Bou Habib chez Geagea : La question des réfugiés ne se résout pas en Syrie

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré vendredi à l'issue d'un entretien à Meerab avec le chef des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, que "la question des réfugiés syriens au Liban ne se résout pas en Syrie, mais nécessite la coopération de la communauté internationale, principalement composée d'Européens, qui devraient collaborer avec nous pour trouver une solution radicale".

Dans le cadre de sa tournée de consultations avec divers partis politiques sur les questions internationales relatives au Liban, le chef de la diplomatie libanaise est également revenu sur sa décision de ne pas présider une délégation ministérielle libanaise qui doit se rendre en Syrie. "J'ira en Syrie en tant que ministre des Affaires étrangères", a-t-il affirmé. "La décision de former la délégation ministérielle revient au Premier ministre Nagib Mikati. Elle a été prise en mon absence, car je n'assiste pas aux réunions du gouvernement", a-t-il rappelé.

M. Bou Habib avait annoncé, le week-end dernier, qu'il ne présidera plus le comité ministériel chargé de mener les pourparlers sur le dossier des réfugiés syriens avec le gouvernement de Damas. Une décision que plusieurs observateurs expliquent par le fait que le ministre voudrait éviter de se mettre à dos l'Occident qui ne veut rien entendre au sujet du rapatriement des Syriens dans les circonstances actuelles.

Le Liban affirme accueillir environ 1,5 million de réfugiés syriens, dont 815 000 enregistrés auprès du HCR, le Haut-commissariat des réfugiés.

Le ministre Bou Habib avait appelé mercredi l'Union européenne à engager des discussions avec le Liban, au sujet du retour de réfugiés syriens dans leur pays, après le vote d'une résolution du Parlement européen. Ce texte n'appelle pas de manière explicite à garder les réfugiés syriens au Liban mais il estime que "les conditions requises pour un retour volontaire et digne des réfugiés ne sont pas présentes". Une position en adéquation avec le point de vue observé par la communauté internationale depuis des années mais qui va à l'encontre des prises de position de nombreux responsables libanais qui appellent au retour des réfugiés dans leur pays.