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Sport - Football

Le Brésil tout de noir vêtu pour lutter contre le racisme

La sélection brésilienne a arboré un maillot noir à l'occasion d'un match amical contre la Guinée, ce samedi à Barcelone, pour montrer son opposition contre les discriminations raciales trois semaines après les insultes reçues par Vinicius à Valence. La rencontre a toutefois été entachée par un nouvel incident à caractère raciste envers un ami du joueur madrilène survenu à l'entrée du stade.

Sous l'impulsion de son ailier Vinicius Jr, victime de racisme à plusieurs reprises dans le championnat espagnol, le Brésil a ôté son célèbre jaune pour un ensemble noir le temps de la première période d'un match amical, remporté 4-1, contre la Guinée, pour protester contre la persistance des discriminations raciales dans les stades de football.

La Seleçao portait pour la première fois un maillot noir, que seuls les gardiens avaient arboré dans son histoire, lors de ce match joué à Barcelone dans le stade de l'Espanyol. La Fédération brésilienne de football a accompagné cette action du message « Com racismo nao tem jogo » (On ne joue pas avec le racisme).


« C'est un manifeste, c'est un drapeau »

Cette initiative fait suite aux événements choquants survenus en mai dernier en marge de la rencontre de Liga entre Valence et le Real Madrid, club où évolue Vinicius. Lors de la deuxième période, le virevoltant joueur de 22 ans s'était emporté après avoir entendu des insultes racistes proférées par une poignée de membres du public valencien, avant qu'une partie significative du stade ne scande le mot « Mono » (signifiant « singe » en espagnol) au moment de sa sortie du terrain, sous les applaudissements ironiques de l'intéressé. 

De biens tristes scènes qui sont loin d'être inédites dans les stades espagnols, surtout à l'encontre de Vinicius qui a régulièrement été la cible de ce genre d'attaques de la part de publics adverses depuis son arrivée dans la capitale espagnole en 2018.

Cet énième incident a été la goutte d'eau pour les autorités espagnoles, qui ont fait preuve de plus de fermeté envers les auteurs des actes, tout comme pour la FIFA qui, par la voix de son président, Gianni Infantino, a enfin mis sur la table l'option de l'arrêt systématique des matches dans de telles circonstances.

Au milieu de la vague d'indignation internationale suscitée par l'événement, le Brésil a donc tenu à envoyer un nouveau message de fermeté en arborant, en Espagne, un maillot noir à l'occasion de la première sortie de sa sélection depuis les événements de Valence.

« C'est aussi la raison pour laquelle notre Seleção a joué la première moitié du match en noir. C'est un manifeste, c'est un drapeau, c'est une mission pour bannir du football mondial non seulement le racisme, mais aussi toutes les formes de violence, à l'intérieur et à l'extérieur des stades », a écrit la Confédération brésilienne de football (CBF) dans un communiqué publié après la rencontre.


Nouvel incident

Toutefois, la soirée a de nouveau été gâchée par un autre incident à caractère raciste qui s'est cette fois-ci produit aux abords de l'enceinte où se déroulait la rencontre. Un ami et conseiller de Vinicius a, à son tour, été victime d'un acte raciste en amont de la rencontre, comme l'ont indiqué le joueur et la CBF.

« Alors que je jouais avec le maillot noir déjà historique et que j'étais ému, mon ami a été humilié et moqué à l'entrée du stade. Le traitement subi a été triste, à chaque instant, ils (son ami et les personnes l'accompagnant, NDLR) ont douté de la scène surréaliste qui était train de se dérouler. Les coulisses sont dégoûtantes. Mais pour que tout soit public, je demande aux responsables : où sont les images des caméras de surveillance ? » a écrit l'ailier du Real Madrid sur son compte Twitter.

Lors de la fouille à l'entrée du stade, un agent de sécurité aurait dit à Felipe Silveira, âgé de 27 ans : « Mains en l'air, c'est mon arme pour toi », en sortant une banane de sa poche, selon un extrait de la plainte déposée par l'ami du joueur, et publié par le site web de Globo Esporte.

Silveira et trois autres membres du staff de Vinicius se sont plaints auprès de l'agent et ont appelé la police sur les lieux, ajoute le site brésilien. Des images diffusées par la chaîne brésilienne SporTV montrent de vives échanges entre les amis du joueur et le personnel de l'enceinte sportive.

L'agent et la société de sécurité ont nié les allégations, ont rapporté les médias brésiliens. La CBF a déclaré avoir pris des mesures dès qu'elle a eu connaissance de la plainte et a appelé la police et les organisateurs du match à « apporter tout leur soutien et leur protection à une nouvelle victime du racisme, un crime qui doit être combattu avec véhémence et sans relâche ».

« Aujourd'hui, une fois de plus, un autre criminel a été publiquement démasqué », a déclaré Ednaldo Rodrigues, président de l'instance dirigeante du football brésilien, dans un communiqué. Preuve que le nettoyage ne fait que commencer.

Sous l'impulsion de son ailier Vinicius Jr, victime de racisme à plusieurs reprises dans le championnat espagnol, le Brésil a ôté son célèbre jaune pour un ensemble noir le temps de la première période d'un match amical, remporté 4-1, contre la Guinée, pour protester contre la persistance des discriminations raciales dans les stades de football.

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