Rechercher
Rechercher

Lifestyle - La mode

Derrière le label Karoline Lang, Karine Tawil prône une mode honnête

De l’espace à l’objet, de l’objet au corps, du corps au mouvement : c’est ainsi que procède Karine Tawil pour créer des vêtements « habitables » qui accompagnent le quotidien d’une femme et lui confèrent force et assurance. Sa collection printemps-été 2023 sera présentée à Paris en septembre.

Derrière le label Karoline Lang, Karine Tawil prône une mode honnête

La collection d’hiver Karoline Lang, des réminiscences Art déco. Photo karolinelang.com

Quand Karine Tawil fonde le label Karoline Lang International en 2012, elle voit déjà grand avec une boutique phare avenue Montaigne, à Paris. Le nom de sa marque n’est autre que celui de sa grand-mère, ce qui l’inscrit dans une filiation, une transmission de femme à femme où l’art de s’habiller n’est jamais dicté, se crée par l’exemple, se redéfinit en toute liberté.

Aujourdʼhui, elle travaille depuis son studio à Beyrouth, qui demeure envers et contre tout le centre névralgique de la mode au Moyen-Orient. Elle qui est attirée par le mouvement du corps, la simplicité des formes et les détails des matériaux ne cesse d’intégrer ses collections dans des contextes spatiaux, tantôt une forêt mystique célébrée par une danse rituelle, tantôt un village de sculpteurs où le minéral est habité, et, dernièrement, les ateliers de la maison Féau Boiseries, gardienne des traditions ancestrales en matière de boiseries depuis 1875.

« Lʼarchitecture et la haute décoration sont ma principale source dʼinspiration. À l’instar d’un ensemblier, je mʼinspire dʼartisans passionnés de traditions et de savoir-faire. La collection d’hiver a des réminiscences Art déco », confie la créatrice qui poursuit à propos de sa ligne estivale : « Jʼaime créer des pièces à la main avec des matières nobles. Cʼest une collection de prêt-à-porter, mais vous pouvez sentir lʼâme de la personne qui a conçu chaque pièce. L’idée est aussi d’améliorer le quotidien au travers du port de vêtements nobles. »

Créer des styles durables avec des coupes épurées, s’approvisionner en tissus fins auprès de boutiques textiles, mais aussi créer ses propres motifs et textures : l’approche de Karine Tawil est en permanence expérimentale. Elle va de lʼutilisation de nouvelles technologies, comme la découpe au laser, aux techniques de couture traditionnelles. Voilà qui ne laisse pas beaucoup de temps libre à cette grande travailleuse qui avoue : « Pour tout vous dire, j’ai passé mon été dans mon atelier de couture. Je n’ai pas beaucoup chômé ! Nous sommes très pris par nos clientes, nos robes de mariée et  la nouvelle collection d’été que nous présentons à Paris au mois de septembre. »


Des vêtements « honnêtes », à la fois dans leur look et leur construction. Photo karolinelang.com

Priorité à la communication

« J’ai lancé Karoline Lang dans l’idée de pouvoir créer ma propre version de la mode. La plus grande bénédiction, pour moi, est de pouvoir faire tous les jours ce métier que j’aime. Je regarde toujours devant moi. Cʼest un peu ma devise. J’ai un univers que j’affine jour après jour. J’établis le cap et je m’y tiens. Je ne suis jamais dans la déception, toujours dans l’impétuosité. L’idée est de toujours repousser les limites et de mieux communiquer sur mon travail », affirme celle qui mesure avec satisfaction le chemin parcouru en une dizaine d’années. « Je pense qu’on est au stade de la maturité au sens où l’on arrive à mieux communiquer notre identité. Nous avons appris à mieux l’exprimer. J’ai choisi un métier de passion, c’est un travail de longue haleine. Il faut avoir une vision à long terme », souligne celle qui place désormais, on l’aura compris, l’art de la communication au sommet de ses nouvelles priorités. Ainsi le veulent tant l’industrie que l’air du temps : « Le plus difficile est de se rendre visible, de communiquer par tous les moyens ce qu’on a envie de dire. La mode est un métier d’image qui nécessite des investissements réguliers », rappelle-t-elle.


