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Lifestyle - Échappée belle

Le sel d’Enfé, or blanc du Liban

Si vous connaissez la ville antique d’Enfé pour ces petits chalets bleus et ses eaux turquoise, la « petite Grèce du Liban » est aussi charmante pour ces traditionnels marais salants. Une visite qui a eu lieu le vendredi 9 juin a permis d’en savoir plus...

Le sel d’Enfé, or blanc du Liban

Les marais salants d’Enfé sont incontournables, mais leur existence est menacée. Photo Joao Sousa

Situés sur la côte, à 65 kilomètres seulement de Beyrouth, les bassins de sel d’Enfé taillés dans la roche se découpent à l’horizon. Sur ce petit promontoire rocheux, seul le soleil se reflète dans les bassins antiques. Pas un son ne vient interrompre le bruit des vagues. « Ici, le sel est cultivé traditionnellement et surtout artisanalement, comme nos ancêtres. L’exploitation du sel de mer artisanale est une pratique culturelle oubliée ! » s’exclame Benoît Berger, directeur des programmes de Fair Trade Lebanon. Un savoir-faire mis à l’honneur au cours de la dernière journée du Med Art Festival. Organisé par Fair Trade Lebanon et en collaboration avec l’Association pour le développement des capacités rurales (ADR), l’ENI CBCMED (Cooperating Across Borders in the Mediterranean), l’Union européenne, la région autonome de Sardaigne et le ministère libanais du tourisme, cet événement est dédié à la promotion et à la réhabilitation des salines en Italie, en Espagne, en Tunisie et au Liban. « Les quatre salines emblématiques de cette ville du Liban-Nord sont, elles aussi, cultivées et entretenues selon un modèle durable et respectueux de l’environnement. Elles constituent des modèles en termes de protection de l’environnement et de la biodiversité », explique Philippe Adaïmé, PDG de Fair Trade Lebanon.

À 65 km de Beyrouth, les bassins de sel d’Enfé se découpent à l’horizon. Photo Joao Sousa

Un héritage culturel

Et si la culture du sel est si présente à Enfé, c’est qu’elle est inscrite dans l’ADN de la ville. « Je fais ce métier depuis 45 ans. On est salins de père en fils, j’ai grandi ici. Ça fait partie de mon héritage », nous apostrophe Hafez Jreige, les pieds dans l’eau. À l’image de ce pêcheur-salin, les marais salants sont le cœur de la tradition locale. « Les salines d’Enfé datent de l’époque phénicienne, c’est-à-dire 1 200 ans avant J-C. C’est tout un art. Le but est de faire revivre et d’amener du tourisme autour de ce lieu », rebondit Philippe Adaïmé. À quelques pas des bassins, le musée du sel attire les visiteurs. Une véritable plongée dans les techniques de production de cet or blanc.

L’écotourisme

Le tourisme, c’est justement ce que veut développer la municipalité d’Enfé. « On veut encourager l’écotourisme », déclare Nadine Panayot, conservatrice du musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Et pour Gergi Sassine, habitant de la région et accompagnateur touristique sur son temps libre, l’écotourisme est un véritable levier. « On a beaucoup de touristes, mais ce n’est pas du tourisme de masse. Les voyageurs préfèrent visiter les sites historiques à pied par exemple. Ce qui les intéresse particulièrement, ce sont les marais salants et les produits locaux comme le poisson et le sel. » Pour clôturer cette belle journée de visite, les ministres sortants du Tourisme et de l’Environnement sont venus annoncer la certification officielle de nouveaux sites touristiques à Enfé. Le but : préserver la richesse culturelle et historique de l’industrie du sel.

Nichés au pied d’une église orthodoxe traditionnelle, ces petits bassins de sel attirent l’œil des touristes… Photo Joao Sousa

Un site en danger ?

Mais même si les marais salants d’Enfé sont incontournables, leur existence est menacée. Nichés au pied d’une église orthodoxe traditionnelle, ces petits bassins de sel attirent l’œil des touristes... et des promoteurs immobiliers. Un projet de complexe hôtelier a été approuvé en 2018, alors que la zone est classée site naturel. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur cette question, le ministre sortant de l’Environnement Nasser Yassine répond simplement : « Nous discutons avec la municipalité et les actionnaires ainsi que tous les autres acteurs, dans l’objectif de préserver le site. Nous essayons de le protéger de tout plan de construction hôtelière. Mais ce sont des négociations qui se font avec le ministre de la Culture ainsi que les actionnaires associés. » L’avenir de l’industrie du sel reste donc incertain.

Situés sur la côte, à 65 kilomètres seulement de Beyrouth, les bassins de sel d’Enfé taillés dans la roche se découpent à l’horizon. Sur ce petit promontoire rocheux, seul le soleil se reflète dans les bassins antiques. Pas un son ne vient interrompre le bruit des vagues. « Ici, le sel est cultivé traditionnellement et surtout artisanalement, comme nos ancêtres....

commentaires (3)

Et si le pays commençait à penser exploiter une richesse disponible à profusion, plus importante pour le pays, la région, et le monde que le pétrole, le gaz, le sel, l'or et le diamant, le tourisme et la fornication en-veux-tu-en-voilà : .. ... ... l'EAU, oui je dis bien H2O !!!!! Pauvre Liban, vraiment pauvre Liban, géré, gouverné et vécu par par des incapables qui ne voient pas plus loin que leur nez ou leur nombril.

Remy Martin

13 h 20, le 18 juin 2023

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Commentaires (3)

  • Et si le pays commençait à penser exploiter une richesse disponible à profusion, plus importante pour le pays, la région, et le monde que le pétrole, le gaz, le sel, l'or et le diamant, le tourisme et la fornication en-veux-tu-en-voilà : .. ... ... l'EAU, oui je dis bien H2O !!!!! Pauvre Liban, vraiment pauvre Liban, géré, gouverné et vécu par par des incapables qui ne voient pas plus loin que leur nez ou leur nombril.

    Remy Martin

    13 h 20, le 18 juin 2023

  • C'est un beau village très calme proche de Tripoli et je pense que les îles devant Tripoli sont aussi très joli (le littoral rocheux très joli). Tout cette région de Tripoli mérite bonne gestion des qualités de l'eau. J'ai aimé beaucoup mon séjour et ma visite à Tripoli et le Akkar et je conseille de prendre hotel à Tripoli pour visiter Enfeh qui est juste à coté un peu au sud (Koura ?), on peut même y aller à pied ou en vélo car ce n'est que 15 kilomètres de la ville de Tripoli. Aussi je me souviens que pendant ma visite à Tripoli , les taxistes de Tripoli proposent des sites d'interêt dans les environs comme Enfeh entre autres. En termes de dévelopment immobilière à Enfeh, vu le fait que ce n'est que 15 km de Tripoli, pourquoi pas développer mieux les hotels de Tripoli ??

    Stes David

    08 h 59, le 18 juin 2023

  • Moi je n’ai jamais su comment on faisait pour nettoyer ce sel du caca des oiseaux qui passent par là…

    Gros Gnon

    06 h 37, le 18 juin 2023

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