Le Fonds monétaire international (FMI) a publié jeudi après-midi son rapport définitif sur le Liban, élaboré dans le cadre de sa mission de surveillance des États-membres, selon la procédure prévue par l’article IV de ses statuts. Il s’agit des premières consultations effectuées dans ce cadre depuis plus de trois ans, soit depuis que le Liban a commencé à s’enfoncer dans une grave crise économique et financière.
Le contenu du rapport a été présenté à la presse et commenté par le chef de mission du FMI pour le Liban, Ernesto Ramirez Rigo, lors d’une visioconférence relayée à Beyrouth, juste avant la publication. Sur le fond, le document ne contient aucune réelle surprise, mais analyse la situation de long en large. Il alerte tout particulièrement sur les pertes exorbitantes provoquées par le report du lancement des réformes prévues dans l’accord préliminaire (Staff-Level Agreement ou SLA) signé en avril 2022 entre le FMI et les autorités.
Le prix du retard pour les dépôts
Dans l’un de ses encadrés, le FMI explique par exemple que le fait que l’État libanais n’ait pas restructuré le secteur financier du pays entre mars 2020 et janvier 2023 a fait perdre 10 milliards de dollars de plus aux clients des banques libanaises.
Le Fonds monétaire considère ainsi que si les autorités avaient entamé la restructuration du secteur financier en mars 2020, 71 milliards de dollars de dépôts sur le 117 milliards retenus par les banques à cet instant auraient pu être récupérés (soit environ 60%). La même opération lancée en janvier dernier n’aurait permis de sauvegarder que 40 milliards de dollars sur les 96 milliards enregistrés (41 % de dépôts récupérables), poursuivent les auteurs du rapport en détaillant la méthodologie utilisée.
Pour rappel, c’est en mars 2020 que l’État libanais a fait défaut sur le remboursement de ses titres de dettes en dollars (les eurobonds), dans lesquels de nombreuses banques libanaises avaient investi, ce qui a contribué à aggraver la crise de solvabilité qu’elles connaissaient depuis le début de la crise. C’est aussi à cette époque que le Liban a commencé à approcher le FMI en vue d’enclencher les discussions devant mené au déblocage d’un programme d’assistance.
Des conséquences à la pelle
Pour le FMI, il ne s’agit-là que d’une des conséquences qu’entraînera une persistance du blocage des réformes, qui cite son impact néfaste sur la confiance, ou son effet de levier sur le développement d’une économie du cash dominée par le dollar. « Le taux de change continuera à se déprécier, maintenant l’inflation à des niveaux élevés. L’économie deviendra de plus en plus informelle (et illicite) ce qui compliquera le recouvrement des recettes fiscales. La Banque centrale, aux prises avec des pertes non traitées et une perte de crédibilité, continuera d’épuiser ses réserves de change », a notamment affirmé le Fonds monétaire dans le communiqué publié avec le rapport.
Il met également en avant une possible accélération de la fuite des Libanais qualifiés vers l’étranger, faute de perspectives dans leur pays, ce qui sapera durablement toute perspective de croissance future. « L’investissement dans du capital physique restera limité, les banques ne pourront pas accorder des crédits, la croissance restera timide. La position extérieure (la balance des paiements, c'est-à-dire la différence entre les flux entrants et sortants du pays) du pays restera hautement volatile, avec une aide limitée des partenaires multilatéraux et régionaux. La dette publique restera insoutenable et il est peu probable que le processus de restructuration soit lancé en l’absence de réformes, ce qui limitera la capacité d'emprunt du gouvernement », enchaîne encore le FMI. Il craint enfin que le fonctionnement des services publics ne s’en retrouve encore plus affecté et que la situation sur le plan social ne devienne « de plus en plus intenable ».
Recommandations et projections
Le FMI a également réitéré ce que le Liban doit faire pour éviter de prolonger sa longue descente aux enfers, à savoir : adresser la question de ses pertes financières nettes, qui évoluent toujours autour de 70 milliards de dollars, soit 300 % du PIB 2022 ; et lancer les réformes inscrites dans l'accord préliminaire en cessant de jouer la montre dans l'espoir d'une illusoire « solution de facilité ». L’organisation a en outre réaffirmé que si l'accord préliminaire n’avait pas de date d’expiration, les données sur lesquelles il a été construit devront être mises à jour lorsque la classe dirigeante libanaise débloquera le processus de réforme.
Le Fonds monétaire a enfin dérogé à ses habitudes, en préférant cette fois articuler ses projections des principaux indicateurs macroéconomiques du pays en deux scénarios : un premier en partant du principe que les réformes seront lancées à court terme ; un second tablant sur un maintien du statu quo politique qui paralyse le lancement des réformes depuis avril dernier. Un choix privilégié en raison du fort niveau « d’incertitude » qui caractérise la conjoncture du pays et qui a déjà été adopté par d’autres organisations qui observent le Liban depuis un certain temps, à l’image de l’Institut de la finance internationale.
Deux scénarios
Selon les auteurs du rapport, le « scénario des réformes » se base sur des discussions tenues entre le FMI et les autorités libanaises qui ont eu lieu « ces derniers mois » et qui pourrait réduire « les déséquilibres de façon permanente », « reconstruire les institutions » et créer les conditions pour « réhabiliter et redresser l’économie ». La restructuration du secteur bancaire sera elle-aussi menée à terme de sorte que le passif du secteur se retrouve assaini, en privilégiant la protection des petits déposants (le bail-in reste une des options privilégiée pour les autres)
Le FMI part du principe que ce scénario ne se concrétisera que si un nouveau président de la République est élu et qu’un gouvernement de plein pouvoir est nommé (l’actuel est démissionnaire depuis mai 2022). Il prend également des précautions concernant la difficultés de tabler sur des projections précises même pour un scénario, compte tenu de l’ampleur des dommages déjà subis par l’économie, comme certains ajustements à mettre en œuvre pour rééquilibrer les finances du pays au niveau macroéconomique.
Au niveau des chiffres, la mise en œuvre de ce scénario ferait renouer le PIB avec la croissance dès 2024 et ramènerait le taux d’inflation en dessous de 100 dès 2025, et afficherait 12,1% en 2027. Le ratio dette/PIB tomberait de 509,3% à fin 2023 à 80,9% cinq ans plus tard et le déficit de la balance courante (la balance commerciale, plus la balance des revenus, plus la balance des transferts courants), serait ramené de 12,5% à 6% du PIB sur la même période.
Le scénario du statu quo, illustré par une prolongation du blocage des réformes, reprend en vrac les répercussions que le FMI a énuméré dans son communiqué. Le PIB continuerait alors de se contracter de 0,5% chaque année, l’inflation redescendrait à 135,1% en 2025 avant de rebondir jusqu’à atteindre 207,3% en 2027 et le ratio dette/PIB culminerait à 547,5% en 2027.
APRES LA CHAIR GRASSE ET MAIGRE DES DEPOSANTS C,EST LE TOUR DE LA MOELLE DE LEURS OS. ET LES MILLIARDS VOLES PAR LES MAFIEUX, ILS N,EN PARLENT PLUS. NI DES PROPRIETES DE L,ETAT, QUI A GASPILLE L,ARGENT, DE LES VENDRE ET DE REMBOURSER LES ECONOMIES D,UNE VIE DES GENS. LES FOSSOYEURS *D,ABOU AYOUB* SONT LA POUR LE RESSUSCITER, PORTANT LEURS HABITS *BEL MA2LOIB* !
14 h 00, le 30 juin 2023