Mikati se défend contre les critiques du CPL sur les permutations diplomatiques

Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, a accusé mardi le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) de mener une campagne contre lui en raison des permutations diplomatiques de certains fonctionnaires de troisième catégorie, décidées par le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib.

Dimanche, le CPL a estimé dans un tweet que ces permutations, par lesquelles des fonctionnaires de troisième catégorie en poste à l'étranger sont rappelés à l'administration centrale à Beyrouth, sont "incomplètes et mauvaises'' et que le parti les rejette ''en l'absence de président". "Tous ceux qui y participent consolident la domination de M. Mikati sur le pouvoir exécutif et sur les prérogatives du président de la République", a-t-il encore fustigé.

Dans un communiqué, le chef du gouvernement sortant a critiqué le fait que "le CPL utilise encore la question des prérogatives du président pour justifier sa campagne", notant avec ironie que, cette fois-ci, ces critiques visent le ministre représentant le parti aouniste au gouvernement. Le CPL s'en prend régulièrement à M. Mikati, l'accusant de vouloir s'accaparer des prérogatives du chef de l'Etat, alors que le Liban est en proie à une vacance à la magistrature suprême depuis la fin du mandat de Michel Aoun, fin octobre.

M. Mikati a rappelé que les permutations de fonctionnaires de troisième catégorie au ministère des Affaires étrangères ''relèvent des prérogatives du chef de la diplomatie (...) et ne sont pas soumises au Conseil des ministres". Il a aussi rappelé avoir émis une circulaire exigeant, en période d'expédition des affaires courantes, une approbation préalable des décisions avant leur publication, y compris celles concernant les affectations diplomatiques de troisième catégorie.

Dans son communiqué, le Premier ministre sortant explique que la décision de M. Bou Habib comprenait l'envoi à l'étranger de 32 diplomates de troisième catégorie qui ont travaillé quatre ans à l'administration centrale alors que la loi prévoit que la durée maximale de leur affectation est de deux ans. Le chef de la diplomatie a, en contrepartie, décidé de rappeler à Beyrouth 32 diplomates de 3e catégorie qui ont passé quatre ans à l'étranger, ajoute le texte.

M. Mikati a enfin demandé "si le chef de la diplomatie avait accepté les interventions du CPL concernant certaines personnes concernées par les permutations, aurait-il été, avec le Premier ministre, l'objet de cette campagne ?"

Réagissant à la décision du cabinet, le député des Kataëb, Élias Hankache, a souligné mardi, dans un tweet, que "les nominations diplomatiques enfreignent la loi", estimant que le ministre sortant des Affaires étrangères "ne peut pas procéder à de nouvelles nominations en période de vacance présidentielle".