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Économie - Conjoncture

Les touristes, importants facteurs du regain de la consommation privée, selon Bank Audi

Il est urgent d’adopter un plan de sauvetage qui soit capable de « rétablir le rôle du secteur financier en tant que principal intermédiaire dans le pays », soulignent les auteurs du rapport.

Les touristes, importants facteurs du regain de la consommation privée, selon Bank Audi

Le nombre de passagers à l’Aéroport de Beyrouth a enregistré une augmentation de 23,2 % au cours du premier semestre 2023. Photo João Sousa

S’il est encore tôt pour parler d’une sortie de crise, le département de recherches de Bank Audi note dans son dernier rapport trimestriel l’amélioration de certains indicateurs économiques qui, à moyen et long termes, pourraient entraîner une reprise de l’activité économique. Des améliorations qui ont eu lieu malgré un statut quo politique qui dure depuis plus d’une dizaine de mois et qui permettent d’avoir un peu plus de visibilité à long terme.

Dans ce cadre, le Fonds monétaire international (FMI) a publié fin juin, pour la première fois depuis 2019, son rapport annuel élaboré conformément à sa mission de surveillance des États-membres, selon la procédure prévue par l’article IV de ses statuts. Ce texte alerte tout particulièrement sur les pertes exorbitantes provoquées par le report du lancement des réformes prévues dans l’accord préliminaire (Staff-Level Agreement ou SLA) signé en avril 2022 entre le FMI et les autorités.

Pour le département de recherches de Bank Audi, ce rapport « semble assez constructif ». D’une part, parce qu’il « décrit bien la crise et ses résultats, tout en soulignant équitablement les responsabilités et les défis », et d’autre part, parce qu’il définit clairement ses recommandations en matière de politiques budgétaire et monétaire et de réformes bancaires, pour une sortie de crise.

Des indicateurs positifs

En ce qui concerne les signaux positifs, les auteurs du rapport notent le regain d’activité au niveau de la consommation privée lors des six premiers mois de l’année, porté notamment par les revenus générés par le secteur touristique et le retour des expatriés pour y passer des vacances, alors que les secteurs agricole et industriel peinent encore à renouer avec la croissance. Le nombre de passagers à l’Aéroport de Beyrouth a ainsi enregistré une augmentation de 23,2 % au cours du premier semestre, atteignant 3 160 979 passagers à juin 2023, contre 2 566 113 passagers lors de cette même période l’an dernier.

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Autre indicateur positif : le rapport relève une amélioration de la balance des paiements – soit la différence entre l’ensemble des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents d’une économie et les non-résidents – au cours des cinq premiers mois de l’année. Si celle-ci avait enregistré un déficit de 3,2 milliards de dollars sur l’ensemble de l’exercice 2022, elle est repassée dans le vert jusqu’à mai 2023, avec un surplus de 1,2 milliard de dollars. Une situation qui est due à une contraction de 0,8 milliard de dollars des avoirs extérieurs nets de la Banque du Liban, alors que les avoirs extérieurs nets des banques ont augmenté de 2 milliards de dollars, notent les auteurs.

Selon eux, la baisse des réserves de change de la Banque du Liban au cours de cette période s’explique en grande partie par son intervention sur la plateforme Sayrafa conformément à la circulaire n° 161, à travers laquelle elle injecte des dollars sur le marché. Cela a contribué à freiner l’effondrement rapide de la monnaie nationale sur le marché parallèle, tout en stabilisant son taux.

Le secteur bancaire

Au niveau financier, le rapport revient sur la chute vertigineuse des dépôts en banque depuis le début de la crise économique. Ce niveau est ainsi passé de 168,4 milliards de dollars à fin octobre 2019 à 97,3 milliards de dollars à fin mai 2023, ce qui représente une baisse de 42 % des dépôts. Dans le détail, les dépôts en devises ont diminué de 30,4 milliards de dollars sur cette période, passant à 93,5 milliards de dollars, tandis que les dépôts en livres libanaises ont baissé de 5,7 mille milliards de livres pour atteindre le niveau de 61,7 mille milliards de livres en mai 2023. Le département de recherches de la banque note ainsi que la dollarisation des dépôts est passée de 73,4 % en octobre 2019 à 95,8 % en mai 2023.

