Dans Athéna, les deux rappeurs JAQ et TIEPS ont fusionné leurs voix et leurs talents pour créer un morceau dont l'essence vibre au-delà de ses sonorités immédiates. Leur collaboration ne se limite pas à la musique, elle incarne une aspiration commune à faire rayonner le Liban en crise, et à servir de modèles à leurs compatriotes tout en insufflant une nouvelle énergie au rap francophone libanais.

Leur Athéna, telle une étoile qui illumine leur horizon, façonne une mélodie aussi émouvante qu’entêtante. Mateo Nakhleh, alias TIEPS, plonge au cœur du sens en expliquant que « ce titre incarne une femme inatteignable et l'idée de briller malgré les défis ». Les paroles, telles que « J’ferai tout pour ta cause / Avec toi j’prends pas d’pause / Y aura plein qui s’opposent », évoquent l'espoir d'une présence constante même dans les moments les plus difficiles comme ceux que connaît actuellement leur pays.

Ce morceau transcende l'amour pour embrasser la volonté de surmonter les obstacles collectivement. JAQ et TIEPS y expriment leur détermination à affronter les difficultés et leur refus de reculer face à l’adversité. Dans un contexte où le Liban est confronté à des défis existentiels et des crises en série, ces paroles deviennent un cri d'encouragement à « sa » jeunesse à persévérer et à briller dans l’espoir de contribuer à une nouvelle identité nationale forgée par leur énergie et leur résilience. Et Athéna devient ainsi un hymne à la fois à l'amour et à la détermination guidant la jeunesse libanaise vers des jours nouveaux, des jours meilleurs. Le clip, tourné dans les décors idylliques d’Anfé et de Batroun, ajoute au symbolisme de ce morceau exprimant la beauté du pays, même en plein dans les crises.

TIEPS, un artisan du rap

Dans le duo créateur d’Athéna, TIEPS se distingue par son parcours marqué par des défis qui ont forgé son caractère. L'explosion dévastatrice du port de Beyrouth, le 4 août 2020, lui a laissé des marques indélébiles, dont 70 points de suture au cou et la vue de sa mère ensanglantée. « J'ai dû la porter et la descendre quatre étages pour la transporter de la maison à l'hôpital », se rappelle avec émotion le rappeur de 20 ans.

En réponse à cette tragédie, TIEPS, qui jongle habilement entre sa passion musicale et son cursus académique en pétrochimie, a trouvé refuge dans le rap. Pour lui, cette musique est devenue un exutoire essentiel. À son actif, douze morceaux dont 961 (index téléphonique du Liban) et 4.8.20 (date de l'explosion au port de Beyrouth) qui illustrent de manière frappante son engagement pour le pays. Dans ce dernier morceau, il déclare sans détour : « Mon pays je l'adore, ma nation je la déteste. » Des mots qui reflètent l'ambivalence de ses sentiments patriotiques.

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Utilisant la musique comme moyen d'expression et de guérison, TIEPS incarne une nouvelle génération d'artistes engagés. Son parcours façonné par des épreuves, son désir de restaurer la fierté nationale et sa musique qui tisse un récit émotionnel, mélange de réflexions profondes et de notes d’espoir, en font une valeur montante du rap francophone au Liban.

JAQ, la détermination du self-made-man

Aux côtés de TIEPS, JAQ se profile comme un artiste au parcours façonné par la détermination et l'aspiration à un avenir musical radieux. Ayant vécu dans son enfance des événements difficiles, il a émergé de l'ombre pour devenir un « self-made-man »,« un homme qui s'est fait lui-même ». JAQ nourrit une ambition de revanche sur le destin, une volonté de transcender les épreuves et de laisser une empreinte significative dans le paysage musical libanais.

Fidèle à son désir de contribuer à l'essor du rap au Liban, il déclare : « Le fait d'être libanais m'a grandement influencé dans mes choix, mes décisions et mon écriture. » Il affronte les opportunités limitées comme des défis à relever. Déterminé à être la force pionnière du rap francophone au Liban, JAQ se positionne comme le précurseur, avec TIEPS, de ce courant du rap en voie d’émergence. Se distinguant en tant qu'artiste et entrepreneur « 100 % libanais », JAQ investit son énergie dans la création de sons distinctifs et percutants en fondant « Spice Records », son propre label de musique.

En donnant naissance à Athéna, JAQ et TIEPS offrent un avant-goût prometteur d'un rap francophone au Liban, insufflant ainsi un nouvel élan à la scène musicale nationale.