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Moyen-Orient - FOCUS

L'affaire du Coran brûlé vue du monde musulman

Les profanations du livre sacré de l'islam par le réfugié irakien Salwan Momika à Stockholm provoquent la colère des pays de la région, agitant la menace d’une rupture diplomatique avec la Suède. 

L'affaire du Coran brûlé vue du monde musulman

La police antiémeute irakienne tente de disperser les partisans du clerc chiite Moqtada Sadr rassemblés pour une manifestation devant l'ambassade de Suède à Bagdad, le 20 juillet. Ahmed el-Rubaye/AFP

La séquence n'en finit pas d'enflammer le monde musulman. Depuis jeudi, l'escalade des tensions entre la Suède et l'Irak ne fait que monter en intensité, alors que Bagdad a expulsé l’ambassadrice suédoise dans le pays et rappelé son chargé d'affaires. Une réaction qui fait suite à la menace brandie mercredi par Salwan Momika, réfugié irakien chrétien de 37 ans en Suède, d'un nouvel incendie du Coran devant l’ambassade de son pays d'origine à Stockholm. Face à cette provocation, des dizaines de partisans du puissant clerc chiite Moqtada Sadr ont incendié jeudi avant l'aube l’ambassade de Suède à Bagdad, avant que Salwan Momika ne piétine le livre sacré de l'islam. Mais l'affaire ne s'est pas arrêtée là. Ces dernières heures, les déclarations dans les pays de la région se multiplient et menacent à leur tour d’une rupture des liens diplomatiques avec la Suède.

Escalade des réactions

Comptant parmi les premiers pays de la région à avoir réagi, la Turquie s'est empressée jeudi de condamner la « profanation ignoble » du Coran. Dans un communiqué publié après que Salwan Momika a marché sur un exemplaire du Coran à Stockholm, le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré : « Nous attendons de la Suède qu'elle prenne des mesures dissuasives pour prévenir les crimes de haine contre l'islam. » Il y a dix jours, Ankara a accepté l'adhésion de Stockholm à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) après plus d'un an de blocage.

Repère

Au Liban, les réactions aux œuvres controversées impliquant l'islam

Ce vendredi, ce fut au tour du ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian d’exprimer son mécontentement, tenant pour responsable le gouvernement suédois : « Le fait de continuer à profaner les lieux saints de l'islam et de répandre la haine de cette manière est considéré comme un parfait exemple de violence organisée et d'action hostile à l'encontre des deux milliards de musulmans dans le monde. » Une déclaration qui s’est accompagnée de la convocation de l’ambassadeur suédois à Téhéran. Le chef de la diplomatie iranienne a également adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres appelant à une condamnation des actes de Salwan Momika par l’organisation. Des centaines de manifestants sont également descendus dans les rues de Téhéran au cours de l'après-midi, brûlant des drapeaux suédois et des portraits du Premier ministre du pays.

Au Liban, le ministère des Affaires étrangères a également dénoncé vendredi « l’atteinte au Coran », tout en critiquant l’attaque contre l'ambassade suédoise à Bagdad. De son côté, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a réclamé dès jeudi soir l’expulsion de l’ambassadrice suédoise au Liban, qualifiant la démarche de « minimum requis ». À l'appel du leader chiite, une manifestation a en outre eu lieu ce vendredi après-midi dans la banlieue sud de Beyrouth, tandis que l'armée libanaise a été déployée aux abords de l'ambassade de Suède, dans le centre-ville de Beyrouth (voir par ailleurs).

Consensus régional

Du côté des pays du Golfe et alors que le Qatar a convoqué l'ambassadeur suédois à Doha, les déclarations du ministère saoudien des Affaires étrangères laissent présager l’organisation par le royaume d’une session d'urgence de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Une initiative proposée par l'Irak « afin de discuter des répercussions de l'islamophobie et de l'incendie du Coran », et soutenue par le royaume saoudien qui a publiquement accepté d’accueillir la session d’urgence et de « prendre collectivement les mesures nécessaires ». Peu auparavant, Riyad avait qualifié l’acte de « provocation systématique des sentiments de millions de musulmans dans le monde ». Dans le même temps, le Parlement saoudien appelait à un boycott politique et économique mondial de la Suède, alors que le chargé d’affaires suédois dans le royaume a été rappelé à l'ordre par le ministère des Affaires étrangères.

