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Sport - Coupe du monde féminine

Diffusion des matchs payante, l'obstacle au développement

À Brisbane samedi dernier, la rencontre entre le Brésil et la France était un des chocs du Mondial féminin : mais aucun téléspectateur n'a pu la voir gratuitement en Australie, copays hôte où la plupart des matches sont distribués par des diffuseurs privés.

Diffusion des matchs payante, l'obstacle au développement

L'attaquante danoise Pernille Harder (d.) et le milieu de terrain haïtien Melchie Dumornay (g.) se disputent le ballon lors du match de football du groupe D de la Coupe du monde féminine Australie et Nouvelle-Zélande 2023 entre Haïti et le Danemark au Perth Rectangular Stadium, à Perth, le 1er août. Colin Murty/AFP

Le même jour, le match de Rugby Championship entre l'Australie et les All Blacks, les tests (« Ashes ») de cricket, les championnats du monde de natation ou les rencontres de football australien étaient tous visibles gratuitement à la télévision.

Mais pour voir les Françaises s'imposer 2 à 1 contre les Brésiliennes, il fallait obligatoirement s'abonner à une chaîne payante.

Aussi bien en Australie qu'en Nouvelle-Zélande, l'autre pays organisateur, la majorité des matches du Mondial féminin ne sont accessibles que sur abonnement, un frein au développement du football féminin.

« Regarder en direct des matches encourage la participation des jeunes et leur donne une motivation supplémentaire », explique Clare Hanlon, professeure à la chaire Les femmes dans le sport de l'Université de Victoria.

« Passer à la télévision est aussi une chance pour attirer les sponsors qui vont aider à faire grandir le sport féminin », ajoute-t-elle.

Sur les 64 matches de la compétition, seulement 15 sont accessibles gratuitement sur la chaîne australienne Seven Network, 26 en Nouvelle-Zélande.

Les autres matches sont accessibles sur abonnements.

Dans plusieurs pays européens (France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Italie) où le football est déjà bien installé, les matches sont tous visibles gratuitement après un accord de dernière minute entre la FIFA et les diffuseurs.

À la précédente Coupe du monde féminine, en France en 2019, les matches étaient tous diffusés sur Canal+, accessible sur abonnement. Mais la chaîne TF1 avait diffusé gratuitement tous les matches des Bleues, six des huitièmes de finale et toutes les rencontres à partir des quarts.

Interrogée sur les conséquences de la diffusion payante sur le développement du football féminin en Australie et Nouvelle-Zélande, la FIFA n'a pas souhaité réagir.

La fédération australienne a de son côté souligné que l'argent obtenu grâce aux droits télévisés servirait à développer le sport.

« Comme a déclaré la FIFA, les droits de diffusion constituent une source de revenus pour soutenir une hausse des salaires des joueurs et permettre à la FIFA d'investir dans le football féminin partout dans le monde », a réagi un porte-parole de Football Australia.

La fédération australienne espère que la compétition permettra d'augmenter le nombres de pratiquantes. Les femmes constituent actuellement un quart des licenciés en Australie, un chiffre que la fédération souhaite amener à 50 %.

« Pour faire ça, le football a besoin d'être plus visible, d'être dans les conversations quotidiennes, estime cependant Clare Hanlon. Le fait que les matches du Mondial féminin ne soient pas visibles gratuitement est une énorme opportunité manquée. »



Le même jour, le match de Rugby Championship entre l'Australie et les All Blacks, les tests (« Ashes ») de cricket, les championnats du monde de natation ou les rencontres de football australien étaient tous visibles gratuitement à la télévision.

Mais pour voir les Françaises s'imposer 2 à 1 contre les Brésiliennes, il fallait obligatoirement...
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