Rechercher
Rechercher

Campus - PARCOURS

Perla Chalhoub, une jeune mécanicienne à contre-courant

Perla Chalhoub, une jeune mécanicienne à contre-courant

Perla Chalhoub travaille actuellement sur la construction de son propre garage. Photo Walid Chalhoub

À 21 ans, Perla Chalhoub vient de finir ses études à l’Université libanaise internationale, à Nabatiyé. Contrairement à la plupart des diplômés, elle n’a pas à chercher un emploi, à angoisser dans sa quête ni à envisager de quitter le pays. Car elle s’est déjà fait un nom dans son domaine, ses talents étant reconnus par les professionnels et les clients, alors que son propre garage est en cours de construction.

Son métier, elle avait commencé à l’exercer avant même d’entamer ses études universitaires. D’ailleurs, si elle avait choisi d’étudier l’ingénierie mécanique, c’était juste pour développer ses compétences et améliorer les prestations qu’elle offre aux côtés de son père. Celui-ci l’avait accueillie à bras ouverts dans son garage, situé à Sarba au Sud, alors qu’elle avait encore 18 ans. « Ce fut une décision très soudaine et rapide et honnêtement la meilleure que j’aie jamais prise », confie Perla Chalhoub. Comme elle avait de très bonnes notes à l’école, son entourage s’attendait à ce qu’elle étudie la médecine ou le génie. « J’étais confuse, indécise. Je souhaitais exercer un métier que j’aime bien et qui soit mon gagne-pain. Mon choix est vite tombé sur le garage de mon père », poursuit-elle.

Pourtant, rien ne prédestinait la petite Perla, aînée de sa fratrie, à ce métier. « Quand j’étais plus jeune, j’étais juste une fille ordinaire, très féminine. Mes passe-temps c’était chanter ou écrire », précise-t-elle. Comme les autres filles de son âge, elle ne s’intéressait guère aux voitures. Attachée à son père, elle cherchait toutefois un moyen pour gagner des moments avec lui, lui qui passait 12 heures d’affilée dans son garage. Elle avoue ainsi que sa passion pour les voitures est née tard, à l’adolescence, son père étant son guide et son modèle. « J’étais très fière de son travail et de sa façon de le mener. De plus, le fait d’être une fille mécanicienne est unique. L’idée d’exercer ce métier m’attirait », se rappelle-t-elle, cherchant les raisons qui ont déclenché cette décision. Elle n’oublie pas d’évoquer non plus la crise économique et les problèmes financiers qui « peuvent forcer n’importe qui à pratiquer ce genre d’emplois basés sur le travail manuel », ajoute-t-elle.

Au tout début de son parcours de mécanicienne, elle avait commencé par des taches simples, mais aussi par la recherche et l’analyse des défauts, disfonctionnements ou pannes de véhicules. Autodidacte, elle a appris grâce aux lectures et à l’expérience du terrain. « Je réussissais à merveille, apportant une grande aide à mon père. La satisfaction que je ressentais m’a encouragée sur cette voie, alors que j’avais encore 19 ans », raconte Perla Chalhoub. Exprimant sa gratitude envers son père, elle avoue que le soutien mental, professionnel et financier qu’il lui avait fourni a été déterminant. « Il m’a aidée à m’améliorer et à devenir une meilleure mécanicienne », note-t-elle. Il lui avait aussi acheté de nouveaux scanners et outils pour qu’elle puisse développer son travail et sa recherche.

Pourtant, réparer les voitures n’est pas chose facile. Les défis sont nombreux. « Une fille n’a peut-être pas la force physique d’un homme. Pour cette raison, je m’étais acquis des outils me permettant de travailler d’une façon indépendante, d’une façon à me dispenser de l’aide des garagistes », explique Perla Chalhoub. La jeune mécanicienne évoque également, comme autre défi, « la grande responsabilité envers les clients » qui l’angoissait au début. Il faut dire aussi que, perfectionniste, elle ne se permet pas d’avoir tort. « Je n’arrive pas à dormir la nuit lorsqu’il y a des problèmes à résoudre. Je réfléchis à deux fois pour ne pas me tromper. »

Ses prestations sans faille lui ont valu la confiance des clients. Toutefois, ne pouvant échapper aux stéréotypes, elle avoue que les personnes âgées ont du mal à croire en ses capacités à réparer leur voiture, et que certains jeunes hommes critiquent, sur les réseaux sociaux, son apparence physique ou le maquillage qu’il lui arrive de porter au garage, ou juste le fait qu’elle soit mécanicienne. Cette vision négative n’ébranle pas pour autant sa confiance en elle, étant bien consciente qu’elle réussit sa besogne autant que tout autre mécanicien.

Si au début, elle exécutait les taches basiques du garage, aujourd’hui elle se charge uniquement de la partie électrique, diagnostic et programmation des voitures. « Mon père compte sur moi pour l’aider dans les taches complexes que les autres ne savent pas faire », assure-t-elle. Elle reconnaît ainsi avoir amélioré les services offerts par le garage en peu de temps. « Lorsque je me regarde de l’extérieur, je vois une femme très forte et je suis fière de la décision prise, même si je suis encore jeune, je vois que je construis une carrière très importante », se réjouit Perla Chalhoub.

Désormais représentante, dans tout le pays, du groupe CCA Liban, elle travaille actuellement sur la construction de son propre garage, le plus vaste de la région, non loin de celui de son père. Son objectif, offrir des services variés, uniques dans la région et qui compléteraient ceux fournis par le garage paternel.

À 21 ans, Perla Chalhoub vient de finir ses études à l’Université libanaise internationale, à Nabatiyé. Contrairement à la plupart des diplômés, elle n’a pas à chercher un emploi, à angoisser dans sa quête ni à envisager de quitter le pays. Car elle s’est déjà fait un nom dans son domaine, ses talents étant reconnus par les professionnels et les clients, alors que...

commentaires (5)

Toutes mes félicitations Perla. Grand bravoooo

Khoury-Haddad Viviane

14 h 34, le 29 juillet 2023

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Toutes mes félicitations Perla. Grand bravoooo

    Khoury-Haddad Viviane

    14 h 34, le 29 juillet 2023

  • Respect!

    Marc C

    13 h 19, le 29 juillet 2023

  • Chapeau, bonne chance , bon courage.

    joseph raffoul

    13 h 17, le 29 juillet 2023

  • Chapeau, bon courage , bonne chance

    joseph raffoul

    13 h 14, le 29 juillet 2023

  • BRAVO!

    Marie Claude

    07 h 37, le 27 juillet 2023

Retour en haut