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Politique - Liban

La séance législative du Parlement reportée faute de quorum

Les députés chrétiens et d'autres de l'opposition rejettent la tenue de toute séance qui ne soit pas dédiée à l'élection d'un président de la République.

La séance législative du Parlement reportée faute de quorum

Le Parlement vide, le 17 août 2023 après l'échec de la tenue d'une séance législative, faute de quorum. Photo Nabil Ismail

La séance du Parlement libanais, qui avait été convoqué à une réunion législative à 11h afin de se pencher, entre autres, sur une loi pour le contrôle des capitaux, a été reportée jeudi faute de quorum, plusieurs députés, notamment des partis chrétiens, ayant boycotté la session.

Ces formations s'opposent à toute réunion du Parlement consacrée au vote de lois, en l'absence d'un président de la République. Ils rappellent que la Constitution prévoit que la Chambre se réunisse uniquement en tant que collège électoral pour élire un nouveau chef de l'Etat.

Vers 11h15, les députés qui se sont présentés à l'Hémicycle ont quitté les lieux après que le défaut de quorum a été constaté, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Seuls 53 députés sur 128 ont répondu présents, selon un communiqué du bureau de presse du chef du législatif, Nabih Berry.

Aucune nouvelle date pour une séance législative n'a été fixée pour le moment.

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Le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022, date de fin du mandat de Michel Aoun. Le Parlement s'est depuis réuni douze fois, sans pouvoir élire un nouveau chef de l'Etat, faute d'un accord politique élargi comme il est de coutume.

Les députés étaient appelés à se pencher jeudi sur plusieurs lois, notamment une sur le contrôle des capitaux, ainsi que sur la création d'un fonds souverain.

Les Forces libanaises de Samir Geagea, le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, les Kataëb de Samy Gemayel, ainsi que plusieurs députés indépendants, avaient annoncé leur refus d'assister à cette séance.

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Une rencontre a neanmoins eu lieu au Parlement avant 11h entre le chef du Législatif Nabih Berry et le Premier ministre sortant Nagib Mikati, rapporte l'ANI.

"Urgence"

Selon des propos rapportés par l'ANI, M. Mikati a critiqué après sa rencontre avec Nabih Berry ceux qui "disent qu'ils ne viendront au Parlement que pour légiférer dans les cas d'urgence. Y a-t-il une plus grande urgence que les projets inscrits à l'ordre du jour de la séance d'aujourd'hui ?". Ces reproches semblent viser le CPL qui ne participe que dans certains cas aux séances parlementaires.

"De nombreux textes de lois sont actuellement au Parlement concernant le plan de redressement et la restructuration des banques (...). Si le Parlement ne se réunit pas pour les adopter dans un court laps de temps, le pays ne pourra pas atteindre la stabilité économique", a prévenu le Premier ministre sortant.

Le député CPL Ibrahim Kanaan, président de la Commission des Finances et du Budget, a pour sa part critiqué "ceux qui veulent hâter l'adoption" d'un fonds souverain. Il a rappelé qu'un premier texte avait déjà fait son chemin au Parlement dès 2017.

Les banques imposent des restrictions illégales à leurs clients depuis le début de la crise économique au Liban en 2019, limitant les retraits et les transferts. Face à cette situation, les appels se sont multipliés pour une réglementation de ces restrictions à travers l'adoption d'une loi sur le contrôle des capitaux.

Un texte avait été adopté en janvier en commissions parlementaires mais devaient encore être voté en séance plénière.

Manifestations de déposants

Parallèlement à la séance parlementaire prévue, des dizaines de manifestants se sont rassemblés près de l'Hémicycle, à l'appel du collectifs "Le cri des déposants". Ils entendaient bloquer l'arrivée des parlementaires à la Chambre.

Ces derniers mois, le pays a connu une vague de braquages au cours desquels des déposants, parfois armés, ont fait irruption dans des agences bancaires pour réclamer leurs propres fonds.

La séance du Parlement libanais, qui avait été convoqué à une réunion législative à 11h afin de se pencher, entre autres, sur une loi pour le contrôle des capitaux, a été reportée jeudi faute de quorum, plusieurs députés, notamment des partis chrétiens, ayant boycotté la session.Ces formations s'opposent à toute réunion du Parlement consacrée au vote de lois, en l'absence d'un...

commentaires (3)

La solution est simple. Application de la Constitution à la lettre, n'est-ce-pas Monsieur Berri ?

Esber

17 h 47, le 17 août 2023

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Commentaires (3)

  • La solution est simple. Application de la Constitution à la lettre, n'est-ce-pas Monsieur Berri ?

    Esber

    17 h 47, le 17 août 2023

  • Au lieu de se plaindre sur l'urgence des sujets a traiter que Mikati convainc son ami Berry de convoquer le parlement a une séance ouverte pour l’élection d'un Président et alors tout le reste suivra. mais ni l'un ni l'autre ne sont très chaud car ils savent que Franjieh ne passera pas et Mikati, lui, disparaîtra de la circulation ministérielle pour longtemps. Du coup le Hezbollah perdra toutes les cartes en main et se trouvera isole ayant perdu la majorité au parlement, le gouvernement et le Président! Un nouveau Président et un nouveau premier ministre opposants ils ne pourront plus interpréter la constitution comme ils veulent, ils perdront le contrôle de la police et de l’armée avec toutes les conséquences qui s'en suivent. D'où les enjeux de la Présidentielle.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    16 h 43, le 17 août 2023

  • ça bouge quand même, ce pays n'est pas complètement mort !

    TrucMuche

    11 h 39, le 17 août 2023

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