Le président turc Recep Tayyip Erdogan donne une conférence de presse lors du sommet de l'OTAN, à Vilnius, le 12 juillet 2023. Photo Ludovic Marin/AFP
Les autorités turques ont arrêté mardi le journaliste Firat Can Arslan pour ses publications sur les réseaux sociaux, rapporte Al-Monitor, média panarabe basé à Washington. Le journaliste de l’agence de presse kurde Mezopotamya, est en attente de son procès par un tribunal local.
La police turque l'aurait arrêté, ainsi que quatre autres journalistes, mardi, selon Al-Monitor. Un procureur local aurait accusé Arslan de « cibler des fonctionnaires chargés de lutter contre le terrorisme » dans un tweet que le journaliste a publié le 18 juillet à propos de la reconduction de procureurs qui avaient inculpé 18 journalistes kurdes pour terrorisme. Trois des quatre journalistes placés en garde à vue pour avoir retweeté le message d’Arslan ont été libérés sous caution et interdits de voyager à l’étranger.
"Mettre fin aux "fausses enquêtes criminelles" "
Ces arrestations ont provoqué de nombreuses réactions, rapportées par Al-Monitor. Emma Sinclair-Webb, directrice adjointe de Human Rights Watch pour l’Europe et l’Asie centrale, a condamné la détention de journalistes, appelant les autorités turques à mettre fin aux « fausses enquêtes criminelles » contre eux. Gokhan Durmus, président de l’Union des journalistes de Turquie, a déploré la répression comme « inacceptable ». Les militants des droits de l’homme et les organismes de surveillance des médias ont également condamné la détention brutale des journalistes menottés lors de raids coordonnés à l’aube. Erol Onderoglu, représentant de Reporters sans frontières en Turquie, a demandé une action en justice contre les pratiques répressives à l’égard des journalistes.
La question kurde chez les journaliste est très sensible en Turquie. Début juillet, Reporters sans frontières alertait quant à l'incarcération du directeur de l'information de la chaîne Tele1, Merdan Yanardag, pour "propagande du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)". Il avait critiqué la gestion du gouvernement de la question kurde - et notamment son manque de transparence. A l'appui du gouvernement, une loi d'octobre 2022 sur la désinformation permet désormais au pouvoir d'arrêter journalistes et utilisateurs des réseaux sociaux sous prétexte de diffusion de "fausses informations".
