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Les ministres de la Justice et des Finances chargés de fournir des rapports sur l'affaire Salamé


Les ministres de la Justice et des Finances chargés de fournir des rapports sur l'affaire Salamé

Le Conseil des ministres réuni au Grand Sérail de Beyrouth sous la présidence de Nagib Mikati (c), le 26 mai 2023. Photo Hossam Chbaro

Les ministres sortants des Finances et de la Justice, Youssef Khalil et Henri Khoury, ont été respectivement chargés de fournir un rapport et un avis judiciaire sur l'affaire Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban (BDL), a annoncé vendredi le ministre sortant de l'Information Ziad Makari à l'issue du Conseil des ministres. M. Salamé est poursuivi pour corruption, faux et usage de faux, blanchiment d'argent et détournement de fonds et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis le 16 mai dernier.

"Le ministre des Finances a été chargé d'établir un rapport détaillé sur les conséquences des poursuites contre Riad Salamé à l'étranger sur l'exercice de sa fonction, et leur impact sur le fonctionnement de la banque centrale", a annoncé Ziad Makari vendredi. "Le ministre de la Justice a été chargé de fournir un avis légal adéquat" sur cette question, a-t-il ajouté. M. Khalil avait été longuement interrogé début mai par des enquêteurs européens présents au Liban dans le cadre de l'enquête sur les soupçons de malversations financières visant Riad Salamé et son frère Raja.

Le Conseil des ministres a par ailleurs acté le paiement de l'intégralité des allocations supplémentaires pour le mois de mai, décidées en Conseil des ministres. "S'il s'avère qu'elles n'auraient pas dû être payées, elles doivent être déduites des prochaines allocations. Les administrations sont supposées envoyer le nombre de jours travaillés au ministère des Finances", a ajouté Ziad Makari sans plus de précisions. "Il n'y a pas de crédits suffisants pour payer les salaires à partir de juin si le Parlement ne se réunit pas pour décider de lois d'ouverture des crédits", a-t-il prévenu.

À l'ouverture de la séance du Conseil des ministres, le chef du cabinet sortant Nagib Mikati a estimé que l'affaire Salamé "est aux mains des juges, et ce, dans le cadre de la loi libanaise." "Nous ne devons pas montrer qu'un camp souhaite se venger et que l'autre veut assurer la protection" du gouverneur de la BDL, a-t-il estimé. "C'est très facile de dire qu'il faut limoger le gouverneur immédiatement. Mais par respect pour les institutions et pour les avis des ministres ici présents, et suite à une note écrite présentée par le vice-président du gouvernement, je proposerai ce sujet à la discussion maintenant, afin de prendre une décision adéquate", a-t-il ajouté en début de séance.

Une discussion sur ce sujet avait été réclamée par le vice-président du cabinet, Saadé Chami, qui avait expressément demandé que soit examiné le sort du gouverneur. Aucun point ne mentionnait toutefois le cas Salamé parmi les 72 inscrits à l'ordre du jour de la réunion, qui a abordé notamment l'ouverture de plusieurs lignes de crédit et des questions sociales.

Le chef du gouvernement s'en est pris, en outre, au Courant patriotique libre (CPL, aouniste), sans le nommer. "Notre réunion d'aujourd'hui coïncide avec une campagne lancée par un camp politique qui boycotte les séances sans présenter d'explication logique de sa position", a-t-il affirmé, rappelant la longue vacance présidentielle depuis le départ de Michel Aoun en octobre dernier. "L'élection présidentielle est toujours dans l'inconnu, avec des conditions imposées de part et d'autre par les groupes politiques du Parlement", a-t-il dit, avant de lancer cette pique : "Ironiquement, c'est le camp qui appelle à ne pas réunir le Conseil des ministres qui demande d'inclure des points à l'ordre du jour".

Selon la chaîne locale MTV, 16 ministres participaient à la réunion. Plusieurs camps politiques l'ont critiquée, notamment le CPL et son chef Gebran Bassil, qui avait estimé que le Conseil des ministres est une "provocation" et "un coup porté à la Constitution". Le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea a, pour sa part, fait valoir que "cette réunion est anticonstitutionnelle" et qu'elle ne traite pas des dossiers urgents dans un Liban ravagé par la crise économique.

Le chef du gouvernement a enfin abordé la question de l'aide en dollars aux réfugiés syriens apportée par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), que le ministre sortant des Affaires sociales Hector Hajjar a déjà vivement critiquée. "L'accord conclu depuis plus de dix ans avec le HCR prévoit que l'octroi des aides se fait dans la monnaie que le HCR juge adéquate", a-t-il déclaré.

Les ministres sortants des Finances et de la Justice, Youssef Khalil et Henri Khoury, ont été respectivement chargés de fournir un rapport et un avis judiciaire sur l'affaire Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban (BDL), a annoncé vendredi le ministre sortant de l'Information Ziad Makari à l'issue du Conseil des ministres. M. Salamé est poursuivi pour corruption, faux et usage de...