Sur les réseaux sociaux, les reprises du Facebook live de Salwan Momika attisent les réactions d’internautes heurtés par les profanations de l’Irakien. « Seuls les sentiments de dégoût et de pitié m’habitent envers cet abus troublé et déformé du saint Coran, des musulmans et des Irakiens », dénonce un utilisateur sur Twitter. D’autres accusent les pays n'ayant pas durci le ton contre Stockholm : « Les États qui n'ont pas condamné l'acte laid de Salwan Momika ont prouvé qu'ils poursuivent leurs intérêts personnels et ne se soucient pas de la religion ou de la croyance des autres », a lancé un autre internaute.

La séquence n'en finit pas d'enflammer le monde musulman. Depuis jeudi, l'escalade des tensions entre la Suède et l'Irak ne fait que monter en intensité, alors que Bagdad a expulsé l’ambassadrice suédoise dans le pays et rappelé son chargé d'affaires. Une réaction qui fait suite à la menace brandie mercredi par Salwan Momika, réfugié irakien chrétien de 37 ans en Suède,...

commentaires (4)

Honte à Salwan Momika

Tania

14 h 11, le 23 juillet 2023

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Commentaires (4)

  • Honte à Salwan Momika

    Tania

    14 h 11, le 23 juillet 2023

  • Iceland m’étonne fort de la Suède d’avoir permis à un hurluberlu dépravé de brûler le Saint Coran. Toutefois se mettre à dos deux milliards de musulmans pour le plaisir de cet énergumène fasciste et raciste a l’esprit déglingué d’une folie inhumaine et loufoque, tout est de la faute du gouvernement qui a laissé faire en usant de la liberté d’expression, comme si moi, au nom de la liberté d’expression, je cite tous les suédois ( je demande pardon pour ce terme injurieux) de fascistes pour avoir permis cette abomination.

    Mohamed Melhem

    17 h 19, le 22 juillet 2023

  • Nous avons une différence de mentalité entre , nous, les orientaux ( chrétiens / musulmans /juifs) réactions violentes lorsqu’un livre sacré est atteint. Descentes dans les rues et demandent aux occidentaux d’adopter les mêmes normes de respect que les orientaux. En face, les occidentaux, laïques, pour qui brûler un livre , meme de Victor Hugo non sacré est un acte de vandalisme. La plus forte réaction des occidentaux est de porter plainte au tribunal pour actes de vandalisme. Point. Les croyants occidentaux, eux, vont stigmatiser publiquement mais ca s’arrête là. Pour les occidentaux, le livre ( peu importe sacré ou non) c’est leur culture. Pour les orientaux, le livre SACRÉ c’est leur vie de tous les jours. Voilà la différence de raisonnement. Les manifestants orientaux dont les musulmans n’ont pas encore compris comment raisonnent le public LAÏC occidental notamment leurs états qui respectent la liberté de leurs citoyens. Brûler un livre ne dépassera pas, selon LEURS lois, un acte de vandalisme. Alors que pour les autres, c’est sacrilège. Les chrétiens orientaux AUSSI considèrent sacrilège mais leurs réactions face aux vandalismes des statues de la vierge, des croix sont réservées et ne sont pas violentes. Il faut que la violence soit bannie de nos réactions orientales et que nous sachions réagir rationnellement. Il suffit de voir les talk-show TV où les bagarres et chaussures sont les principaux éléments de langage

    LE FRANCOPHONE

    13 h 40, le 22 juillet 2023

  • Oui c'est çà, qu'ils arrêtent de leur acheter des armes, des médicaments, des centrales électriques...qu'ils ferment aussi tous les magasins IKEA, qu'ils aillent au bout du ridicule, si c'est de cette façon qu'ils pensent contenter leurs peuples baillonés, ça fera une belle jambe à la Suède ! Ah, et qu'ils n'oublient pas d'interdire la diffusion des tubes d'Abba, si ce n'était déjà fait...

    IBN KHALDOUN

    01 h 13, le 22 juillet 2023

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