Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Justice

Chantiers au Qatar : une filiale de Vinci conteste sa mise en examen

Le logo du groupe de construction Vinci. Photo d'archives AFP

Une filiale de groupe de BTP Vinci conteste sa mise en examen par la justice française en novembre dernier dans le cadre d'une enquête sur les conditions de travail d'employés sur certains chantiers liés à la Coupe du monde de football au Qatar, a appris l'AFP vendredi auprès de l'avocat de l'entreprise. "Après huit ans d'enquête de police, du parquet et du juge d'instruction, il n'y a toujours pas d'indices graves ou concordants" que des filiales de Vinci aient pu "commettre les délits dénoncés par Sherpa", l'ONG qui avait déposé plainte, a affirmé Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, joint par l'AFP.

Vinci Constructions Grands Projets (VCGP) avait été mise en examen par un juge d'instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) en novembre dernier, à quelques jours de l'ouverture du Mondial au Qatar. L'entreprise est poursuivie pour "soumission à des conditions de travail ou d'hébergement incompatibles avec la dignité", "obtention de la fourniture d'une personne en situation de vulnérabilité ou de dépendance de services, avec une rétribution sans rapport" et "réduction en servitude", avait indiqué le parquet de Nanterre.  Contactée par l'AFP, l'avocate de Sherpa, Me Ingrid Metton, n'était pas joignable dans l'immédiat.

Le dossier remonte à 2015, et une première plainte avait été classée sans suite en 2018. Mais des plaintes avec constitution de partie civile émanant des associations Sherpa et Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), ainsi que d'ex-employés indiens et népalais de ces chantiers, ont entraîné l'ouverture d'une enquête par un juge d'instruction en novembre 2019. Une perquisition au siège du groupe Vinci à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) avait eu lieu en décembre 2020.

Trois chantiers sont décriés par les plaignants : celui du "métro léger" ralliant Doha à Lusail, ville nouvelle qui a accueilli la finale de la Coupe du monde de football ; celui des parkings souterrains de Lusail ; celui de l'hôtel de luxe Sheraton, au cœur de Doha.

Selon les témoignages recueillis à l'époque par l'ONG Sherpa, les employés immigrés de Vinci sur certains chantiers ont dit avoir travaillé, passeport confisqué, entre 66 et 77 heures par semaine. Et ils auraient été entassés dans des chambres exiguës aux sanitaires insuffisants, percevant des rémunérations sans rapport avec le travail fourni, menacés de licenciement ou de renvoi dans leur pays en cas de revendications. Un audit réalisé en janvier 2019 par plusieurs organisations syndicales (CGT, CFDT et CFE-CGC) au sein des activités qataries de Vinci a néanmoins conclu à l'existence de bonnes pratiques sur place en matière d'emploi.

Une filiale de groupe de BTP Vinci conteste sa mise en examen par la justice française en novembre dernier dans le cadre d'une enquête sur les conditions de travail d'employés sur certains chantiers liés à la Coupe du monde de football au Qatar, a appris l'AFP vendredi auprès de l'avocat de l'entreprise. "Après huit ans d'enquête de police, du parquet et du juge...