Une cinquantaine de personnes ont manifesté, lundi matin, dans le centre-ville de Beyrouth, pour réclamer la libération de ressortissants Libanais détenus aux Émirats arabes unis, après le décès de l'un d'eux, Ghazi Ezzeddine, le 4 mai dernier. Originaire de Tyr (Liban-Sud) et père de trois enfants, il serait mort sous la torture durant un interrogatoire, deux mois après son arrestation dont les raisons restent obscures.
Brandissant des drapeaux du Liban et des photos de leurs proches détenus aux Émirats, les manifestants ont réclamé l'intervention du gouvernement pour libérer dix détenus. Plusieurs Libanais résidant aux Émirats, en majorité des musulmans chiites, ont été condamnés au cours des dernières années pour des liens présumés avec le Hezbollah, inscrit par le gouvernement émirati et plusieurs monarchies du Golfe sur la liste des organisations terroristes.
"Nous sommes venus défendre les droits des Libanais"
La mobilisation s'est déroulée dans le calme devant le Grand Sérail, indique notre journaliste sur place Zeina Antonios. "Nous sommes venus défendre les droits des Libanais qui sont hors du pays", lance un manifestant ayant requis l'anonymat. "Les détenus avec qui nous communiquons ont essayé d'avoir un avocat, mais n'ont pas réussi", poursuit-il, avant de hausser le ton : "Pourquoi ont-ils été arrêtés ? Ils n'ont commis aucun crime ! On nous dit que ce sont des raisons sécuritaires, sans plus", dénonce-t-il.
Les manifestants, qui affirment ne pas être politisés, ont également demandé au gouvernement d'intervenir pour libérer le reste des détenus. De source diplomatique libanaise, on avait rapporté à L'Orient-Le Jour que "les Affaires étrangères enquêtent" sur la mort de Ghazi Ezzeddine. Ce cinquantenaire avait été arrêté le 22 mars avec ses deux frères selon Amnesty International, qui a indiqué que dix Libanais chiites ont été arrêtés au cours du seul mois de mars sans aucune charge.
Les Libanais vivant dans les monarchies du Golfe se sont parfois retrouvés au cœur des tensions régionales et du bras de fer entre les monarchies sunnites de cette région et l'Iran chiite. En mai 2019, Amnesty avait fait état de peines de prison pour trois Libanais accusés aux Emirats d'avoir formé une "cellule terroriste" et "planifié des attaques" sur ordre du Hezbollah pro-iranien. En février 2021, une dizaine de Libanais détenus aux Emirats avaient été libérés grâce à une médiation.
commentaires (2)
Ils doivent pas aller aux Émirats puisqu ‘ils sont chiites, malheureusement ils ont une mauvaise réputation, merci l’Iran …..
Eleni Caridopoulou
18 h 12, le 15 mai 2023