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Culture - Musée

Crises et controverses au British Museum

Le prestigieux musée britannique, dont le directeur a démissionné dernièrement à la suite dʼune série de vols dans les collections, a traversé plusieurs crises et controverses ces dernières décennies.

Crises et controverses au British Museum

Des visiteurs admirant les Frises du Parthénon exposées dans les galeries du British Museum, à Londres. Daniel Leal AFP

Le 16 août courant, le British Museum annonçait la mystérieuse disparition d’environ 2 000 pièces de ses collections, dont certaines se seraient retrouvées sur le site d’enchères en ligne eBay. Une affaire qui a poussé son directeur Hartwig Fischer à démissionner dix jours plus tard. Il ne sʼagit pas dʼune première au sein de cette institution muséale parmi les plus importantes au monde, comme le rappellent Janet McEvoy et Pascale Julliard, deux journalistes de lʼAFP, en revenant sur les six plus importantes crises quʼaura connues le musée londonien.

- Une tourmente financière : à la fin des années 90, le musée traverse une grave crise financière, confronté à lʼérosion continue des subventions publiques et à la fin du loyer versé par la National Library qui déménage vers de nouveaux locaux. Pour réaménager les locaux libérés, lʼinstitution fondée en 1753 doit réunir quelque 160 millions de livres. Le recours à des fonds privés et à la loterie nationale nʼy suffit pas. Après avoir envisagé de renoncer à la sacro-sainte gratuité de lʼaccès – en introduisant un prix dʼentrée de cinq livres –, le British Museum la maintient finalement, soutenu en 1998 par une subvention du gouvernement travailliste.

- Une grève historique : le 17 juin 2002, le musée est obligé de fermer ses portes pendant une journée pour cause de grève, la première en 249 ans dʼexistence. Une écrasante majorité du personnel cesse le travail pour protester contre un plan de restructuration qui prévoit plus de six millions de livres dʼéconomies et 150 suppressions dʼemplois.

- Le vol dʼune statue grecque : la même année, au cœur de lʼété, un voleur audacieux profite de lʼabsence de gardiens dans une galerie pour dérober une statue grecque en marbre vieille de 2 500 ans. Acquise en 1922 par le British Museum, cette tête de 12 centimètres de hauteur est estimée à 25 000 livres. La galerie dʼart grec où se trouvait la pièce dérobée était sous la responsabilité dʼun gardien chargé de patrouiller dans plusieurs salles à la fois en raison du manque de personnel.


- Une polémique autour des bronzes du Bénin : en 2002, la presse révèle que plus de 30 pièces de grande valeur, notamment des bronzes de lʼancien royaume du Bénin pillés par les forces britanniques en 1897, ont été cédées au fil des décennies à des collectionneurs privés nigérians par le British Museum. Le musée reconnaît les faits, tirés dʼun rapport déclassifié de 1972. Ces précieuses œuvres dʼart dont le Nigeria réclame la restitution ont, pour certaines, été bradées pour quelques dizaines de livres. Malgré les demandes insistantes dʼAbuja, le British Museum sʼest jusquʼici refusé à toute restitution, plaidant pour des retours sous la forme de prêt.

- Des bijoux chinois dérobés : En octobre 2004, des bijoux et objets chinois datant du XIIe au XVIe siècle sont dérobés en plein jour. Au total, une quinzaine de pièces, dont des épingles à cheveux et des protections pour ongles, ont été emportées par les cambrioleurs. Les enquêteurs étudient alors la piste dʼun vol ciblé commandité par un collectionneur privé.

- Le contentieux sur les frises du Parthénon : depuis des décennies, la Grèce demande la restitution dʼune frise de 75 mètres détachée du Parthénon ainsi que dʼune des célèbres cariatides provenant de lʼÉrechthéion, petit temple antique également sur le rocher de lʼAcropole, toutes deux pièces maîtresses du British Museum. Londres affirme que les sculptures ont été « acquises légalement » en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin qui les a revendues au British Museum. Mais la Grèce soutient quʼelles ont été lʼobjet dʼun « pillage » alors que le pays était sous occupation ottomane. La polémique avait été attisée en 1998 par les conclusions dʼun livre dʼun éminent historien britannique, William Saint Clair. Selon lui, des conservateurs du British Museum ont infligé 60 ans plus tôt des dommages irréparables à la surface des marbres en les raclant avec des outils de fer pour leur rendre ce quʼils croyaient être leur couleur blanche originelle, faisant disparaître la couche chromatique quʼils portaient depuis lʼAntiquité.


Le 16 août courant, le British Museum annonçait la mystérieuse disparition d’environ 2 000 pièces de ses collections, dont certaines se seraient retrouvées sur le site d’enchères en ligne eBay. Une affaire qui a poussé son directeur Hartwig Fischer à démissionner dix jours plus tard. Il ne sʼagit pas dʼune première au sein de cette institution muséale parmi les plus...

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