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Moyen-Orient - ÉCLAIRAGE

À Afrine, un nouveau mouvement pour l’opposition syrienne

Le « Mouvement national de libération », qui rassemble des militaires dissidents du régime, ambitionne d’assurer la transition démocratique du pays. Un projet pour le moins utopique.

À Afrine, un nouveau mouvement pour l’opposition syrienne

Des officiers syriens dissidents se sont réunis pour la première conférence du « Mouvement national de libération » à Afrine, le 28 juillet. Photo tirée du compte Facebook du « Conseil militaire syrien »

Pour la première fois, le « Mouvement national de libération » en Syrie, qui vise à rassembler toutes les forces civiles et militaires d’opposition au régime de Bachar el-Assad, s’est réuni vendredi dernier à Afrine, au nord-ouest du pays. Créé en juin dernier par Manaf Tlass, un général dissident depuis 2012 puis exilé à Paris, le mouvement ambitionne d’assurer la transition démocratique du pays après la guerre. Il regroupe pour l’instant des militaires opposés au régime et semble, à l’occasion de cette réunion, avoir plus clairement défini les contours de ses ambitions et ses modalités d’action.

Le mouvement est un « cadre de lutte nationale global », indique un porte-parole dans une vidéo publiée à la suite de la rencontre. « Il ne s’agit pas d’un parti au sens idéologique, ni d’une entité militaire au sens factionnel, mais plutôt d’un parapluie national qui comprend des forces et des personnalités politiques et militaires. » Cette coalition qui se veut « l’incarnation d’un changement qualitatif dans la conscience syrienne » vise à « transcender les formes traditionnelles d’opposition et entrer dans de nouvelles confrontations avec le régime Assad ».

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Le mouvement a par ailleurs affirmé son adhésion au contenu des résolutions des Nations unies relatives à la question syrienne, dont la nécessité d’une enquête sur l’usage des armes chimiques par le régime de Damas, l’établissement d’un cessez-le-feu national et l’adoption d’une nouvelle Constitution. Il a également insisté sur l’attachement de ses membres au concept de citoyenneté, à la démocratie, à la Constitution et aux lois qui en découlent, pour administrer l’État syrien auquel ils aspirent.

Un projet utopique

L’envergure du projet du Mouvement national de libération semble se consolider, au vu du nombre d’officiers qui ont répondu présent à la réunion. L’un d’entre eux a indiqué dans une interview au média en ligne al-Araby al-Jadeed que 4 000 officiers et 2 000 sous-officiers avaient déjà signé la déclaration de formation du mouvement. Il a ajouté que ses membres n’avaient aucune velléité de leadership, mais que leur objectif était de renverser le pouvoir pour libérer la Syrie et amener son peuple aux urnes afin qu’il choisisse son régime et celui qui le dirige.

Un projet qui reste pour l’heure utopique, après 12 ans de guerre civile irrésolue et alors que le régime Assad a été réintégré à l’échelle régionale depuis son retour dans la Ligue arabe en mai dernier. Par ailleurs, Manaf Tlass, le leader du mouvement, est loin de faire l’unanimité parmi les forces d’opposition du pays. Ancien proche de Bachar el-Assad, qu’il côtoie sur les bancs de l’école militaire de Homs, il est aussi le fils de Moustapha Tlass, ancien ministre de la Défense sous l’ancien président Hafez el-Assad de 1972 à 2004, et décédé à Paris en 2017. Issu de la jeunesse dorée syrienne, Manaf Tlass fait défection au régime avec l’aide de la France en juillet 2012 après la destruction de Rastane, près de Homs, son berceau familial. Il est alors l’officier le plus gradé de l’armée syrienne à avoir refusé de servir.

Le Mouvement national de libération n’a pour l’instant reçu aucun soutien international, mais la tenue de la réunion à Afrine – dans une zone contrôlée au début de la révolution par les Kurdes, avant de tomber aux mains des factions rebelles soutenues par Ankara, à la suite d’une opération militaire turque en 2018 – laisse présager une possible coopération avec le pays voisin. Lors des élections turques en mai dernier, le retour des réfugiés syriens était au cœur de la campagne, tandis que les opérations militaires dans le Nord-Est syrien contre les forces kurdes s’intensifient ces dernières semaines.

Pour la première fois, le « Mouvement national de libération » en Syrie, qui vise à rassembler toutes les forces civiles et militaires d’opposition au régime de Bachar el-Assad, s’est réuni vendredi dernier à Afrine, au nord-ouest du pays. Créé en juin dernier par Manaf Tlass, un général dissident depuis 2012 puis exilé à Paris, le mouvement ambitionne d’assurer la...

commentaires (1)

sérieux?? Ils viennent de quelle planète? Ils sont au courant que leurs appuis, leurs alliés de la première heure ont fait "bisou bisou" avec Assad?? Bizarre... Bonne journée.

LE FRANCOPHONE

17 h 55, le 02 août 2023

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Commentaires (1)

  • sérieux?? Ils viennent de quelle planète? Ils sont au courant que leurs appuis, leurs alliés de la première heure ont fait "bisou bisou" avec Assad?? Bizarre... Bonne journée.

    LE FRANCOPHONE

    17 h 55, le 02 août 2023

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