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Rifi met en garde contre "des prisons transformées en bombes à retardement"


Rifi met en garde contre

La prison de Roumié, la plus grande du Liban, près de Beyrouth. Photo d’archives Marwan Assaf

Le député de Tripoli Achraf Rifi, membre du bloc du Renouveau, a estimé mercredi que le Liban "ne pourra pas passer outre l'adoption de la loi d'amnistie" pour désengorger les prisons, dans un pays en crise où la surpopulation carcérale et l'insalubrité des conditions de détention font souvent débat.

M. Rifi, ancien ministre de la Justice et ancien directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), avait présenté en août 2022 une proposition de loi au Parlement, portant le titre d'"amnistie exceptionnelle" pour certains crimes et préconisant la réduction de l'année carcérale de neuf à six mois, entre autres mesures. 

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"Dans la prison de Roumié (la plus grande du pays, NDLR), comme dans d'autres prisons et centres de détention, il demeure difficile d'amener les accusés devant la justice à cause des difficultés logistiques et financières dont souffrent les organismes de sécurité", a écrit Achraf Rifi mercredi sur Twitter. "Cette catastrophe augmente les risques dans les prisons, qui se transforment en bombes à retardement", a-t-il poursuivi.

Exhortant les responsables politiques à "trouver une solution immédiate à cette question", M. Rifi a estimé qu'"on ne pourra pas passer outre l'adoption de la loi d'amnistie, avant qu'il ne soit trop tard."

Dans un Liban enfoncé dans la crise économique, un rapport d'Amnesty International publié début juin rapportait que les décès dans les prisons gérées par le ministère de l'Intérieur "ont presque doublé en 2022 par rapport à 2018", l'année précédant le début de la crise. Des proches de prisonniers dénoncent en outre régulièrement la propagation de nombreuses maladies cutanées parmi les détenus, notamment à Roumié, qui seraient "dues à la qualité de l’eau, sale et polluée"  et au "manque de soins", selon certains prisonniers que L’Orient-Le Jour avaient contactés.

Le rapport d'Amnesty relevait encore que la valeur réelle du budget du ministère de l'Intérieur pour fournir des soins de santé aux prisonniers est passée de 7,3 millions de dollars en 2019 à environ 628.000 dollars en 2022, ce qui affecte notamment l'approvisionnement en nourriture pour les détenus. 

Le député de Tripoli Achraf Rifi, membre du bloc du Renouveau, a estimé mercredi que le Liban "ne pourra pas passer outre l'adoption de la loi d'amnistie" pour désengorger les prisons, dans un pays en crise où la surpopulation carcérale et l'insalubrité des conditions de détention font souvent débat.M. Rifi, ancien ministre de la Justice et ancien directeur des Forces de sécurité...