En ce qui concerne les prêts, leur niveau a enregistré une chute de 82,5 % pendant cette période, pour atteindre 9,5 milliards de dollars en mai. De leur côté, les fonds propres se sont contractés, passant de 20,6 milliards de dollars à fin octobre 2019 à 5,2 milliards de dollars à fin mai 2023, en raison des pertes nettes des banques.

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Cette perte de confiance dans le secteur bancaire transparaît aussi à travers l’ampleur qu’a prise l’économie du cash pendant ces dernières années. Celle-ci a en effet été récemment estimée par la Banque mondiale à 9,9 milliards de dollars en 2022, soit 46 % du PIB, alors qu’elle atteignait 4,5 milliards de dollars en 2020 et 6 milliards de dollars en 2021. Or cette croissance se fait au détriment de l’intermédiation bancaire et financière, elle-même nécessaire à la croissance de la production du pays, soulignent les auteurs du rapport de Bank Audi.

« Lorsque l’économie du cash se développe, l’économie informelle se développe avec tous les inconvénients qui l’accompagnent, du blanchiment d’argent à l’évasion fiscale », notent-ils, ce qui affaiblit à son tour l’efficacité des politiques monétaires et la capacité de l’État à atteindre ses objectifs budgétaires. Pour cela, ils concluent qu’il « est urgent d’adopter un plan global de sauvetage économique et financier », qui soit capable de « rétablir le rôle du secteur financier en tant que principal intermédiaire financier dans le pays ».

S’il est encore tôt pour parler d’une sortie de crise, le département de recherches de Bank Audi note dans son dernier rapport trimestriel l’amélioration de certains indicateurs économiques qui, à moyen et long termes, pourraient entraîner une reprise de l’activité économique. Des améliorations qui ont eu lieu malgré un statut quo politique qui dure depuis plus d’une dizaine...
commentaires (12)

Le tourisme, une arme salvatrice pour les uns, et plutôt un motif pour abuser davantage des gens lésés par la crise. En d'autres termes, les commerçants, et les hôteliers et restaurateurs, le transport privé, etc...trouvent leurs gains, tandis que les autres subissent les hausses de prix de l'alimentation surtout, car il y a une demande accrue pour faire bouffer ces nouveaux consommateurs qui payent en touristes. Surtout, les fruits et légumes qui ont dépassés leurs prix au dollar de 1500, et les gens moyens n'arrivent pas à acheter à des prix très élevés. Et ceci a relation avec la sécurité alimentaire de la majorité des citoyens. Contrairement aux voix qui s'élèvent contre l'importation de Syrie, il faut plutôt veiller à faciliter le passage des fruits et legumes6 de Syrie et d'ailleurs.

Esber

17 h 54, le 07 août 2023

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Commentaires (12)

  • Le tourisme, une arme salvatrice pour les uns, et plutôt un motif pour abuser davantage des gens lésés par la crise. En d'autres termes, les commerçants, et les hôteliers et restaurateurs, le transport privé, etc...trouvent leurs gains, tandis que les autres subissent les hausses de prix de l'alimentation surtout, car il y a une demande accrue pour faire bouffer ces nouveaux consommateurs qui payent en touristes. Surtout, les fruits et légumes qui ont dépassés leurs prix au dollar de 1500, et les gens moyens n'arrivent pas à acheter à des prix très élevés. Et ceci a relation avec la sécurité alimentaire de la majorité des citoyens. Contrairement aux voix qui s'élèvent contre l'importation de Syrie, il faut plutôt veiller à faciliter le passage des fruits et legumes6 de Syrie et d'ailleurs.

