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Politique - Liban

Saadé Chami appelle à la démission de Riad Salamé, dix députés à sa destitution

Riad Salamé a déclaré qu'il démissionnerait "si un jugement est rendu" à son encontre, mais qu’il quitterait ses fonctions à la fin de son mandat le 31 juillet. 

Saadé Chami appelle à la démission de Riad Salamé, dix députés à sa destitution

Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé lors d'une conférence à Beyrouth, le 11 novembre 2019. Photo REUTERS/Mohamed Azakir//File Photo

Le vice-président du gouvernement sortant Saadé Chami a appelé jeudi à la démission du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé en raison des soupçons de corruption qui le visent et à la suite du mandat d'arrêt international lancé à son encontre le 16 mai par la justice française. Cet appel intervient quelques heures après que dix députés indépendants et issus de la contestation ont demandé que le gouverneur soit "destitué de son poste le plus rapidement possible".

Dans un entretien accordé à l’agence Associated Press, M. Chami a souligné que ces soupçons mettaient en péril la crédibilité du gouvernement et "pourraient menacer les relations financières du Liban avec le reste du monde", y compris le Fonds monétaire international, avec lequel Saadé Chami négocie pour le déblocage d’une aide de 3 milliards de dollars répartis sur 4 ans pour aider le pays en crise.

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Avec ces propos, Saadé Chami devient le plus haut responsable libanais à appeler à la démission du gouverneur. Ce dernier a en parallèle déclaré jeudi dans un entretien accordé à la chaîne panarabe al-Hadath qu’il démissionnerait "si un jugement est rendu" à son encontre, mais qu’il quitterait ses fonctions à la fin de son mandat le 31 juillet. Bien que le vice-Premier ministre estime que Riad Salamé est innocent jusqu’à preuve du contraire, il note toutefois qu’il "n'est ni possible ni acceptable que quelqu'un qui est accusé de multiples crimes financiers présumés dans plusieurs pays continue d'exercer" en tant que gouverneur de la BDL.

Enfin, le numéro deux du gouvernement juge que compte tenu du peu de temps restant à Riad Salamé à la tête de la banque centrale, "il serait préférable qu'il démissionne, et que si ce n'était pas le cas, le gouvernement doit prendre une décision". L’idéal pour Saadé Chami serait la nomination d’un nouveau gouverneur dans l’immédiat, mais si aucun consensus ne peut être atteint immédiatement sur un candidat, le premier vice-gouverneur de la BDL Wassim Mansouri prendrait automatiquement le relais en tant que remplaçant provisoire. Une solution confirmée jeudi par Riad Salamé lui-même au cours de son entretien.

Destituer Salamé "le plus rapidement possible"

Dans un communiqué conjoint, dix élus ont de leur côté qualifié de "honteux" le manque de réactivité de l'État libanais face à cette nouvelle étape dans les poursuites envers le Riad Salamé. Il s'agit Elias Jaradé, Firas Hamdan, Cynthia Zarazir, Melhem Khalaf, Najat Aoun Saliba, Ibrahim Mneimné, Charbel Massaad, Yassine Yassine, Paula Yacoubian et Halimé Kaakour.

Les députés affirment leur intention de demander des comptes aux autorités libanaises, notamment au Premier ministre sortant, Nagib Mikati, au ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, et au procureur général de cassation, Ghassan Oueidate, si le mandat d'arrêt n'est pas mis à exécution. Ils souhaitent également "former une commission d'enquête parlementaire pour déterminer les responsabilités légales résultant des infractions du gouverneur de la BDL, et définir les responsabilités légales de tous ceux qui le couvrent et le soutiennent parmi les personnes occupant des postes officiels". Les dix élus réclament par ailleurs "la destitution de Riad Salamé de son poste, le plus rapidement possible".

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Après la publication de la décision judiciaire française à l'encontre de M. Salamé, le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui avait affirmé mardi que le gouverneur ne peut pas être arrêté ni poursuivi au Liban si Interpol n'émet pas un mandat d'arrêt (une notice rouge). De son côté, un avocat d'une des associations portées parties civiles dans les procédures en France avait estimé que, M. Salamé étant désormais "dans une position de fugitif", il n'était pas en mesure de faire appel du mandat d'arrêt, et qu'il ne récupérerait ce droit que lorsqu'il serait en état d'arrestation.

M. Salamé fait l’objet de plusieurs enquêtes au Liban et en Europe où il est soupçonné de s’être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics. Plus de vingt-quatre heures après la délivrance du mandat d'arrêt à son encontre par la juge française Aude Buresi, les autorités libanaises affichent toujours un silence radio. 

Le vice-président du gouvernement sortant Saadé Chami a appelé jeudi à la démission du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé en raison des soupçons de corruption qui le visent et à la suite du mandat d'arrêt international lancé à son encontre le 16 mai par la justice française. Cet appel intervient quelques heures après que dix députés indépendants et issus de la...

commentaires (4)

M. Chami, comme il l'a déjà prouvé récemment, est un Tartuffe.

IBN KHALDOUN

19 h 58, le 19 mai 2023

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Commentaires (4)

  • M. Chami, comme il l'a déjà prouvé récemment, est un Tartuffe.

    IBN KHALDOUN

    19 h 58, le 19 mai 2023

  • Bravo Saade Chami pour votre courage!

    Akote De Laplak

    22 h 29, le 18 mai 2023

  • Du calme Messieurs, on attend le jugement, “dernier“ si vous voulez..

    Esber

    20 h 44, le 18 mai 2023

  • Onze deputés ou dix députés? L'article se contredit dans le texte

    Haroun Al Rashid

    20 h 32, le 18 mai 2023

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