda Thomas-Greenfield, qui préside le Conseil de sécurité.

Selon une source diplomatique à l'ONU, certains membres sont encore en réunion pour des amendements de dernière minute.

Les 15 États membres du Conseil prennent des décisions à une majorité de neuf voix. Les cinq membres permanents disposent d’un droit de veto pouvant faire échec à l’adoption d’une résolution. Mais l’abstention de l’un des membres permanents ne fait pas obstacle à l’adoption d’une résolution.

Le Conseil de sécurité se compose de quinze membres, dont cinq membres permanents : Chine, États-Unis d'Amérique, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni, et 10 membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans : Albanie, Brésil, Émirats arabes unis, Équateur, Gabon, Ghana, Japon, Malte, Mozambique et Suisse.

Un peu plus de vingt minutes après le début normalement prévu de la réunion, à 10h à New York (17h heure de Beyrouth), les quinze membres du Conseil n'ont toujours pas pris place autour de la table. Les représentants des quinze Etats membres doivent être présents pour que la réunion commence officiellement. 

De son côté, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a averti, lundi également, les Nations unies d'un « risque accru d'escalade à la frontière nord d'Israël en raison d'une violation flagrante de la souveraineté libanaise », D'après le journal israélien Haaretz, le ministre israélien a souligné que l'ONU devrait pouvoir « agir indépendamment dans le sud du Liban », exprimant un besoin urgent de permettre à la Finul de se déplacer librement près des frontières afin de réduire les tensions.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait mis en garde lundi soir dans un discours contre une possible exacerbation des tensions dans le sud du Liban, région où le parti est prédominant, entre les habitants et la Force intérimaire de l’ONU (Finul) si l'article 16 était maintenu « contre le gré » des autorités libanaises.

Un autre point a également fait l'objet de débats jusque tard dans la nuit de mercredi, selon un rapport publié sur le site du Conseil de sécurité : la référence dans le préambule à la « préoccupation (du Conseil de sécurité) quant à la poursuite de l'occupation du nord de Ghajar », un village situé à cheval sur la Ligne bleue, « et d'une zone adjacente située au nord de la Ligne bleue ».

Bien que les Émirats arabes unis aient proposé de « condamner » l'occupation, il semble que ce changement n'ait pas été retenu, tandis que le terme « occupation » a été remplacé par « le maintien de la présence israélienne » pour tenir compte de la position des États-Unis sur cette question.

Retrouvez ici notre repère sur Ghajar, village contesté occupé par Israël 

Mercredi, la réunion du Conseil de sécurité avait été reportée après un désaccord au sujet de cet article. La France a en effet présenté une version de compromis, selon laquelle la coopération entre la Finul et l'armée était jugée "appréciée", mais les Émirats arabes unis et les États-Unis se sont opposés à cette mouture, réclamant une plus grande liberté de mouvement pour les Casques bleus.

Cette année, le texte du renouvellement a fait l'objet de pressions de la part du gouvernement libanais sortant, poussé par le Hezbollah, afin de faire retirer l'article 16, qui prévoit que la force onusienne peut circuler dans sa zone d'opération,  dans le sud du Liban, une région où le parti chiite est prédominant, "sans autorisation préalable" et "indépendamment" de l'armée libanaise. Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, s'est rendu à New York afin de convaincre les différentes parties du retrait ou de la modification de cette clause.

Bon retour sur notre suivi en direct de la réunion du Conseil de sécurité consacrée au renouvellement du mandat de la Finul. 

Vous y trouverez toutes les informations nécessaires pour comprendre le contexte de cette décision, ses enjeux et les derniers développements. 

La Force intérimaire des Nations unies au Liban, qui compte actuellement un peu plus de 10.000 Casques bleus, a été établie en 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud. Après la guerre de l’été 2006, opposant Israël au Hezbollah, elle a été chargée de contrôler la cessation des hostilités et l'application de la résolution 1701. Son mandat est renouvelé chaque année, après approbation des autorités libanaises et un vote du Conseil de sécurité.

La réunion était initialement prévue mercredi, mais a été reportée de 24 heures, faute d'accord sur le texte de la résolution. 

En cause, l'article 16, un amendement approuvé en 2022 concernant la liberté de mouvement des Casques bleus, qui est vivement critiqué par les autorités libanaises et le Hezbollah.

Les membres du Conseil de sécurité parviendront-ils à un accord jeudi à New York ? Rendez-vous à partir de 16h45 pour le découvrir. 

Bonjour ! Bienvenue sur cette page en direct, sur laquelle vous pourrez suivre dès 16h45 la séance du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée au renouvellement annuel du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Un exercice diplomatique qui intervient chaque année avant l'expiration du mandat, le 31 août.