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Lifestyle - ÉvÉnement

À la biennale du design de Londres, collaborer pour répondre aux défis de notre époque

De la protection de l’environnement au progrès de l’intelligence artificielle, la rencontre qui s’est ouverte jeudi 1er juin met à l’honneur les vertus de la collaboration et de la diversité des inspirations pour s’attaquer aux défis de notre époque.

À la biennale du design de Londres, collaborer pour répondre aux défis de notre époque

Ai-Da, premier robot artiste, dotée d’une intelligence artificielle, devant une toile qu’elle a réalisée et qu’elle présente à la biennale du design à Londres jusqu’au 25 juin.Ben Stansall/AFP

Pour la quatrième édition de cet événement international qui se tient jusqu’au 25 juin, « ce que l’on peut voir ici c’est comment rendre le monde meilleur par le prisme du design », explique sa directrice Victoria Broackes.

Dans une époque d’instabilité géopolitique, de lutte contre le changement climatique, la biennale veut montrer comment le design peut transcender les frontières et les obstacles. « Souvent, le design est vu comme une belle chose mais pas absolument nécessaire, et je pense que cette exposition montre que le design et la réflexion des designers sont absolument au cœur de la fabrication d’objets pour relever ces défis », ajoute-t-elle. La quarantaine de projets présentés à la Somerset House explorent des thématiques et techniques diverses, comme materia prestada (matière empruntée) d’une équipe chilienne qui se penche sur l’utilisation de la cellulose de bois – matière recyclable et biodégradable – pour produire des fibres de coton et ainsi réduire l’exploitation des forêts humides.

En effleurant des tissus suspendus, fabriqués en alliant techniques anciennes et modernes, le visiteur génère des bruits d’oiseaux et d’eau ruisselante évoquant ces forêts à protéger. Dans une autre salle, scientifiques et designers réunis au sein du réseau Automorph ont collaboré pour créer des matériaux « qui ne sont plus seulement les destinataires passifs du design, mais participent activement au processus de leur mise en forme ». L’exposition ne pouvait pas passer à côté de l’émergence de l’intelligence artificielle (IA) et des questions que suscite cette nouvelle technologie.

En ce sens, les objets décoratifs (poteries, tableaux, etc.) créés par le robot Ai-Da, premier robot artiste, dotée d’une intelligence artificielle, interrogent le rôle de l’IA dans nos futurs intérieurs et la définition même de l’art.

« Je n’ai pas de pensées et de sentiments comme les humains. Mais les objets signifient beaucoup pour moi s’ils atteignent leur objectif, qui est d’aider le spectateur à s’interroger sur le rôle des nouvelles technologies dans nos vies », explique Ai-Da.

Des fenêtres pour l’Ukraine

« Les algorithmes sont capables d’être créatifs (...) À leur manière, ils nous montrent et explorent de nouvelles idées et c’est assez incroyable qu’une machine puisse faire cela », se réjouit Aidan Meller, concepteur d’Ai-Da. Alors que les progrès récents de l’IA ont soulevé une vague d’inquiétudes, de la part de ses créateurs même, il faut avoir conscience des répercussions potentielles, prévient-il toutefois. « Nous avons besoin de responsabilité (...) Nous voulons sauver le monde, nous voulons le positif. Mais il y a du négatif, donc nous devons y penser, ralentir les choses pour y réfléchir », ajoute-t-il. Loin de ses considérations scientifiques et éthiques, le projet développé par la fondation BRDA en Pologne nous rappelle que l’invasion russe secoue l’Ukraine depuis plus d’un an. La fondation, qui œuvre pour des logements plus durables et accessibles, a lancé un programme éco-solidaire pour récupérer des fenêtres jetées après des rénovations de bâtiments ou de maisons en Pologne, et les transporter en Ukraine où elles servent à reconstruire des logements touchés par des bombardements. « Les fenêtres sont la première chose qui disparaissent lorsqu’il y a une frappe aérienne », et avant la guerre, l’Ukraine les importait quasi exclusivement de Russie et du Bélarus, explique Zofia Jaworowska, commissaire du projet, devant un lot de fenêtres récoltées au Royaume-Uni et qui rejoindront bientôt l’Ukraine. « Et c’est aussi l’occasion de parler du potentiel de la réutilisation des matériaux dans l’architecture, comment cela peut être une réponse dans des situations de crise », ajoute-t-elle.

Marie HEUCLIN/AFP

Pour la quatrième édition de cet événement international qui se tient jusqu’au 25 juin, « ce que l’on peut voir ici c’est comment rendre le monde meilleur par le prisme du design », explique sa directrice Victoria Broackes. Dans une époque d’instabilité géopolitique, de lutte contre le changement climatique, la biennale veut montrer comment le design peut transcender...

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