Le géant pétrolier des Emirats arabes unis, Adnoc, a annoncé lundi avoir revu à la hausse ses ambitions climatiques pour atteindre la neutralité carbone en 2045, cinq ans avant la date initialement prévue par le riche Etat du Golfe qui accueille en fin d'année la COP28.
Parmi les premiers exportateurs de brut au monde, le pays avait promis d'atteindre un objectif zéro carbone d'ici 2050, alors que l'organisation de la conférence de l'ONU sur le climat, fin novembre à Dubaï, a suscité les critiques des défenseurs de l'environnement. "Adnoc accélère son plan de décarbonation pour avancer son ambition de zéro net à 2045, par rapport à son objectif précédent de 2050", a annoncé la société dans un communiqué. Elle projette également d'arriver à "zéro émission de méthane d'ici 2030". Adnoc compte "augmenter ses investissements et redoubler d'efforts en matière de décarbonation", en s'appuyant sur un financement initial "de 15 milliards de dollars pour des solutions à faible émission de CO2", a assuré l'entreprise.
Le géant pétrolier a aussi déclaré avoir "réduit ses émissions de gaz à effet de serre" d'environ cinq millions de tonnes en 2022, notamment par le recours à l'énergie solaire et nucléaire "pour alimenter 100% de ses opérations terrestres". Cette annonce intervient alors qu'une vague de chaleur exceptionnelle, largement due au changement climatique selon les experts, balaye l'hémisphère nord, en particulier les pays de la zone Méditerranée.
Les Emirats arabes unis ont désigné le patron d'Adnoc, Sultan Al Jaber, pour présider la COP28, provoquant l'inquiétude des défenseurs de l'environnement, d'autant plus que le magnat du pétrole a largement défendu le développement des industries des hydrocarbures. Ces dernières sont considérées par les experts comme d'importants contributeurs au réchauffement climatique en raison des émissions de CO2. Mais Sultan Al Jaber a estimé qu'il fallait davantage s'intéresser aux technologies balbutiantes et coûteuses de capture du CO2, plutôt que chercher à réduire la production d'hydrocarbures. Récemment, dans un entretien avec l'AFP, il a néanmoins jugé "inévitable" et "essentielle" la réduction du pétrole et du gaz, tout en appelant au réalisme pour éviter une "crise énergétique" alors que les besoins augmentent à travers le monde.
Mi-juillet, face au scepticisme des militants écologiques, la ministre émiratie du Changement climatique Mariam Almheiri a assuré à l'AFP que le pays était déterminé à faire "beaucoup plus" contre le réchauffement climatique.
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