    Esber

    17 h 54, le 07 août 2023

  • Entre temps, les gens qui ont usurpé le pouvoir continuent à mendier auprès de tous les pays naïfs qui courent à leurs secours alors que pas un centime n’est utilisé pour reconstruire ou même réparer ce qu’ils se sont donnés la peine de détruire. On nous parle toujours de milliards qui sont versés par différents pays et des recettes fiscales et rien de nouveau sous le soleil de notre pays. Le pillage continue et les gouvernants ne sont que plus riches et se bousculent pour servir les fossoyeurs contre un poste pour se remplir les fouilles. Chercher l’erreur

    Sissi zayyat

    11 h 56, le 07 août 2023

  • Parlons s’il vous plaît de la confiance entre les déposants et les banques. Nous n’avons rien à faire avec la crapuleuse personne responsable de l’effondrement de l’économie du Liban.

    Mohamed Melhem

    06 h 20, le 07 août 2023

  • Le Liban a un potentiel touristique exceptionnel. Mais, encore faut-il que le peuple libanais montre lui-meme un quelconque respect pour sa propre histoire et ses propres ancetres... L'immense majorite des libanais est ignorante de ses racines historiques.

    Mago1

    01 h 14, le 07 août 2023

  • "… Les touristes, importants facteurs du regain de la consommation privée, selon Bank Audi …" - La restitution par les banques de leur argent aux déposants est le facteur primordial du regain de la consommation privée, selon heu… ben moi déjà, et je suis sûr de tous les pigeons (pardon clients) des banques, et de la Banque Audi en particulier puisqu’elle se permet d’avoir un avis sur le sujet…

    Gros Gnon

    20 h 55, le 05 août 2023

  • L'OLJ, vous auriez du faire suivre le titre de votre article de la mention "Publicité". Indigne bricabrac de foutaises bancaires qui tentent, encore comme toujours, de nous endormir. L'avenir est "glissant" pour la crapule bancaire. Elle le sait parfaitement et ne ménage pas ses efforts pour atténuer les secousses sismiques à venir.

    Ca va mieux en le disant

    15 h 56, le 05 août 2023

  • En attendantque la manne touristique s'evapore dns moins d'un mois, certains libanais jouent oarfaitement le role de la Cigale de la Fontaine. Bien leur en fasse.

    Remy Martin

    15 h 54, le 05 août 2023

  • En attendantque la manne touristique s'evapore dns moins d'un mois, certains libanais jouent oarfaitement le role de la Cigale de la Fontaine. Bien leur en fasse.

    Remy Martin

    15 h 54, le 05 août 2023

  • Foutaises, chimères & Cie...

    IBN KHALDOUN

    13 h 32, le 05 août 2023

  • Alors l'OlJ ? Quand vous donnez la parole a la canaille des banques, ils faut vous attendre a des reactions indigners. Et les PUBLIER. Sinon, on finira par croire que vous etes sur le payroll d'une crapule bancaire quelconque, comme certains de vos confreres Francophones.

    Michel Trad

    10 h 55, le 05 août 2023

  • La cash economy ne permet pas de relancer l investissement. Or les banques ne font rien pour inspirer confiance á leurs clients Rien aussi sur le secteur public qui est clé pour l'investissement par les marchés publics et rien sur ses rentrées: or la clique au pouvoir est toujours lá. Donc pas de confiance non plus et encore moins de gouvernance. C'est pas demain que les impôts s'ils rentrent seront bien dépensés. Les depots en LL sont comptabilisés á quel taux? Ils me semblent élevés. Gros point d interrogation sur l agriculture et l industrie qui ne" démarrent pas" . Ce n'est pas ce que je vois dans les supermarchés, y compris dans les pays étrangers, et que je lis dans la presse sur les success stories á l export. Je me demande s'il n'y a pas un mensonge quelque part. S'ils ne démarrent pas au bout de 3 ans c'est grave. Il faut donc arrêter de les subventionner et baisser les droits de douanes . Quel intérêt de protéger des secteurs incapables de produire? Je pense qu'il y a une hypocrisie quelque part. Mes amis les industriels celle ci est contre-productive.

    Moi

    09 h 32, le 05 août 2023

  • Le seul plan qui vaille : liquidation des banques libanaises, chute de l'État, et restitution des actifs aux déposants lesés de premier rang,

    Ca va mieux en le disant

    04 h 36, le 05 août 2023

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