Mikati : L'arsenal du Hezbollah nécessite une "entente nationale élargie"

Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, a affirmé lundi à la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, que la question de l'arsenal du Hezbollah nécessitait une "entente nationale élargie", au lendemain de manœuvres militaires médiatisées du parti chiite pro-iranien au Liban-Sud.

Interrogé par Mme Wronecka, lors d'un entretien au Grand sérail, sur les exercices militaires du parti pro-iranien, M. Mikati a assuré que "le gouvernement refuse tout ce qui peut porter atteinte à la souveraineté de l'Etat, mais la question des armes du Hezbollah en particulier exige une entente nationale élargie et doit figurer parmi les priorités de la phase à venir".

"A l'heure actuelle, le gouvernement insiste sur la préservation de la stabilité sécuritaire sur l'ensemble du territoire libanais", a souligné le Premier ministre, qui a insisté sur "la coopération entre l'armée et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) stationnée au Liban-Sud, et l'attachement du Liban à la résolution 1701" du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Hezbollah a mené dimanche une démonstration militaire près de la localité de Mlita, au Liban-Sud, à l'occasion de la "Fête de la Résistance et de la libération" célébrée le 25 mai, à laquelle la presse locale, régionale et internationale a été conviée. Le parti chiite a fait, lors de cette démonstration, l'étalage de ses armes, mortiers d'artillerie et drones, et ses combattants ont paradé à bord de véhicules tout-terrain ou à moto.

La résolution 1701, qui a été votée par le Conseil de sécurité de l'ONU après la guerre de juillet 2006 ayant opposé le Hezbollah à Israël, appelle notamment à un "cessez-le-feu permanent" et au désarmement du parti pro-iranien.

Né après l'invasion israélienne du Liban en 1982, le Hezbollah est la seule formation libanaise à avoir conservé son armement depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël. Soutenu par l'Iran et représenté au Parlement libanais, le parti chiite est qualifié de "groupe terroriste" par de nombreux pays occidentaux, dont les Etats-Unis. Depuis la guerre dévastatrice de 2006 entre Israël et le Hezbollah, le front israélo-libanais est relativement calme.