Dans la résidence de la famille Bou Khalil à Minié. Photo Mohammad YASSINE
Rebondissement dans l'enquête sur la mort de la petite Lynn Taleb, le 29 juin, victime de multiples viols. Après l’arrestation de la mère, Waad Bou Khalil, le week-end dernier, le grand-père, Fawaz Bou Khalil, a également été placé en garde à vue au commissariat de Hobeich le lundi 17 juillet. Le dossier est géré par le bureau de la police des mœurs et de lutte contre la traite d’êtres humains, ainsi que par le service de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI). À Minié, au Liban-Nord, Lynn, qui allait sur ses cinq ans, est décédée dans des circonstances troubles.
Depuis l’arrestation du grand-père, certains médias et des internautes sur les réseaux sociaux se sont précipités pour le désigner coupable du crime. Mais à l’heure actuelle, selon une source sécuritaire contactée par L’OLJ, Waad et Fawaz Bou Khalil sont considérés seulement comme « suspects », l’enquête étant toujours en cours. Répondant aux rumeurs qui font part de résultats des tests de l’autopsie incriminant le grand-père maternel, la source sécuritaire affirme que « la dernière arrestation n’est pas en lien avec les examens ».
« Tout ce qui est colporté cause du tort à l’enquête, qui est très compliquée. Il faut être patient, les preuves seront claires. Par ailleurs, des informations imprécises sont en train d'être vérifiées », rapporte Amira Sukkar, présidente de l’Union pour la protection de l’enfance au Liban (UPEL).
Contacté, l’avocat de la famille de Omar Taleb, père de Lynn, n’a pas été en mesure de donner davantage de précision. Selon l'un de ses cousins interrogé par L’OLJ, la famille se sent « soulagée ». « Dans un premier temps, le crime était passé sous silence, mais maintenant des preuves commencent à émerger. Tout ce que nous attendons, c’est la vérité pour trouver la paix », confie Amer Taleb.
Chez les Bou Khalil, on fustige les « attaques des médias ». « Mon père et ma sœur sont toujours en détention parce que leurs témoignages sont apparemment confus. Mais c’est parce qu’ils sont déboussolés, c’est la première fois que des membres de notre famille sont interrogés dans un commissariat. Mais je peux vous assurer que les coupables ne se trouvent pas chez nous », affirme Abdelkader Bou Khalil, oncle maternel de Lynn Taleb.