Feyrouz, Georges Wassouf, Nancy Ajram ou encore Kazem el-Saher. Une programmation musicale arabe à première vue totalement habituelle pour une radio arabe moyen-orientale. Seulement, il s’agit de « Galeï Tsahal », la radio de l’armée israélienne, également connue sous le nom de Galatz, une station nationale israélienne fondée en 1950.
Mais que fait donc la musique arabe sur la radio de l’armée israélienne ?
Dans un reportage, la page Facebook « Israël parle en arabe », soutenue par le ministère israélien des Affaires étrangères et suivie par plus de trois millions d’utilisateurs, qualifie d’« incroyable » la programmation musicale diffusée par Ben Faraj, une émission nocturne hebdomadaire sur les ondes de la radio militaire, animée par les frères Kobi et Ben Faraj.
Propagande
Mettant en scène les deux frères, dont l’un a débuté sa carrière dans le théâtre de l’armée israélienne, la vidéo de quatre minutes et 39 secondes d’« Israël parle en arabe » prend, selon le site d’information libanais « al-Modon », l’allure d’une promotion de propagande selon laquelle Israël et son armée seraient « amicaux et ouverts à la culture du monde arabe, y compris l’ennemi ».
Si les animateurs de l’émission, diffusée tous les jeudis soir à partir de 22h, parlent d’une sensibilité à la musique arabe qui prendrait racine dans leur enfance et leur contexte familial, ils expriment également l’ambition d’un projet de « coexistence artistique » en Israël.
Pourtant, sur les réseaux sociaux, l’initiative passe mal auprès de certains internautes. Surtout que les normalisations en cours dans la région, entre certains États arabes et Israël, ne font pas l’unanimité chez les populations arabes. Sans oublier que certains artistes diffusés sur la radio en question sont originaires de pays qui n’ont pas de relations diplomatiques avec Israël, comme le Liban notamment.
Sous la vidéo publiée sur Facebook, un internaute ironise en s’adressant aux animateurs radio : « J’aimerais qu’ils écoutent les 10 dernières minutes de la chanson Al-Thalathoun al-Moukadassa d’Oum Koulthoum, ça leur plaira beaucoup. »
Oum Koulthoum, légende de la chanson égyptienne, qui était également au centre des éloges des frères Faraj, rend hommage dans cette chanson à la Palestine, affirmant que « la terre reviendra à ses habitants ».
Sous la même vidéo Facebook, une autre internaute met en exergue une autre réalité : « Si vous invitez un artiste arabe à donner un concert en Israël, il ne viendra pas, même si vous lui payez des millions. »
Selon des chiffres officiels publiés en 2017, les Arabes Israéliens (Palestiniens intégrés après la création de l'Etat hébreu en 1948) forment environ un cinquième de la population totale d'Israël.
Mais nous sommes au Liban ouvert à toutes les manifestations culturelles, et on veut bien diffuser sur nos ondes la musique du monde entier. Nos voisins d’outre Naqoura réussiront dans tous les domaines sauf dans le culturel, car quand ils sont en manque de chansons à offrir aux mélomanes, ils proposent les chansons des voisins et ennemis. Ils n’ont pas l’équivalent culturel de Feirouz, d’Oum koulsoum. Je suis heureux qu’on parle d’hégémonie culturelle libanaise, et nos divas sont même sur toutes les antennes. J’écoute en même temps que je rédige le commentaire, ce petit bijou de musique populaire, et je le partage avec les lecteurs :https://www.youtube.com/watch?v=jp3GrnOZfEc
18 h 00, le 23 juin 2023