Style durable et coupes épurées. Photo karolinelang.com

« Rassurées, elles sont encore plus belles »

Qu’on lui demande de se prêter au délicat exercice de la définition de l’identité d’une marque, Karine Tawil détaille : « Nous célébrons la sensualité de la femme par le biais dʼune confection précise et détaillée. Nous sculptons, coupons et tranchons afin de définir avec précision le corps et ses mouvements. Nos vêtements sont comme une seconde peau sʼajustant avec élégance et confort. Notre philosophie est guidée par la capacité de la femme à sʼexprimer. Nos inspirations sont diverses : la rationalité disciplinée de lʼarchitecture moderniste, les couleurs chaudes et les détails exubérants de la peinture de la Renaissance, les corps exaltés des danseurs et les contrastes durs de la nature. » Plus précisément : « Les vêtements Karoline Lang sont conçus pour les passionnés du beau produit qui souhaitent porter des vêtements que j’appelle honnêtes, à la fois dans leur look et leur construction, des personnes qui apprécient le travail manuel, le savoir-faire, les détails artisanaux et les tissus élégants », résume la créatrice. « Jʼaime créer des vêtements qui font sourire les femmes et qui font qu’elles se sentent en sécurité dans leur beauté et dans leur corps. Rassurées, elles sont encore plus belles. La mode est un outil incroyablement puissant pour vous donner confiance en vous », plaide Karine Tawil.

Vêtements valorisants pour corps travaillés

Quant au profil type de la femme qu’elle imagine habiller, la créatrice l’esquisse sans hésiter : « Elle est authentique, cultivée et soucieuse du détail, elle est bien dans sa peau et puissante. » Transgénérationnelle, mais en même temps majoritairement prisée par la Gen Z, la marque Karoline Lang connaît bien sa clientèle et ses préférences. La créatrice détaille : « C’est une génération sensible à la culture streetwear, qui favorise un style décontracté. La Gen Z se nourrit correctement, vit bien et travaille son corps. De ce fait, elle recherche des vêtements qui la mettent en valeur. »

En réponse à ces exigences, la créatrice ne laisse rien au hasard : « Tous nos vêtements sont accompagnés de services de couture dans notre studio de Beyrouth. Nous nʼutilisons que des matériaux et des tissus de haute qualité. »


Des vêtements qui mettent en valeur la sensualité de la femme. Photo karolinelang.com

En écho aux boiseries des grands maîtres des arts décoratifs

La collection Karoline Lang pour le printemps-été 2023, disponible jusqu’à l’automne, a trouvé en Féau Boiseries une source de motifs et de lignes qui répondent à ses exigences d’intemporalité et de durabilité, mais aussi de savoir-faire ancestral et d’excellence. Féau Boiseries puise en effet lʼinspiration de ses créations dans ses archives historiques qui comprennent des décors complets réalisés par des architectes de renom, tels que Claude-Nicolas Ledoux, François-Joseph Bélanger, Charles Percier, Pierre Fontaine, Armand-Albert Rateau, Jean-Michel Frank ou Émile-Jacques Ruhlmann.

Lʼentreprise réalise des reproductions sur mesure, pour des clients privés, des reproductions dont la qualité égale les créations des grands maîtres, de la Renaissance aux années 1970, avec une prédilection pour les pièces du XVIIIe siècle, période où les grands décors français ont atteint leur apogée. Karine Tawil y fait écho tantôt avec la brillance du lurex pour un bleu ineffable, tantôt avec un corset structuré, une ceinture veinée imitant la texture d’un bas-relief, l’arrondi d’un revers de veste qui rappelle une volute florale, la dentelle terminant la manche d’une chemise surdimensionnée, les plissés d’une robe imitant le plâtre.

La suite de l’histoire ? « Je rêve de grandes choses, mais je travaille dur pour les petites choses. J’ai beaucoup d’ambition pour Karoline Lang. Chaque année. nous repoussons les frontières un peu plus loin », affirme la créatrice. La collection de l’hiver réinterprétera le thème Art déco, révèle-t-elle.

Quand Karine Tawil fonde le label Karoline Lang International en 2012, elle voit déjà grand avec une boutique phare avenue Montaigne, à Paris. Le nom de sa marque n’est autre que celui de sa grand-mère, ce qui l’inscrit dans une filiation, une transmission de femme à femme où l’art de s’habiller n’est jamais dicté, se crée par l’exemple, se redéfinit en toute...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut